Macron :
flatteries et baratin
Les réunions publiques de Macron, largement relayées par les médias, drainent du monde. Celui qui se positionne comme ni de droite ni de gauche commence son meeting par un grand moment de flatteries destinées à son auditoire.
À Lille, devant 5 000 personnes,
il a donc rendu hommage à Roger Salengro, maire socialiste de Lille et ministre
du Front populaire qui s’est suicidé après une campagne de presse menée par
l’extrême droite. Il n’a pas oublié de citer De Gaulle, Xavier Bertrand,
président LR de la région, Pierre Mauroy, maire puis ministre socialiste de
Mitterrand et de souhaiter un bon rétablissement à Martine Aubry hospitalisée,
qui s’était fait remarquer par son « Macron, ras-le bol ! ». Il
s’agissait de faire comprendre que pour lui, les gens du Nord, sont vraiment
très bien.
Quelques jours plus tard, c’était
au tour des Bretons d’être salués par Macron lors de son passage à Quimper.
Exceptionnels aussi, ces Bretons !
Mais à part des propos de
bateleur de foire, qu’a à dire Macron ? Rien que de très banal, quand ce n’est
pas du simple bavardage propatronal.
À la rubrique « travail », il
faut « faciliter la vie des entrepreneurs, des indépendants, des professions
libérales », en allégeant leurs « charges » et en simplifiant le droit du
travail : la loi définit des principes qui seront négociés au niveau des
entreprises. Voilà qui plaît à l’auditoire et rappelle une certaine loi El
Khomri.
À l’école, il faut refuser le
défaitisme, recruter les enseignants sur un projet, évaluer tout le monde,
partout, ne pas désespérer les élèves de milieu défavorisé qui pensent que les
études ne sont pas faites pour eux. On croit entendre tous les ministres qui
ont prétendu réformer l’éducation, sans s’en donner les moyens.
Quant aux migrants, il faut les
accueillir car ils ont pris tous les risques et « ont défendu des principes,
la liberté ». Il ne faut pas oublier nos « valeurs », ajoute Macron, ni
nous renfermer dans notre hexagone, comme le veut le Front national. Mais il
est nécessaire de s’entendre sur une politique migratoire et sécuritaire au
niveau de l’Europe et de renforcer les frontières de l’espace Schengen.
Il paraît que Macron, bien
qu’ancien ministre, apparaît comme un homme « neuf ». On ne sait pas s’il sera
un jour président mais il a déjà des chances comme roi du baratin.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2529)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire