Migrants
: l’Europe se ferme à la détresse
Vendredi 5 août, 200 à 300
migrants ont réussi à déborder les gardes à la frontière italienne et à
pénétrer dans Menton. On a pu les voir errer dans la ville, avant d’être
arrêtés et reconduits en Italie. En même temps, des gendarmes essayaient de
courir sur les rochers en bord de mer et lançaient leurs bombes lacrymogènes
sur d’autres migrants tentant de passer.
Lundi 8 août, à l’autre bout du
pays, à Calais, débutait la construction d’un mur végétalisé de quatre mètres
de haut pour barrer l’accès de la rocade portuaire aux migrants tentant de
passer en Angleterre. Il prolonge des grilles de six mètres dressées en juin,
qui elles-mêmes en prolongeaient d’autres installées en avril 2015 à partir du
port. Même si elles sont payées par le gouvernement britannique, ces barrières
sont néanmoins construites sur décision du gouvernement français.
La liberté de circuler entre les
États européens, qu’ils soient signataires ou pas des accords de Schengen se
réduit comme peau de chagrin pour les personnes originaires d’autres pays, tant
les obstacles se multiplient. Ainsi, le gouvernement français a-t-il rétabli le
contrôle aux frontières. Cela devait être une mesure provisoire, mais c’est un
provisoire qui s’éternise. Les murs ou les barbelés ont beau être camouflés
derrière des feuilles (et pourquoi pas des fleurs ?), ils n’en sont pas moins
destinés à rejeter les réfugiés cherchant un asile en Europe.
Frédéric GESROL
(Lutte ouvrière n°2506)
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