Solidarité ouvrière…
A Bezons, depuis début juin, le
gymnase Coubertin près de la cité Roger Masson est réquisitionné par la
Préfecture, pour accueillir près de 80 réfugiés qui dormaient dans le parc d'Eole à Paris rue d'Aubervilliers. Le gymnase a été transformé en
dortoir géant avec un confort minimum, mais les occupants ont pu bénéficier
d'un toit, d'un accès à des sanitaires et à des soins médicaux dont beaucoup
avaient besoin.
De
nombreux habitants se sont rapidement mobilisés pour tenter de rendre moins
difficile le séjour des réfugiés, en apportant des repas tous les soirs ou en
organisant des cours de français tous les jours. Et quel contraste entre les
multiples réactions spontanées de solidarités élémentaires de la population et
la froide gestion de l’État qui déplace des hommes et des femmes comme de
simples objets.
Après
trois semaines, la préfecture recommence à déplacer les réfugiés. Elle leur
demande maintenant de rejoindre des centres d’hébergement d'urgence pour
quelques jours. Puis ensuite ils seront peut-être envoyés vers des centres
d'accueil et d'orientation. Ces centres sont le plus souvent situés en province
dans de petites localités. Certains réfugiés sont d'ailleurs déjà passés par ce
genre de structure et... en sont repartis les trouvant trop éloignées des lieux
de leurs démarches ou trop isolées et parfois simplement difficile à vivre. Il
existe bien des centres d'accueil pour les demandeurs d'asile, mais ils sont
largement occupés. Bref, l’État n'a pas mis grand-chose en place pour leur
permettre de s'installer. Il y a fort à craindre que les camps de fortune ne
ressurgissent avec leurs lots de souffrance pour leurs occupants. A ces
difficultés de logement s'ajoutent toutes les difficultés qu'une administration
tatillonne et souvent débordée leur impose pour avoir des papiers.
En
tout cas, à Bezons, la solidarité de classe n’est pas un vain mot.
… et un mépris de classe qui ne date pas d’aujourd’hui
Ce traitement méprisant n'est
finalement pas surprenant : à une autre époque, et alors même que les patrons
français avaient un grand besoin de main d’œuvre et qu'ils organisaient avec
l’État français une arrivée massive de travailleurs en provenance des anciennes
colonies, il n'y avait déjà pas grand-chose de prévu pour les accueillir
dignement. Encore aujourd'hui, beaucoup d'entre nous se souviennent qu'eux même
ou leurs parents ont vécu dans des bidonvilles, avec des baraques en guise de
maison. Et aujourd'hui, c'est avec le même mépris que le sort des réfugiés se
décide, avec en plus le chômage et la démagogie raciste de bon nombre de
politiciens, et pas seulement à l'extrême droite.
Les
solutions ne seraient pourtant pas difficiles à mettre en place dans un des
pays les plus riches de la planète, à commencer par le droit élémentaire de
circuler librement, en France et en Europe...
Extrait du blog du conseiller municipal Lutte ouvrière de Bezons Michel Campagnac (lo Bezons)
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