En
Afrique comme en France, un même combat contre le système capitaliste !
Il faut tout le cynisme d’un
Macron pour oser déclarer, comme il vient de le faire la semaine dernière lors
de son déplacement en Afrique, qu’il n’y avait plus de « politique africaine
de la France ».
Depuis 2014, plusieurs milliers
de soldats français sont engagés au Mali dans une guerre qui, au nom de la
lutte contre le terrorisme, fait régulièrement des victimes dans la population
civile. L’armée française est présente en permanence dans plusieurs pays
africains, y compris au Burkina Faso où Macron a prononcé son discours. Dans
cette ancienne colonie française, la France n’a jamais cessé d’intervenir
depuis l’indépendance, appuyant des coups d’État militaires et des dictateurs
prêts à servir docilement les intérêts de l’impérialisme français.
Macron a déclaré qu’il était «
d’une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation européenne
sont incontestables et font partie de notre histoire ». Si Macron est trop
jeune pour avoir connu le temps des colonies, il est tout de même dans la
lignée de tous les dirigeants politiques qui ont permis à la bourgeoisie
française de s’enrichir grâce à la conquête coloniale.
La pauvreté de l’Afrique et la
misère de l’écrasante majorité de sa population ne sont ni naturelles, ni une
fatalité ; elles sont le résultat de siècles de pillage et de colonisation,
dans lesquels la bourgeoisie française a une responsabilité de premier plan.
Les fortunes de nombreuses
grandes familles bourgeoises ont été constituées grâce au commerce de millions
d’Africains réduits en esclavage et vendus pour servir de main-d’œuvre dans des
plantations en Amérique et aux Antilles. La colonisation, le pillage des
matières premières, le sang et la sueur de millions d’exploités d’Afrique sont
à l’origine des profits de bien des grandes entreprises et banques françaises.
L’économie des colonies a été organisée pour répondre aux seuls intérêts des
groupes capitalistes français comme Lesieur avec les plantations d‘arachide ou
Boussac avec la culture du coton. Aujourd’hui, après avoir accédé à
l’indépendance, les pays africains continuent d’être dépendants de l’impérialisme
et victimes de sa barbarie.
Pour se démarquer de ses
prédécesseurs, Macron reconnaît dans ses discours les crimes de la colonisation
commis il y a plus d’un siècle. Mais, à la suite de tous les précédents
gouvernements, il remplit son rôle de défenseur de l’ordre impérialiste et de
ses crimes actuels. Si l’armée française mène la guerre dans cette partie de
l’Afrique, ce n’est pas pour protéger sa population contre le terrorisme, comme
Macron l’a encore répété. C’est pour défendre les intérêts d’Areva, de
Bouygues, de Bolloré et de tous les capitalistes français qui font des profits
dans cette région, qui reste une chasse gardée de l’impérialisme français.
Cette histoire nous concerne car
elle est aussi la nôtre, à nous travailleurs, ici en France. Les bourgeois qui
ont tiré profit du pillage de l’Afrique, ce sont les mêmes qui ont imposé des
journées de travail de plus de 10 heures dans les mines et les usines
sidérurgiques, dans les filatures du Nord et de Lorraine. Les travailleurs
européens ont payé de deux guerres mondiales la volonté de leur propre
bourgeoisie de dominer le monde et de se repartager les colonies. Depuis deux
siècles, c’est la même oppression impérialiste qui broie les travailleurs en
Europe comme en Afrique.
Le système capitaliste entretient
le sous-développement des pays les plus pauvres et plonge dans la misère des
millions de femmes et d’hommes. Ici, en France, nous avons à nous défendre
contre un patronat qui condamne des millions de personnes au chômage et qui
rêve de faire reculer la condition ouvrière à ce qu’elle était au 19ème siècle,
quand les travailleurs étaient privés de droits et vivaient au jour le jour,
sans aucune sécurité.
Alors, nous débarrasser du
capitalisme, ôter aux grandes entreprises leur mainmise sur toute l’économie,
est vital pour mettre fin aux inégalités et à l’exploitation du travail
salarié. C’est l’intérêt des travailleurs et de tous les exploités.
Il est essentiel qu’il y ait des
femmes et des hommes pour affirmer autour d’eux, dans les entreprises et dans
les quartiers populaires, que les travailleurs constituent par-delà les
frontières, la couleur de peau ou la nationalité, une même classe sociale qui
est la seule à pouvoir en finir avec ce système injuste et barbare.
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