Vendredi dernier, Macron a dit
qu’il serait d’une « détermination absolue » pour faire passer sa
politique et il a ajouté qu’il ne céderait rien « ni aux fainéants, ni aux
cyniques, ni aux extrêmes ». Voilà qui est clair.
Quand ils avaient présenté les
ordonnances contre le code du travail, la ministre Pénicaud et le Premier
ministre Philippe avaient pris des pincettes, eux. Ils avaient expliqué que ce
coup de massue sur la tête des travailleurs, c’était pour leur bien. Ils
avaient essayé de faire croire qu’en donnant tous les droits aux patrons pour
licencier sans limite, cela les « décomplexerait » pour embaucher. Mais
c’était pour nous enfumer. Et c’est Macron qui le dit.
En bon serviteur du patronat, il
transpire le mépris de classe. Les patrons dirigent, lui gouverne, et les
travailleurs n’ont qu’à être reconnaissants d’avoir la chance de pouvoir se
faire exploiter sous leur baguette. C’est la vision du monde des classes
dominantes, de ces capitalistes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche
et qui tirent leur richesse de notre travail. Eh bien, il faut répondre à
Macron et à ses maîtres ! Et mardi 12 septembre, nous aurons l’occasion de protester.
Il faut se saisir de l’occasion
pour dire ce que nous pensons de ses mesures antiouvrières, notre rejet de ses
ordonnances qui dynamitent le code du travail, de la hausse de la CSG, de la
suppression des 150 000 emplois aidés, du gel des salaires des fonctionnaires…
Il faut exprimer notre colère contre ce gouvernement qui, en même temps qu’il
réduit les APL pour les plus pauvres, supprime aux trois quarts l’impôt sur la
fortune. Les plus riches pourront satisfaire tous leurs caprices, l’État prendra
ce dont il a besoin dans la poche des travailleurs, des retraités et des
chômeurs.
Nous pourrons dénoncer le rouleau
compresseur patronal que nous vivons tous, dans toutes les entreprises : les
hausses de cadences, les attaques sur les salaires, les mesures vexatoires, les
mesures de répression contre ceux qui relèvent la tête… tout ce qui aggrave
notre exploitation et permet au grand patronat d’accroître ses profits.
Et nous pourrons le faire tous
ensemble, quelle que soit notre entreprise, que nous soyons intérimaire ou
embauché, que nous soyons salarié du public ou du privé, en nous retrouvant sur
le terrain de nos intérêts communs de travailleurs. Car au-delà de la
résistance à chaque attaque gouvernementale ou patronale, notre sort dépendra
du rapport de force que nous serons capables d’imposer par notre mobilisation
générale.
Notre combat n’en est qu’au tout
début. La guerre sociale que nous mènent le gouvernement et les patrons va
s’accentuer. Il va y avoir de nouvelles attaques, comme celle contre l’assurance
chômage. Il y a aussi les menaces en direction de certaines catégories de
travailleurs, comme les cheminots dont les retraites sont dans le collimateur
du gouvernement. En s’en prenant aux retraites des uns puis à celles des
autres, les gouvernements ont réussi en vingt-cinq ans à faire reculer nos
droits à tous. Nous ne devons pas nous laisser diviser.
Tôt ou tard, les travailleurs
relèveront la tête et engageront la lutte car l’offensive patronale ne laisse
pas le choix. Mais le plus tôt sera le mieux. Car si nous ne faisons pas
entendre nos intérêts, nous le paierons cher. Le grand capital est insatiable.
Si les profits des grandes entreprises industrielles et des banques restent
élevés malgré la crise, c’est dû à l’aggravation de notre exploitation. Et le
gouvernement nous fera payer même ce qu’il sera amené à concéder à la petite
bourgeoisie. Même la colère des autres catégories sociales, le gouvernement la
retournera contre nous si nous ne mettons pas en avant nos propres intérêts.
Il faut que le camp des
travailleurs apparaisse comme une force capable de se faire respecter. Lui seul
a la puissance de faire payer le grand patronat.
Après la publication des
ordonnances, Berger de la CFDT s’est lamenté en disant qu’il aurait espéré
mieux et Mailly de FO a gonflé le torse disant qu’il avait réussi à éviter le
pire. À l’approche de la journée du 12 organisée par la CGT, la FSU et
Solidaires, les médias insistent sur la division syndicale. Mais dans bien des
entreprises, des militants FO et CFDT se préparent à manifester. Ce sont ceux
qui se mobilisent qui ont raison. Il ne faut pas attendre après les sommets
syndicaux pour le faire.
La direction de la CGT a prévu
une autre journée d’action, le 21 septembre. Il faut s’en saisir pour que la
mobilisation s’amplifie et s’élargisse afin de créer le rapport de force
nécessaire pour imposer nos intérêts communs
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