En appeler à l’Etat, c’est comme croire que l’homme de main du
brigand peut vous sauver
A propos des projets des
actionnaires de Dassault-Aviation concernant les travailleurs d’Argenteuil et
l’avenir du site lui-même, le maire de Bezons et candidat du PCF aux élections
législatives de juin prochain vient de déclarer : « Je suis
scandalisé par cette décision, alors même que les actionnaires de cette
entreprise ne cessent d’encaisser les dividendes : pas moins de 110 millions
d’euros l’an passé ». Et
effectivement, nous-mêmes et chacun ne peuvent que partager cette indignation.
Mais pour notre part, que penser quand
l’élu
en appelle à l’Etat pour régler le problème, et promet : « Comme
parlementaire, j’exigerai de l’État qu’il prenne ses responsabilités dans ce dossier,
car, faut-il le rappeler, il est un client majeur de cette entreprise qui a par
ailleurs perçu 20 millions d’euros au titre du CICE et du CIR ».
L’Etat et le gouvernement ont mis en place ces dégrèvements
et autres subventions en connaissance de cause, c’est-à-dire sans aucune
obligation de contreparties. En l’occurrence, Dassault-Aviation n’a même pas le
prétexte de compétitivité.
Dire
que « J’exigerai que l’Etat prenne
ses responsabilités » est purement et simplement une fanfaronnade.
C’est le grand patronat qui impose sa loi, et non l’inverse. L’Etat est très
responsable… vis-à-vis de ce mandant Dire le contraire n’est que pure
rodomontade.
Pour
se défendre face aux mutations et aux incertitudes qui pèsent sur l’avenir du
site, les travailleurs, de l’usine d’Argenteuil mais aussi des entreprises
sous-traitantes, ne peuvent compter que sur eux-mêmes, non seulement pour
« exiger » qu’ils ne soient pas victimes, mais pour imposer leurs
exigences.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire