Un
article à méditer de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2507 de cette semaine.
En vente à Argenteuil à la librairie « Le presse-papier »
Incidents
racistes en Corse : les fruits pourris du « diviser pour régner »
Samedi 13 août, dans la région de
Bastia, une banale altercation de plage s’est rapidement transformée en flambée
raciste puis en problème politique d’ampleur nationale.
Si les versions sur le démarrage
de l’incident entre quelques familles maghrébines et les adolescents d’un
village corse diffèrent, il y a bien eu des coups et blessures. L’escalade est
décrite par tous les témoins : les renforts arrivés du village, la police
obligée de protéger les maghrébins en passe d’être gravement molestés, les
automobiles de ces derniers incendiées. Puis, le lendemain, un rassemblement de
plusieurs centaines de personnes devant la mairie de Bastia s’est transformé en
manifestation hostile vers le quartier où habitent les familles maghrébines. On
n’en est pas encore aux ratonnades, les chasses à l’Arabe de sinistre mémoire
organisées par l’extrême droite pendant la guerre d’Algérie, mais cela pourrait
venir. Et le fait que les racistes prennent comme prétexte le voile intégral,
voire le burkini, ne les rend pas moins dangereux, même s’il s’agit là de
problèmes bien réels.
Mais, si les racistes avoués
peuvent se permettre ce genre d’attitude, c’est bien parce que toute la
propagande officielle les y autorise, en désignant les émigrés,
particulièrement les musulmans, à la vindicte publique. Il n’y a pas un
discours de Hollande, pas une interview de Sarkozy, pas une déclaration de Le Pen
qui ne fasse de la population immigrée ou issue de l’immigration des boucs
émissaires. Ils se font même concurrence sur ce terrain et la presse, entre
deux comptes rendus sportifs, tartine à loisir sur cet unique sujet. Les crimes
djihadistes et les attentats ont bien sûr renforcé cette campagne et lui ont
donné des munitions, mais elle avait commencé bien avant.
L’incident de Bastia en devient
maintenant un élément, les politiciens faisant mine de se demander si
l’interdiction du burkini serait de nature à calmer les esprits. Mais c’est
leur société d’injustice, leurs mensonges permanents, leur mépris des pauvres
et la bouillie qu’ils répandent en guise d’idéologie qui échauffent les esprits
faibles et arment les voyous d’extrême droite.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2507)
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