Argenteuil
a été le théâtre hier d’une vaste opération de police dans deux quartiers
populaires de la Ville en liaison avec le « terrorisme ». A l’issue
de celles-ci, un homme serait toujours en garde à vue. Un bilan qui n’a donc
rien d’extraordinaire. Et personne n’aura les éléments pour confirmer si ces
opérations méritaient ou pas leur ampleur et surtout le retentissement
médiatique qu’elles ont eus. C’est surtout celui-ci qui pose question.
En tout cas, une semaine après le drame
de Nice, il contribue à donner de l’eau au moulin à des gazettes et autres
médias autour d’un sujet actuellement porteur et justifier auprès de « l’opinion »
le maintien de l’état d’urgence. Mais en même temps, leur publicité alimente un
climat mauvais qui vise comme par hasard des quartiers et des villes
populaires.
Ci-dessous,
un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine sur la
surenchère d’idées réactionnaires opérée par les « ténors » de la
droite :
Concours
d’idées réactionnaires
L’attentat de Nice à peine
perpétré, les différents ténors de la droite se sont lancés dans une surenchère
sécuritaire, reprenant l’essentiel des mesures prônées par le FN.
Les
prochaines primaires de la droite n’y sont évidemment pas étrangères, chaque
candidat ou ses soutiens du moment multipliant les coups de menton et les
déclarations fracassantes.
Après
Copé affirmant que « la guerre est en France », et Fillon faisant mine
de se demander pourquoi le gouvernement voulait arrêter l’état d’urgence la
veille de l’attentat, c’est Frédéric Lefebvre qui a préconisé l’instauration de
l’état de siège. La palme revient à Henri Guaino qui a dit, sans rire, qu’il
aurait fallu « mettre à l’entrée de la promenade des Anglais un militaire
avec un lance-roquettes ». Le député LR Jacques Myard a, lui, copié presque
mot pour mot le programme du FN en proposant « d’expulser tous les
binationaux en voie de radicalisation » et « d’appliquer partout sur le
territoire national l’interdiction du voile ».
Même
Juppé, réputé plus modéré, a estimé qu’il « fallait faire plus ». Du
coup, Sarkozy y est allé de ses propositions : bracelet électronique ou
placement en centre de rétention pour les individus soupçonnés de radicalisme,
fermeture des lieux de culte liés au salafisme ou « mise à l’isolement de
tous les détenus condamnés pour terrorisme islamique ». Qu’importe si le
tueur de Nice n’était ni repéré ni encore moins fiché et donc aucunement
soupçonnable, et s’il ne fréquentait pas de mosquée. Leur objectif à tous est
de se démarquer de leurs concurrents en chassant toujours plus loin sur les
terres de l’extrême droite.
Marine Le
Pen et le FN n’ont d’ailleurs pas besoin d’ajouter grand-chose à ce florilège.
Il leur suffit d’attendre que les électeurs Les Républicains choisissent
l’original plutôt que la copie.
En
attendant, c’est toute la société, et plus particulièrement les immigrés, qui
payent cette démagogie répugnante.
J.
L. G. (Lutte ouvrière n°2503)
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