8 mars : pour le droit des femmes
La journée du 8 mars est
l’occasion d’une multitude d’initiatives en faveur du droit des femmes dans le
monde et en France, auxquelles Lutte ouvrière apporte son soutien.
L’an dernier à cette même date,
des millions de femmes avaient manifesté en Espagne pour dénoncer la violence
masculine. Au-delà de la sphère domestique, elles visaient en particulier la
violence patronale, les travailleuses étant non seulement les moins bien payées
mais les premières licenciées. L’initiative d’appeler les femmes à la grève a
été reprise cette année en Belgique par des associations féministes soutenues
par certains syndicats, en y ajoutant l’arrêt des tâches domestiques qui
doublent bien souvent la journée de travail des femmes.
Dans un monde ravagé par la
crise, la dégradation de la situation des femmes est révélatrice des reculs
engendrés par le maintien de cette société. Exploitées systématiquement,
enfermées dans la sphère domestique, traitées comme mineures à vie, victimes de
viols généralisés dans les zones de guerre, vendues comme esclaves y compris
sexuelles sur de nombreux continents, tel est le lot de la majorité des femmes
de la planète.
Même dans les pays développés si
fiers qu’ils prétendent appliquer des droits égaux, le droit des femmes
régresse. Ce n’est pas seulement une inégalité sociale, avec en France des
salaires inférieurs de 30 à 40 % à celui des hommes, des retraites
représentant 60 % en moyenne de celles des hommes, une précarité encore
plus généralisée. C’est aussi la violence sociale du quotidien, qui va bien
au-delà du harcèlement de rue. Une femme sur quatre est victime ici de violence
domestique, une sur trois subit une tentative de viol au cours de sa vie. Et
tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son compagnon.
Les gouvernants ne sont jamais
avares de déclarations solennelles sur la nécessaire égalité homme-femme. Mais
dans les faits ils réduisent même les maigres moyens des associations venant en
aide aux femmes victimes de violence. En organisant la fermeture des centres
pratiquant l’interruption volontaire de grossesse par simple souci d’économie
ils privent les femmes même du droit élémentaire à disposer de leur corps.
La lutte pour l’égalité entre
femmes et hommes fait partie du combat pour l’émancipation de l’humanité tout
entière, c’est un des fondements du programme socialiste. C’est à l’initiative
de Clara Zetkin qu’en 1910 la IIème Internationale fit du 8 mars une journée de
lutte pour le droit des femmes, pour le droit de vote bien sûr mais aussi pour
l’accès au travail avec des salaires égaux à ceux des hommes. C’est la révolte
des femmes des quartiers populaires de Petrograd qui déclencha le 8 mars 1917
(23 février dans le calendrier en vigueur alors en Russie) la révolution qui
allait provoquer la chute du tsar. C’est l’Union soviétique révolutionnaire qui
officialisa cette journée à l’échelle internationale.
Le combat contre l’oppression des
femmes est toujours autant à l’ordre du jour. Le sort intolérable qu’engendre
le simple maintien du capitalisme à la moitié féminine de l’humanité suffit à
montrer l’urgence d’en finir définitivement avec ce système.
À Paris, le rassemblement aura
lieu place de la République à 15h 40.
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