Nul
ne sait comment Macron va sortir de l’affaire Benalla. Chaque jour apporte son
lot de rebondissements. En attendant et en conséquence, la discussion sur la réforme
constitutionnelle a du plomb dans l’aile. Il est toutefois bon de s’arrêter sur
cette dernière qui démontre les intentions de Macron de réduire encore un peu
plus le pouvoir des députés. Cela n’est certes pas nouveau. Sur le sujet,
ci-dessous un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de la semaine
passée. DM
Réforme
constitutionnelle : Parlement croupion et poule aux œufs d’or
L’Assemblée nationale a commencé
l’examen de la réforme de la Constitution voulue par Macron. Pour l’essentiel,
celle-ci entérine la volonté du président de perdre le moins de temps possible
avec ce moulin à paroles qu’est le Parlement.
Les principales modifications
sont la réduction de 30 % du nombre de parlementaires, la limitation du droit
d’amendement, l’examen accéléré du budget, ou la possibilité de ne faire
discuter certaines propositions qu’en commission et non plus en séance
publique.
Quant à l’introduction d’une
petite dose de proportionnelle, 15 % des députés, elle ne changera rien sur le
fond. Le mode de scrutin est et restera établi pour qu’au bout du compte sorte
des élections une majorité permettant au président, le seul qui décide
vraiment, de gouverner dans l’intérêt des capitalistes.
Autant dire que les jérémiades de
tous ceux qui voient dans cette réforme une atteinte intolérable aux droits du
Parlement, une « dérive monarchique », quand ce n’est pas l’éloignement des
élus de leurs électeurs, sont assez dérisoires.
Les Parlements, dans tous les
grands pays impérialistes, constituent seulement une chambre d’enregistrement
de décisions prises ailleurs, à la tête de l’État, dans les ministères, au sein
d’un appareil d’État inamovible, ces lieux où siègent des serviteurs du grand
patronat. Les Constitutions ne servent qu’à codifier cet état de fait, dont la
source se situe non dans des articles de loi, mais dans les rapports de
propriété, fondements de la puissance des classes possédantes. Tant que cet
État reste en place, reste en place la dictature des capitalistes.
Daniel
MESCLA (Lutte ouvrière n°2606)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire