On nous transporte certes mais mal, et en plus elle nous roule
Lors de la dernière campagne des
élections régionales, V. Pécresse avait fait distribuer un quatre-pages
consacré à la question des transports en Ile de France. Il était intitulé « transports : nous vous devons
beaucoup plus ! » Elle y parlait de « révolution des
transports », de « projets financés sans augmentation
d’impôts », et surtout, elle affirmait : « Nous conserverons
le Pass Unique à 70
euros » !
Mais
bien sûr, les promesses électorales ne valent que pour ceux qui les croient.
Non seulement, ce Pass va augmenter de 70 à 73 euros, mais le ticket RATP va
connaître une belle augmentation de 5,5% passant de 1,80 à 1,90 euro, et le
carnet une hausse de 2,8 %. Il coûtera désormais 14,5 euros contre 14,10 actuellement.
Un
article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine :
Le pass Navigo va augmenter au 1er
août. Ce titre de transport, à tarif unique quelle que soit la zone de son
domicile, permet de circuler dans toute l’Île-de-France. Il coûtait 70 euros
depuis septembre 2015 et passera à 73.
Valérie Pécresse, présidente Les
Républicains de la région Île-de-France, après avoir accepté le tarif à 70
euros décidé par son prédécesseur socialiste, a ensuite menacé de l’augmenter
de dix à quinze euros, si l’État ne finançait pas les 300 millions d’euros
restant à la charge du Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif).
« Mon coup de gueule vis-à-vis du
Premier ministre a payé, dit-elle. Il m’a donné des recettes
supplémentaires sous forme de taxes. » En effet, l’accord entre Pécresse et
Valls va également faire payer les automobilistes, par une modulation de la
taxe sur les carburants. Les usagers, qu’ils utilisent la voiture ou les
transports, vont donc être les premiers mis à contribution. Quant aux
entreprises de plus de onze salariés, elles devront augmenter leur contribution
au Stif. Il n’en a pas fallu davantage pour que le Medef crie au matraquage des
entrepreneurs !
Pourtant, si les salariés passent
parfois jusqu’à trois heures par jour dans les transports, ils le font pour
aller au travail. Le tarif unique, plus particulièrement avantageux pour ceux
qui habitent le plus loin du centre de Paris, n’est même pas une petite
compensation pour la façon dont ils sont transportés. Entre les pannes
mécaniques, les défaillances électriques, les trains supprimés sans
avertissement qui obligent les passagers à s’entasser dans les suivants,
prendre tous les matins le train ou le RER pour quitter sa grande banlieue
tient du marathon.
Les principaux bénéficiaires en
sont les grandes entreprises qui drainent des centaines de milliers de
travailleurs des banlieues franciliennes, et parfois même de plus loin. La
moindre des choses, quoi qu’en dise le Medef, serait de faire payer à ces
grandes sociétés l’intégralité des frais de transport de leurs salariés.
Sylvie
MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2500)
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