vendredi 22 juillet 2016

Argenteuil, opérations de police, terrorisme et arrières-pensées et surenchères réactionnaires


Argenteuil a été le théâtre hier d’une vaste opération de police dans deux quartiers populaires de la Ville en liaison avec le « terrorisme ». A l’issue de celles-ci, un homme serait toujours en garde à vue. Un bilan qui n’a donc rien d’extraordinaire. Et personne n’aura les éléments pour confirmer si ces opérations méritaient ou pas leur ampleur et surtout le retentissement médiatique qu’elles ont eus. C’est surtout celui-ci qui pose question.

         En tout cas, une semaine après le drame de Nice, il contribue à donner de l’eau au moulin à des gazettes et autres médias autour d’un sujet actuellement porteur et justifier auprès de « l’opinion » le maintien de l’état d’urgence. Mais en même temps, leur publicité alimente un climat mauvais qui vise comme par hasard des quartiers et des villes populaires.

 

Ci-dessous, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine sur la surenchère d’idées réactionnaires opérée par les « ténors » de la droite :

 

Concours d’idées réactionnaires

 

L’attentat de Nice à peine perpétré, les différents ténors de la droite se sont lancés dans une surenchère sécuritaire, reprenant l’essentiel des mesures prônées par le FN.

Les prochaines primaires de la droite n’y sont évidemment pas étrangères, chaque candidat ou ses soutiens du moment multipliant les coups de menton et les déclarations fracassantes.

Après Copé affirmant que « la guerre est en France », et Fillon faisant mine de se demander pourquoi le gouvernement voulait arrêter l’état d’urgence la veille de l’attentat, c’est Frédéric Lefebvre qui a préconisé l’instauration de l’état de siège. La palme revient à Henri Guaino qui a dit, sans rire, qu’il aurait fallu « mettre à l’entrée de la promenade des Anglais un militaire avec un lance-roquettes ». Le député LR Jacques Myard a, lui, copié presque mot pour mot le programme du FN en proposant « d’expulser tous les binationaux en voie de radicalisation » et « d’appliquer partout sur le territoire national l’interdiction du voile ».

Même Juppé, réputé plus modéré, a estimé qu’il « fallait faire plus ». Du coup, Sarkozy y est allé de ses propositions : bracelet électronique ou placement en centre de rétention pour les individus soupçonnés de radicalisme, fermeture des lieux de culte liés au salafisme ou « mise à l’isolement de tous les détenus condamnés pour terrorisme islamique ». Qu’importe si le tueur de Nice n’était ni repéré ni encore moins fiché et donc aucunement soupçonnable, et s’il ne fréquentait pas de mosquée. Leur objectif à tous est de se démarquer de leurs concurrents en chassant toujours plus loin sur les terres de l’extrême droite.

Marine Le Pen et le FN n’ont d’ailleurs pas besoin d’ajouter grand-chose à ce florilège. Il leur suffit d’attendre que les électeurs Les Républicains choisissent l’original plutôt que la copie.

En attendant, c’est toute la société, et plus particulièrement les immigrés, qui payent cette démagogie répugnante.

J. L. G. (Lutte ouvrière n°2503)

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