La situation de l’Ecole et des quartiers populaires, un drame social
Lundi matin, un enseignant de
l’école Paul-Langevin 1 du Val-Sud qui revenait d’un cours d’éducation physique
s’est fait violemment agressé sur le chemin du retour du stade du Marais. Il a
fallu cette agression ignoble pour que nombre de médias citent amplement un
certain nombre d’agressions qui, dans des établissements scolaires ou aux
portes de ceux-ci, ont eu lieu ces derniers jours. Habituellement, elles ne s’intéressent
guère à la situation que ces faits révèlent : la violence grandissante
dans la société, la difficulté de l’école publique dans les quartiers
populaires, la marginalisation croissante bien au-delà de ce que l’on appelle
« l’échec scolaire » d’une fraction de la jeunesse, provoquée par une
société qui n’intègre plus à l’orée de l’âge adulte par le travail l’ensemble
de la jeunesse mais en laisse une partie croissante sur le bord du chemin.
Alors
bien évidemment, il faut marquer sa solidarité avec cet enseignant -et tous les
autres, ceux dont on parle et ceux dont on ne parle pas- victime d’un tel
phénomène de violence gratuite enrobée ou pas de revendications
pseudo-idéologiques. Mais il faut sérieusement réfléchir à ce qui a fait que de
tels actes se sont multipliés ces dernières décennies.
Ne
comptons pas sur l’essentiel des médias pour le faire. Ne comptons bien
évidemment pas également pour cela sur le gouvernement pour qui il n’a jamais
été question sérieusement de se donner depuis 2012 les moyens pour inverser une
situation catastrophique depuis longtemps. L’éducation dite nationale est
marquée par une inégalité scolaire grandissante, l’attraction de l’école
privée, l’augmentation de la charge de travail des enseignants et des autres
travailleurs de l’éducation, qui n’en peuvent plus. Dans les quartiers
populaires, cela se traduit par une école maternelle, une école primaire, et un
collège confrontés à de très graves difficultés.
C’est,
au-delà du drame d’Argenteuil et des autres, ce que nous devons avoir en tête
et réfléchir.
La
société capitaliste est malade. Pour commencer, seule la conscience de la
fraction intéressée à son véritable changement peut permettre d’entrevoir
comment la guérir. Nous avons du pain sur la planche pour le faire. Mais il n’y
a pas d’autre voie.
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