Nous
reviendrons sur l’article ci-dessous de notre hebdomadaire Lutte ouvrière qui
aborde la politique gouvernementale concernant les moyens financiers des
communes. Cette politique aura des conséquences profondément négatives dans le
cas où des réactions massives n’auraient pas lieu (ce n’est pas notre
hypothèse). Des conséquences négatives, tant au niveau de la situation de la
population qu’au niveau des employés communaux. Nous reviendrons dans les jours
qui viennent sur ces éléments, dans leur dimension locale, celle d’Argenteuil.
Congrès
des maires : opération déminage
Le Premier ministre Édouard
Philippe, venu à l’ouverture du congrès des maires le 21 novembre, a réussi à
se faire applaudir en rappelant son passé récent d’élu du Havre, se présentant
en homme qui connaît les problèmes des élus locaux.
Il n’en a pas moins réaffirmé
toutes les mesures du gouvernement qui vont plomber les finances de la plupart
des collectivités. Il n’est pas question de revenir sur la baisse des aides
personnalisées au logement, ni sur la diminution des emplois aidés qui, répète-t-il,
ne sont pas « une solution au chômage de masse ». Mais quelle est la
solution pour faire fonctionner les cantines, les garderies, les crèches,
trouver des animateurs scolaires ? Bien évidemment, aucune n’est proposée par
le gouvernement et surtout pas l’embauche de personnel en fixe.
Les communes et les collectivités
locales sont sommées de se débrouiller avec leur budget en faisant 13 milliards
d’économies sur les cinq prochaines années. Cela n’a rien à voir avec une
baisse des dotations, insiste Philippe, il s’agit simplement d’une maîtrise
raisonnée des dépenses, en particulier d’une limitation de la hausse des
dépenses de fonctionnement à 1,2 % pour les plus grosses collectivités,
inflation comprise, ce qui se conclura en réalité pas un gel des dépenses.
Le Premier ministre a réaffirmé
la baisse de la taxe d’habitation, en promettant une compensation à l’euro près
mais sans s’engager en rien sur les modalités précises pour combler le trou
dans les finances des communes. Il s’est contenté de dire : « Nous devons
préparer, réfléchir collectivement, en ne nous pressant pas ; nous devons
imaginer ce que doit être une fiscalité locale moderne. » Les habitants
risquent ainsi de payer la baisse de leurs impôts par la diminution de services
communaux. Pour les communes des banlieues ou des régions les plus démunies,
cela va signifier un appauvrissement supplémentaire.
Les baisses de dotations des
années précédentes ont déjà lourdement grevé les budgets des collectivités
locales, en particulier les communes : entre 2013 et 2016, selon la Cour des
comptes, leurs investissements ont chuté de près de 23 %.
Baisse des emplois communaux,
travaux réalisés au compte-gouttes : c’est déjà le cas pour beaucoup de
communes comme le dénonçait un maire, obligé de renoncer à la rénovation de
l’école faute de crédits. Les mesures « rationnelles » du gouvernement Macron
sont sur la même ligne que celles des gouvernements précédents.
Sylvie
MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2573)
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