vendredi 8 mars 2019

Oppression des femmes : toujours autant à l’ordre du jour. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine



8 mars : pour le droit des femmes

La journée du 8 mars est l’occasion d’une multitude d’initiatives en faveur du droit des femmes dans le monde et en France, auxquelles Lutte ouvrière apporte son soutien.


L’an dernier à cette même date, des millions de femmes avaient manifesté en Espagne pour dénoncer la violence masculine. Au-delà de la sphère domestique, elles visaient en particulier la violence patronale, les travailleuses étant non seulement les moins bien payées mais les premières licenciées. L’initiative d’appeler les femmes à la grève a été reprise cette année en Belgique par des associations féministes soutenues par certains syndicats, en y ajoutant l’arrêt des tâches domestiques qui doublent bien souvent la journée de travail des femmes.
Dans un monde ravagé par la crise, la dégradation de la situation des femmes est révélatrice des reculs engendrés par le maintien de cette société. Exploitées systématiquement, enfermées dans la sphère domestique, traitées comme mineures à vie, victimes de viols généralisés dans les zones de guerre, vendues comme esclaves y compris sexuelles sur de nombreux continents, tel est le lot de la majorité des femmes de la planète.
Même dans les pays développés si fiers qu’ils prétendent appliquer des droits égaux, le droit des femmes régresse. Ce n’est pas seulement une inégalité sociale, avec en France des salaires inférieurs de 30 à 40 % à celui des hommes, des retraites représentant 60 % en moyenne de celles des hommes, une précarité encore plus généralisée. C’est aussi la violence sociale du quotidien, qui va bien au-delà du harcèlement de rue. Une femme sur quatre est victime ici de violence domestique, une sur trois subit une tentative de viol au cours de sa vie. Et tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son compagnon.
Les gouvernants ne sont jamais avares de déclarations solennelles sur la nécessaire égalité homme-femme. Mais dans les faits ils réduisent même les maigres moyens des associations venant en aide aux femmes victimes de violence. En organisant la fermeture des centres pratiquant l’interruption volontaire de grossesse par simple souci d’économie ils privent les femmes même du droit élémentaire à disposer de leur corps.
La lutte pour l’égalité entre femmes et hommes fait partie du combat pour l’émancipation de l’humanité tout entière, c’est un des fondements du programme socialiste. C’est à l’initiative de Clara Zetkin qu’en 1910 la IIème Internationale fit du 8 mars une journée de lutte pour le droit des femmes, pour le droit de vote bien sûr mais aussi pour l’accès au travail avec des salaires égaux à ceux des hommes. C’est la révolte des femmes des quartiers populaires de Petrograd qui déclencha le 8 mars 1917 (23 février dans le calendrier en vigueur alors en Russie) la révolution qui allait provoquer la chute du tsar. C’est l’Union soviétique révolutionnaire qui officialisa cette journée à l’échelle internationale.
Le combat contre l’oppression des femmes est toujours autant à l’ordre du jour. Le sort intolérable qu’engendre le simple maintien du capitalisme à la moitié féminine de l’humanité suffit à montrer l’urgence d’en finir définitivement avec ce système.

À Paris, le rassemblement aura lieu place de la République à 15h 40.

                                               Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2640)



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