Lundi
10 avril, la campagne électorale officielle a débuté et, avec elle, la
diffusion des émissions des candidats sur les chaînes de télévision et les
radios de service public. Nathalie a ainsi appelé le 10 avril à « faire
entendre le camp des travailleurs ».
Nous,
ouvriers, employés, techniciens, enseignants, cheminots, aides à domicile,
femmes de ménage, fonctionnaires, caissières… nous faisons tourner toute la
société. Nous produisons toutes les richesses. Y compris les superprofits qui
sont encaissés par une minorité. Y compris les produits de luxe réservés aux
plus riches.
Les
progrès des transports, de la médecine, toutes les prouesses techniques, c’est
nous ! C’est nous qui faisons fonctionner toute l’économie, c’est nous qui
faisons vivre toute la société.
Quand
je parle du camp des travailleurs, j’inclus évidemment ceux que la classe
capitaliste transforme en chômeurs, en licenciant ou en supprimant des emplois.
Je pense aussi aux travailleurs indépendants, autoentrepreneurs, artisans et
commerçants qui vivent de leur travail et qui sont eux aussi rançonnés par le
grand capital.
Il
faut que nous imposions nos intérêts, nos emplois, nos salaires, nos retraites,
nos conditions de travail et de vie, contre les dividendes des actionnaires,
contre les fortunes d’une minorité capitaliste, contre les parachutes dorés des
PDG.
Il
faut stopper ce qui se passe depuis des années, où une minorité privilégiée
profite de la crise pour s’enrichir encore et toujours, en écrasant les
conditions d’existence de ceux qui travaillent.
Travailleuses,
travailleurs,
Tous
les candidats expliquent qu’avec eux plus rien ne sera jamais comme avant.
C’est un mensonge. Au lendemain de l’élection, qu’est-ce qui changera pour nous
?
Beaucoup
iront pointer à Pôle emploi, à l’agence d’intérim, ou enchaîneront les petits
boulots. Dans les entreprises, nous serons confrontés au même grand patronat,
aux mêmes actionnaires invisibles mais tout-puissants. Et ils continueront à
nous imposer des cadences de plus en plus folles, plus de flexibilité, pour des
salaires insuffisants, parce que c’est sur l’aggravation de l’exploitation
qu’ils construisent leurs fortunes et augmentent leurs profits.
Et
nous nous retrouverons confrontés au banquier, au propriétaire, qui n’admet
aucun retard de loyer. Nous serons face au pouvoir de l’État, qui sait dérouler
le tapis rouge aux plus riches mais qui se montre sans pitié pour les classes
populaires.
L’élection
présidentielle ne changera pas notre vie car, quel que soit l’élu, il fera la
politique dictée par la classe capitaliste. Les candidats qui peuvent être élus
ont démontré, tout au long de leur carrière, leur appartenance et leur
dévouement au monde bourgeois.
Voter
pour l’un d’eux, c’est voter contre notre camp.
Rejetons
ce jeu truqué ! Dénonçons cette société, où les bourgeois ont tous les droits
et les travailleurs uniquement des obligations. Affirmons collectivement nos
intérêts de classe : avoir un emploi, un salaire, une retraite digne ; pouvoir
se loger, se faire soigner et éduquer nos enfants.
C’est
un vote de dignité et de combativité ouvrière.
Ensemble,
faisons entendre le camp des travailleurs !
Médias
Comme
nous le répétons, pendant des mois, silence radio dans les médias sur ce que
nous faisons, et sur notre porte-parole. Mais là, en quinze jours, il faut
l’équité ! Donc, des émissions où apparaissent Nathalie et nos camarades
en veux-tu en voilà. Alors profitez-en, cela ne durera pas ! Le programme
et les retransmissions sur :
Nos
activités
Nous serons ce matin jeudi, de 10 à 12 heures devant
le magasin Simply, dans le quartier du Val-Sud
Nos positions
Religions
Lutte ouvrière est une organisation
communiste qui se réclame des idées marxistes, c’est-à-dire de conceptions
matérialistes et scientifiques. Ce sont les sociétés humaines qui ont inventé
les dieux à un certain stade de leur développement.
L’influence des religions est le
résultat de l’arriération de notre société. Combien d’hommes et de femmes
vivent dans des conditions misérables ? Les crises ou les guerres bouleversent
aujourd’hui leur existence, encore plus sûrement qu’autrefois les intempéries
ou les épidémies. La religion rassure, en proposant des explications simplistes
et, en général, une vie après la mort. Pour reprendre la formule de Marx : « La
religion est l’opium du peuple ».
Les religions qui prêchent la
soumission aux plus pauvres et les incitent à accepter l’ordre social ont
toujours été utilisées par les classes dominantes pour conforter leur pouvoir
sur les exploités.
La religion est aujourd’hui
utilisée comme un masque par des courants politiques réactionnaires. Comme ces
fondamentalistes protestants aux États-Unis ou catholiques en France qui
peuvent faire le coup de poing contre les femmes qui veulent avorter ou contre
les médecins qui pratiquent les avortements. C'est le cas aussi des intégristes
juifs en Israël qui veulent interdire toute circulation le samedi, et c'est le
cas des intégristes musulmans qui veulent imposer le voile islamique aux
femmes. Toutes ces interventions ne sont en plus que les premiers actes d'une
politique qui vise à imposer une dictature sur les pensées avant d'imposer une
dictature tout court.
Ces courants politiques sont des
adversaires des travailleurs et représentent un danger mortel, y compris et
même surtout pour ceux qui se revendiquent de la même confession. Il serait
criminel pour une organisation révolutionnaire communiste de ne pas mettre en
garde contre ce danger et de ne pas préparer les travailleurs à l'affronter.
Partisans de la liberté de
penser, nous ne sommes pas pour l’interdiction des religions, mais nous
militons contre leur influence. Nous défendons l’athéisme et les raisonnements
matérialistes que nous cherchons à transmettre. Mais nous sommes conscients que
la religion a des racines sociales profondes qui plongent dans la souffrance
quotidienne des exploités. Nous savons que les progrès scientifiques, les découvertes,
ne feront pas disparaître les croyances dans une société où l'immense majorité
est opprimée, et où l'économie capitaliste ressemble à une puissance
surnaturelle indomptable.
La religion ne disparaîtra que
lorsque l'humanité aura enfin pris les rênes de son destin en main,
c'est-à-dire quand la classe ouvrière aura écarté la bourgeoisie et supprimé
l'anarchie qui règne dans l'économie.
C'est la conscience de ce rôle
historique qui peut être la base de l'unité du prolétariat. Et ce sera alors
aux travailleurs communistes d'entraîner les autres qui, lorsque l'explosion
sociale arrivera, chercheront des programmes et des idées.
Laïcité
Une complète séparation des
Églises et de l’État est un préalable aux libertés élémentaires, notamment
celles des femmes.
La laïcité, c'est le rejet total
de la religion dans la sphère privée et la mise en place d'un véritable
principe d'égalité de traitement (de non traitement devrait-on dire) de toutes
les religions, ce qui permettrait enfin de pouvoir dire qu'on vit dans une
société qui ne privilégie pas une religion face aux autres.
La laïcité de l'Etat actuel n'est
qu'un vague compromis avec l'église catholique élaboré en 1905. C’est tellement
un texte de compromis qu'il faut rappeler qu'après 1918, l'Etat n'eut jamais le
courage de l'appliquer à l'Alsace Lorraine, ce qui serait quand même un minimum
un siècle plus tard !
Une véritable laïcité imposerait
d'arrêter toute forme de subvention à l'enseignement religieux.
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