Un
article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine
Éducation
nationale : la mobilisation se poursuit
Jeudi 4 avril, dans de nombreuses
villes, des enseignants, des membres du personnel de vie scolaire et des
parents ont manifesté de nouveau contre la loi Blanquer. Le mouvement a surtout
été un succès dans le premier degré.
Le principal syndicat des
professeurs des écoles (la FSU-SNUIPP) annonçait 25 % de grévistes avec de
fortes disparités puisqu’on comptait 70 % de grévistes à Paris et
50 % en région parisienne. Dans certaines villes, comme à La Courneuve par
exemple, les enseignants étaient massivement en grève dans les collèges, lycées
et écoles de la ville et le lendemain les parents étaient appelés à bloquer les
écoles dès 7 h 30. Les initiatives foisonnent pour dénoncer la réforme
Blanquer : parents et enseignants occupent les établissements la nuit,
d’autres parents occupent symboliquement les bureaux des directeurs. Certains
enseignants refusent de remonter des évaluations, d’autres mettent 20 sur 20 à
tous les devoirs.
Jean-Michel Blanquer a beau tenter
de désamorcer la contestation en qualifiant de « bobards » les
inquiétudes des enseignants et des parents, sa réforme ne passe pas. Et pour
cause, elle est un prétexte pour diminuer le nombre de postes dans l’Éducation
et ce à tous les niveaux. Et il n’est guère étonnant que ce soit dans le
primaire que la mobilisation réunisse aussi bien les parents que les
enseignants.
Car les attaques sont
nombreuses : il est prévu de faire passer un ensemble d’écoles sous le
contrôle administratif d’un principal de collège, en supprimant les directeurs.
Cette mesure permettrait d’enlever des décharges aux directeurs et de les
renvoyer devant les classes. Et les parents savent bien que les directeurs ont
un rôle indispensable d’accueil et de soutien aussi bien pour obtenir un
certificat de scolarité que pour résoudre un problème plus urgent. Ce sont
aussi eux qui font le lien avec les mairies en cas de dysfonctionnement.
D’autre part, alors que 97 %
des enfants de trois ans sont scolarisés, l’école devient obligatoire pour les
enfants de cet âge. C’est en fait un beau cadeau aux écoles privées puisque
cela contraint les municipalités, sous prétexte d’égalité, à accroître leurs
subventions aux écoles privées. Cela représente la bagatelle de 150 millions
d’euros, que les mairies, déjà souvent étranglées par des dotations en baisse,
vont devoir trouver. Mais comme le texte prévoit également de transformer
l’école maternelle en jardin d’enfants, permettant ainsi de supprimer les
apprentissages pédagogiques qui coûtent cher, c’est bien aux dépens de l’école
publique que vont se faire ces économies !
Le texte prévoit également de
recourir à des étudiants-contractuels pour remplacer les professeurs des
écoles. Ces salariés sous-payés et non formés se retrouveront dans les zones
les moins bien dotées, la Seine-Saint-Denis par exemple, ou certaines zones
rurales. À cela s’ajoute une nouvelle réforme de la formation des professeurs
des écoles, qui s’est justement dégradée de réforme en réforme.
Les parents d’élèves comme les
enseignants comptent bien poursuivre leur mobilisation. Après le mardi 9, ce
sera jeudi 18 avril, jour d’un nouvel appel national.
Aline
URBAIN (Lutte ouvrière n°2645)
Nous en discuterons sur
Argenteuil demain lundi
Une
nouvelle AG à l’espace Mandela lundi 15 avril à 17 heures, salle 1, troisième
étage
Appel à
la grève et à manifester jeudi 18 avril
- Lundi 15 avril :
Participation à une réunion publique à la hall Saint Martin à Pontoise en
présence des députées LREM sur la loi de « l'école de la confiance ».
Et…
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