Un vote de classe
Lorsque les travailleurs de ce
pays commencèrent à participer aux élections, vers les années 1880, la sagesse
voulait que l’on vote ouvrier et le plus rouge possible. La participation aux
élections était alors considérée comme un moyen de propagande, une façon de
réunir les travailleurs autour du programme socialiste, d’affirmer son camp.
C’était une revue des troupes avant la bataille.
Dans les années 1920, le Parti
socialiste devenu un pilier de l’ordre bourgeois avait transformé le vote de
classe en vote utile. Le PCF le suivit sur ce chemin à partir de 1935,
répandant à son tour l’idée d’un vote qui protégerait les travailleurs,
associée bien entendu à la légende d’un bon gouvernement qui ferait les
réformes utiles aux ouvriers. La lutte de classe fut ainsi remplacée par la
prétendue lutte électorale.
Pourtant, depuis 1935 comme
avant, la classe ouvrière n’a obtenu que ce qu’elle a pu arracher par la lutte
de classe. Depuis 1935 comme avant, tous les gouvernements sans exception ont
servi le capital, ne reculant que lorsque des millions de travailleurs
descendaient dans la rue.
Et pourtant, aujourd’hui, des
travailleurs s’interrogent sur la meilleure façon d’utiliser leur bulletin pour
se protéger des coups qui leur sont promis. Ainsi, peut-être faudrait-il voter
Fillon – si tant est qu’il se présente – pour se défendre de Le Pen ? Favoriser
Macron au premier tour pour ne pas avoir à voter Fillon ? Certains, les plus
perdus, en sont même à penser voter Le Pen par dégoût, tout en sachant que
c’est une ennemie jurée des travailleurs. Faudrait-il voter Hamon, tout en
étant persuadé qu’il rééditera inévitablement la trajectoire de Hollande,
Jospin, Mitterrand, élus avec les voix des travailleurs, gouvernant au service
des patrons, mais qui, au moins, n’est pas de droite ? Voter Mélenchon, autre
clone de Mitterrand, la démagogie nationaliste en plus ?
Ces travailleurs cherchent un
parapluie, qu’ils savent illusoire, par manque de confiance dans les capacités
de lutte de la classe ouvrière. Et certains peuvent concéder que Nathalie
Arthaud a raison, mais c’est pour ajouter que, recueillant trop peu de voix,
elle ne sera pas entendue, elle ne pèsera pas.
Mais si, justement ! Les voix qui
se porteront sur Nathalie Arthaud seront entendues, et tout d’abord par ceux-là
mêmes qui auront voté pour elle, par les travailleurs conscients qui se seront
ainsi comptés.
Ces voix pèseront, indiquant aux
autres, à ceux qui cherchent des parapluies percés, qu’un courant existe qui
met sa confiance dans la classe ouvrière. Ces voix serviront de baromètre pour
les militants qui se battent pour faire vivre les idées communistes et pour
ceux qui hésitent à les rejoindre, ils les compteront, bureau par bureau, dans les
cités où ils vivent et militent, ils mettront des visages sur ces statistiques.
Ces voix, quel qu’en soit le
nombre, seront le signe que l’étincelle est toujours là qui peut mettre le feu
à la plaine. Et ce sera bien la seule façon de faire quelque chose d’utile dans
ces élections.
Paul GALOIS
(Lutte ouvrière n°2531)
Ce
soir, réunion de Lutte ouvrière à Argenteuil
Réunion
publique de Lutte ouvrière
A
Argenteuil
Le jeudi
2 février 2017
A 20
heures
Espace
Nelson Mandéla
82 bd du
Gl Leclerc
« Gauche,
droite, droite, gauche, ils veulent nous faire marcher au pas. Faisons entendre
le camp des travailleurs face au camp de la bourgeoisie »
Un exposé
– un temps de libre débat
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