La question des « ascenseurs », à l’image de la société de
classes
Les médias se sont intéressés ces
derniers jours à la situation des ascenseurs dans les cités de banlieue. C’est
certes un problème récurrent mais qui empoisonne la vie des locataires. L’arrêt
d’un ascenseur devient dramatique pour les personnes âgées habitant en hauteur
pour qui l’ascenseur est vital. Régulièrement, nous évoquons ce problème sur le
présent blog.
Les
responsables mettent souvent en avant la question de la petite délinquance et
des incivilités pour dégager leur responsabilité sur la question. Mais s’il n’y
avait que cela, le problème ne serait pas aussi grave.
A
propos d’ascenseurs rénovés en 2012, à la cité des Musiciens au Val-Nord, propriété
en l’occurrence de Val d’Oise-Habitat, le responsable de l’Amicale des
locataires de quartier, Georges Fresneau raconte selon le Parisien-95 : « Ils sont tous tombés régulièrement en panne.
Le système est défaillant depuis la rénovation et aujourd’hui, on nous justifie
l’arrêt des ascenseurs par l’impossibilité de leur entretien, la société
fournissant les pièces détachées ayant fait faillite » !
De
telles situations sont le résultat de multiples facteurs.
La
vétusté y est souvent pour quelque chose. Les délais du programme de rénovation
de l’ensemble des ascenseurs du pays ont été repoussés à différentes reprises.
Il y a la qualité des matériels installés. Il y a ascenseur et ascenseur !
Les
propriétaires, en l’occurrence les « bailleurs dits sociaux » dans
les quartiers populaires ne suivent souvent pas de près le suivi des contrats et
leur renouvellement qui les lient avec les ascensoristes.
Les
rénovations complètes d’ascenseurs peuvent prendre des mois, car ces derniers
ne mettent pas en œuvre, tout du moins dans ces cités, les moyens qui
permettraient d’effectuer rapidement les travaux. Un seul travailleur peut se
retrouver à effectuer les montages électriques pour toute une cage d’escalier,
quitte à y travailler durant des jours. Dans ces entreprises, la chute des
effectifs et la sous-traitance ont des incidences profondément négatives (cf. « la société fournissant les
pièces détachées ayant fait faillite »).
Et
il y a les choix sociaux. La priorité sera toujours dans les faits pour les
beaux quartiers et les immeubles d’affaires qui n’auront pas beaucoup à menacer
pour bénéficier de l’entretien idoine de leurs installations et de la priorité
en cas de panne.
Mais
la banlieue, leurs cités, leurs locataires, ils peuvent attendre. « Il
pleut toujours où c’est mouillé » dit-on, et dans cette société de l’inégalité,
ils passeront en dernier.
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