Gemalto :
contre les suppressions de postes
Le 12
décembre, près de 300 salariés se sont rassemblés devant le site Gemalto de La
Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. Ils s’opposent au projet de suppression de
288 emplois, proclamant sur leur pancarte « 330 millions de bénéfices ; non
aux licenciements boursiers ! » D’autres actions étaient prévues
l’après-midi sur les autres sites.
Déjà,
lundi 4, les salariés de l’entreprise s’étaient réunis en assemblée générale à
Gémenos pour décider de leurs actions face à l’annonce de la suppression de 288
postes.
Ce
n’est pas que le groupe soit en danger puisque, premier groupe mondial de la
sécurité numérique, il bénéficie du travail de 14 000 salariés dans le monde
sur 146 sites, ce qui lui assure un chiffre d’affaires de 3,1 milliards
d’euros. Seulement, après avoir empoché un bénéfice de 453 millions d’euros en
2016, il n’en attend plus que quelque 300 millions pour 2017.
Ce
résultat lui permettrait pourtant de passer une période de reconversion entre
ses productions actuelles et celles qui sont envisagées pour les années à
venir. Après les puces destinées aux cartes bancaires et les cartes SIM pour la
téléphonie, Gemalto devrait produire des moyens de paiement sans contact, des
passeports à puces, des e-SIM et autres. Mais, pour effectuer cette transition,
il prévoit la suppression de 126 postes à La Ciotat, de 60 à Gémenos et de 70 dans
son entreprise de Meudon, sur un total de 2 800 emplois en France.
Ces
suppressions auraient pour but de faire remonter le cours des actions, de «
rétablir les marges » et de « rester compétitif sur ses marchés
historiques ». Pour effectuer cette transition, le groupe a déjà supprimé
dans le monde 625 emplois, avec la fusion de deux sites en Chine et la
fermeture d’un site aux Etats-Unis.
En
France, où la société a bénéficié d’avantages fiscaux comme le CICE,
l’opération est facilitée par les lois Macron, qui ne tiennent compte que des
résultats de la société française pour juger d’un plan dit de « sauvegarde de
l’emploi » et non pas de l’ensemble du groupe international auquel elle
appartient. Ainsi, la société Gemalto France aurait quant à elle un déficit de
17 millions d’euros, après avoir transféré les bénéfices au siège situé à
Amsterdam et assuré par contre des dépenses en France, telle la redevance payée
à une société qui salarie les plus hauts cadres de l’entreprise.
Ainsi,
la direction prévoit ces suppressions d’emplois tandis que les actionnaires se
sont vu distribuer 20 millions d’euros. Par ailleurs, la valeur du titre
grimpait de 33 % le matin du 12 décembre à la Bourse de Paris, car le groupe
Atos venait de lancer une offre publique d’achat sur Gemalto au prix de 4,3
milliards d’euros.
Les
travailleurs ont donc fait grève et ont manifesté le 12 décembre à l’appel de
l’intersyndicale CFE-CGC, USG-Unsa, FO, CGT et CFDT pour le comité central
d’entreprise extraordinaire, où la direction devait présenter son plan de
licenciements. Ils n’ont pas l’intention de se laisser faire.
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