Réfugiés
à Bezons : solidarité de la population
Depuis début juin et pendant un
mois, un gymnase de Bezons dans le Val-d’Oise a été réquisitionné par la
préfecture, pour accueillir environ 80 réfugiés qui dormaient dans la rue, près
des métros Stalingrad et La Chapelle à Paris. Le gymnase a été transformé en
dortoir géant avec un confort minimum, et les occupants ont pu bénéficier d’un
toit, d’un accès à des sanitaires et à des soins médicaux dont beaucoup avaient
besoin.
De
nombreux habitants se sont rapidement mobilisés pour tenter de rendre moins
difficile le séjour des réfugiés, en apportant des repas tous les soirs, des
vêtements et des couvertures, ou en organisant plusieurs cours de français par
jour pour tous ceux qui le souhaitaient.
Au bout
d’un mois, la préfecture a recommencé a déplacer les réfugiés. Elle leur a
demandé de rejoindre des centres d’hébergement d’urgence à Paris pour quelques
jours, ou à Gonesse dans le Val-d’Oise pour quelques semaines, pour être
ensuite envoyés vers des centres d’accueil et d’orientation. Ces centres sont
le plus souvent situés en province, parfois dans de petites localités. Certains
réfugiés sont d’ailleurs déjà passés par ce genre de structures et... en sont
repartis, les trouvant trop éloignées des lieux de leurs démarches, ou trop
isolées et parfois simplement difficiles à vivre.
Il y a fort à craindre que les
camps de fortune ne ressurgissent.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2502)
Asnières
: scolarisation d’une petite fille sans papiers, la mairie contrainte de
reculer
Arrivées
du Congo il y a deux ans avec leur mère, hébergées par leur famille à Asnières,
Miradi et sa sœur avaient commencé leur scolarité dans cette école. Logée
depuis quatre mois à Argenteuil par le 115 (les services d’urgence), sans
logement garanti d’une quinzaine à l’autre, la maman souhaitait que ses filles restent
à l’école d’Asnières, estimant qu’une heure de transport par jour c’était moins
grave que de changer d’école et de perdre leurs repères.
Mais la
municipalité a annoncé en avril que Miradi n’aurait pas sa place en CP et
qu’elle devait être scolarisée dans la commune de résidence. Oui mais laquelle
? La mairie ne se l’est pas demandé, alors que le 115 peut loger la famille
quelques semaines à Montrouge, puis à Bobigny… ou de nouveau à Asnières. Sa
sœur, elle, pouvait rester dans son école en CE2, car le Code de l’éducation
interdit les changements en cours de cycle.
Malgré le
soutien de la FCPE et de RESF, l’appui des directeurs d’école, le 24 juin la
décision tombait : refus par manque de places. Il s’agissait en fait de chasser
une famille sans papiers en difficulté.
Les
parents FCPE des écoles du quartier et des militants de RESF ont lancé une
pétition et prévenu la presse. Après deux matinées à faire signer une pétition
et deux articles dans la presse, la mairie, recomptant une nouvelle fois les
enfants, trouvait finalement de la place.
Une
mobilisation qui montre qu’il est possible de faire reculer une municipalité,
même aussi réactionnaire que celle d’Asnières.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n° 2502)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire