Nettoyeurs
de Paris-Nord : 39e jour de grève !
Lundi
10 décembre, à l’unanimité, les grévistes ont reconduit le mouvement des
nettoyeurs des gares de Paris-Nord commencé le 2 novembre suite à la reprise du
contrat de nettoyage par une filiale d’Onet, H. Reinier.
Cette
filiale, profitant des ordonnances Macron, a aussitôt remis en question leur
contrat de travail. Elle les a pris pour « des rats de laboratoire »
disent les grévistes, mais « même les rats peuvent finir par se révolter ! »,
ajoutent-ils.
Vendredi
8 décembre, lors de la dernière négociation, la direction de H. Reinier Onet
avait changé de ton. Remplaçant un directeur qui roulait des mécaniques, une
nouvelle interlocutrice est venue annoncer l’annulation des menaces de
sanction. La prime de panier est portée de 1,90 euro à 4 euros, même si elle
est modulable pour les temps partiels. Alors que beaucoup travaillent dans les
mêmes gares depuis vingt ou trente ans, il était question de modifier leur
contrat de travail et de les envoyer travailler n’importe où. Les grévistes ont
fait reculer leur employeur sur cette clause de mobilité. Mais la direction ne
veut toujours pas passer la prime de congés de 50 à 70 %, ni payer les jours de
grève.
Surtout,
aux menaces de H. Reinier-Onet ont succédé celles de la SNCF. Pour intimider
les grévistes, elle a fait convoquer, le 12 décembre, neuf grévistes en référé
au tribunal administratif, exigeant l’évacuation des locaux occupés depuis le
début du mouvement et réclamant des amendes extravagantes : 500 euros par
gréviste et par jour de grève, pour avoir prétendument empêché le nettoyage des
gares.
500
euros, c’est ce que gagnent par mois certains salariés à temps partiel. Les
grévistes ont prévu de se rendre en nombre au tribunal pour soutenir leurs
camarades, exiger l’annulation de cette procédure et ils attendent aussi
qu’Onet mette par écrit les reculs imposés.
Enfin,
un rassemblement de solidarité accompagné de collectes auprès des usagers le
mercredi 6 décembre, et suivi d’une manifestation dans Saint-Denis le samedi 9,
ont montré que les grévistes bénéficient d’un large soutien des usagers et de
la population.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2576)
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