jeudi 8 septembre 2016

Argenteuil : ces "Chibanis" que nous croisons


Des foyers, sans véritables foyers

 

Il y avait hier dans Le Parisien-95 un excellent reportage intitulé : « Argenteuil, pionnière des foyers de travailleurs immigrés ». Il racontait la vie de ces travailleurs immigrés, âgés, algériens en particulier, que l’on appelle affectueusement les « Chibanis ». Ils ont participé à partir des années 1960 à la construction des grandes cités pour faire face à la crise du logement, mais pour un certain nombre d’entre eux, ils ont été réduits à vivre pratiquement toute leur vie dans quelques mètres carré d’un de ces foyers. Ils y en a trois à Argenteuil, un à côté du cimetière de Rochefort à la limite de Bezons, le deuxième près du stade du Marais, le troisième, près de la gare d’Argenteuil, boulevard Karl Marx.

         Extraits :

         1.«  L’homme a débarqué d’Oran… Il a d’abord vécu dans un bidonville à Nanterre… « Dans une caravane, puis dans un wagon finalement détruit par un incendie accidentel dit ce Chibani. J’ai travaillé sur le chantier des égouts, des métros, des autoroutes… je passe régulièrement devant l’une des tours HLM d’Argenteuil que j’ai contribué à construire sans jamais avoir eu les moyens d’y vivre ».

         « J’ai soudé pendant 40 ans des rails pour la SNCF, et respiré des poussières et des produits dangereux… Aujourd’hui, je suis trop malade pour rentrer en Algérie auprès de ma femme. Nous sommes amoureux. Mais depuis 48 ans, je ne l’ai vue que l’été, pendant les vacances. Je travaillais ici et lui envoyais l’argent pour élever nos quatre enfants… »

         Dans le centre d’Argenteuil, on peut les croiser dans le centre commercial Côté Seine, sur les bancs face à la mairie, dans le parc de celle-ci.

         Salut les Chibanis, fraction de notre classe !

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