Le
mouvement pour le retrait de la loi travail : un second souffle
« Terrorisme
social », titrait
l’éditorial du Figaro du mardi 24 mai 2016. Porte-voix de la droite
et surtout de Serge Dassault, celui des Mirage, des Rafale et des bombardements
sur le Moyen-Orient, Le Figaro s’y connaît évidemment en terrorisme ! Et d’accuser la CGT de vouloir « détruire tout ce qui peut l’être dans l’économie française ».
Le Figaro n’est
pas le seul organe de la grande presse à utiliser ce ton contre les
travailleurs en grève et à répercuter les trépignements de Valls contre les
grévistes des raffineries et des transports routiers qui bloquent des dépôts de
carburants, les accusant de « prendre
les Français en
otage ».
Il est de bonne guerre
politicienne pour la droite de profiter des difficultés du gouvernement pour
l’accuser de laxisme à l’égard de la CGT. Mais, des ministres socialistes aux
vedettes de la droite et du Front national, ils expriment tous la même
hostilité envers le mouvement, utilisent jusqu’aux mêmes expressions de « prise d’otages », de « minorité qui veut imposer sa volonté à la
majorité », jusqu’à
Cambadélis accusant la CGT « d’organiser la chienlit ».
Lorsque le gouvernement tente
d’imposer un texte de loi rejeté par la quasi-totalité des salariés qui en
seront les victimes, et par les trois quarts de la population dans son ensemble ; lorsqu’il passe outre même sa propre majorité parlementaire en utilisant l’article 49-3 de la Constitution qui permet à l’exécutif de se passer de l’avis de l’Assemblée nationale, là, c’est de la démocratie ! Lorsque
les travailleurs contestent l’ignominie qu’est la loi El Khomri et la façon de
l’imposer à une majorité qui n’en veut pas, alors c’est du terrorisme ou la
chienlit !
Dans le temps, on parlait de « l’abominable vénalité de la presse » de la bourgeoisie. Dès que les
travailleurs se font entendre, la presse bourgeoise défend bec et ongles ses
donneurs d’ordres de la bourgeoisie.
La loi
travail, une attaque en règle de plus contre les travailleurs
Nous ne reviendrons pas ici sur
la loi travail, si ce n’est pour rappeler que, malgré toutes ses réécritures,
il en reste l’aspect le plus important : vider
la législation du travail de son contenu
essentiel, à savoir qu’elle s’applique à l’ensemble
des salariés. La démarche est de supprimer l’idée même de
droits collectifs des travailleurs pour y substituer la primauté des accords
d’entreprise, c’est-à-dire l’arbitraire patronal non déguisé.
En réalité, le patronat a déjà
vidé la législation sociale de son contenu, fort modeste, au fil de l’aggravation
de la crise économique et du chômage. Il restait à briser la coquille. Pour
couronner la succession de mesures antiouvrières qu’il a déjà prises, le
gouvernement socialiste veut rendre ce dernier service à la bourgeoisie avant
d’être évincé en 2017.
Mais c’était la goutte d’eau qui
a fait déborder le vase. Le projet de loi El Khomri, dévoilé par la presse le
17 février, a déclenché la réaction de ceux qui étaient destinés à en être
les victimes : les salariés mais
aussi la jeunesse scolarisée. Et,
depuis les premières manifestations du 9 mars, la situation dans le pays
est dominée par le mouvement de protestation contre la loi travail.
En réalité, ce sursaut ouvrier a
des raisons bien plus profondes que la seule loi travail. Celle-ci a été
l’étincelle qui a allumé la mèche et a fait exploser une accumulation de
mécontentements.
La
dynamique du mouvement et ses limites
Nous ne reprendrons pas ici
l’historique des plus de deux mois et demi de contestation venant, pour
l’essentiel, des salariés, qui ont été rejoints et, par moment, précédés par
une partie de la jeunesse scolarisée. Une jeunesse scolarisée dont une fraction
significative a compris que son destin est de rejoindre tôt ou tard le monde du
travail, et que c’est de son avenir qu’il s’agit.
La mobilisation pour exiger le
retrait de la loi travail a été ponctuée, et sur le
fond structurée, par les journées d’actions
et de manifestations appelées par la
CGT, FO, Solidaires et la FSU. La journée du 31 mars en a constitué le point d’orgue.
Entre 500 000 et 1 million de personnes ont
manifesté dans 266 villes et les débrayages ont été nombreux. Le mouvement
a alors mobilisé non seulement les militants des secteurs fortement syndiqués
et les travailleurs de leurs entreprises qu’ils ont réussi à entraîner, mais
aussi des travailleurs de petites sociétés, livreurs de surgelés, employés du
nettoyage industriel ou de l’hôtellerie-restauration, vendeurs chez Conforama,
constatait Mediapart.
La CFDT, qui assume ouvertement
son rôle d’agent du grand patronat dans la classe ouvrière, a très vite
décroché, bien qu’un certain nombre de ses militants aient continué à
participer à la mobilisation.
Il faut cependant rappeler que
même les confédérations les plus engagées par la suite dans l’action s’y sont
engagées comme l’âne qui recule. Réunies le 23 février à Montreuil dans
les locaux de la CGT, elles n’avaient même pas, à ce moment-là, l’intention
d’exiger le retrait pur et simple du projet de loi travail. Elles s’étaient
mises d’accord sur une déclaration honteuse demandant seulement la
renégociation de certains points de la loi.
Ce n’est qu’après qu’un certain
nombre de militants et de responsables locaux de la CGT ont fait entendre leur
mécontentement, voire leur indignation, que la direction de la CGT ainsi que
celles de FO et de SUD ont finalement décidé de mettre en avant le retrait
total du projet de loi travail.
Et ce sont les organisations de
jeunesse qui ont appelé à la première journée de mobilisation, le 9 mars.
Les confédérations syndicales, de
leur côté, s’y sont officiellement ralliées… mais du bout des lèvres et en
faisant tout pour que cette journée ne soit pas un réel succès.
Peine perdue, un certain nombre
de travailleurs et de militants ont répondu présents en se mobilisant malgré le
cafouillage, pour ne pas dire le sabotage de l’organisation de cette journée,
avec souvent des rendez-vous différents dans les mêmes villes.
Pour plusieurs centaines de
milliers de travailleurs, de militants, la coupe était pleine. Il fallait
descendre dans la rue, ne serait-ce que pour dire haut et fort le
mécontentement général vis-à-vis de la politique anti-ouvrière du
gouvernement.
Les journées de mobilisation se
sont succédé : huit au total, celle du 26 mai comprise, avec un pic de
participation le 31 mars.
La participation des travailleurs
des grandes entreprises aux manifestations n’a que très peu débordé le milieu
militant. Mais c’est déjà un des acquis du mouvement : ce
milieu militant, laissé l’arme au pied pendant quatre ans de
gouvernement de gauche, a retrouvé dans ce
mouvement un souffle de vie et l’envie de lutter.
Et chose importante, jusqu’à
présent, le mouvement a bénéficié de la sympathie de la majorité des
travailleurs, y compris de ceux, la majorité, qui ne se sentaient pas en
situation de le rejoindre.
Cette sympathie vis-à-vis du
mouvement et de sa revendication essentielle qu’est le retrait de la loi
travail est un point d’appui pour le mouvement. Mais elle en indique également
les limites. Tout se passe comme si la majorité des travailleurs participaient
au mouvement en quelque sorte par procuration.
À la SNCF encore, les
travailleurs ont fait grève pour ainsi dire à l’économie, avec des grèves
éparpillées et éclatées dans le temps. Pour l’heure, et avant que la fédération
CGT ait appelé à la grève à compter du 31 mai au soir, seule une minorité
agissante a affiché sa volonté d’approfondir la grève.
Sans que le mouvement pour le
retrait de la loi travail ait jamais été un raz-de-marée, son aspect essentiel
est sa durée.
Pour la première fois, la classe ouvrière
a manifesté son opposition claire et nette contre un gouvernement qui
prétendait la représenter. Le noyau actif composé des milieux militants dans
les entreprises a entraîné, suivant les moments, un nombre plus ou moins grand
de travailleurs aux débrayages et aux manifestations. Les manifestations
répétées ont constitué, surtout dans les villes petites et moyennes, des
occasions de ralliement pour des travailleurs d’entreprises petites et moyennes
sans milieu militant. Dans le sillage des travailleurs mobilisés, des milliers
de jeunes ont fait l’expérience des manifestations, ont été confrontés aux
prises de position des politiques et à la matraque ou au gaz lacrymogène des
policiers. Ce sont des expériences qui compteront pour l’avenir, comme a compté
dans le passé le mouvement contre le CPE de Villepin.
Le contexte de mobilisation a
aussi fait surgir ces occupations de places publiques que sont les Nuit debout.
Très limitées dans leur ampleur, elles ont entraîné des franges de la petite
bourgeoisie intellectuelle, des universitaires, des enseignants, etc. Elles
sont un symptôme de la crise sociale et politique qui traverse toute la
société. Elles font partie du mouvement ; elles
ont contribué, en tout cas au début, à l’encourager. Mais la prétention de ses animateurs à se poser en
incarnation du mouvement, et pour certains à se poser en dirigeants, est
saugrenue.
Quant à l’apolitisme affiché par
Nuit debout, directement ou derrière des expressions creuses comme « la démocratie directe ou participative » ou « l’horizontalité de la
politique » opposée à sa « verticalité », il
exprime bien l’incapacité de l’intelligentsia
petite-bourgeoise, même bien
disposée à l’égard des travailleurs, à leur apporter quoi que ce soit de positif
dans le domaine des idées et
contribuer à leur prise de conscience.
Rejeter la politique, alors que
la mobilisation se place sur le terrain politique, est aberrant. La dynamique
même du mouvement pose une multitude de questions politiques. La plus évidente
est celle des relations entre les travailleurs en lutte et le gouvernement. Les
travailleurs y ont répondu en s’engageant dans l’action. Ils ont pu aussi
constater la connivence entre les différents partis de la bourgeoisie, de la
gauche à l’extrême droite. Ils ont pu juger de l’hostilité des médias à leur
égard. Ils ont pu se faire également une opinion de l’attitude des centrales
syndicales.
Mais bien d’autres questions ô
combien politiques se posent pour le proche avenir. Jusqu’où les centrales
syndicales, même les plus contestataires, sont-elles capables d’aller ? Comment
toucher le gros de la classe ouvrière ? Comment
faire pour que, quel que soit l’aboutissement de la lutte en cours, ses
participants en sortent renforcés et leur conscience plus élevée ? Toutes
questions auxquelles les travailleurs ne trouveront pas de réponse auprès des
intellectuels bavards de Nuit debout.
L’attitude
des centrales syndicales
Après avoir reproché au projet de
loi El Khomri d’être totalement déséquilibré et déploré que « les
syndicats n’avaient
pas été suffisamment associés », la
direction de la CFDT se glorifie désormais d’avoir pesé pour « une
profonde réécriture
du texte ».
Alors même que nombre de
militants de cette confédération participent au mouvement, son secrétaire
national s’affiche clairement dans le camp du gouvernement et du patronat. « Retirer
la loi serait inacceptable », affirmait
Laurent Berger dans une interview au Parisien du 25 mai, en
ajoutant que « ce serait un coup dur pour
les salariés car ils
perdraient le bénéfice des nouveaux droits reconnus
par le texte ».
La CGT, en revanche, a assumé au
fil du mouvement un rôle de plus en plus déterminant. Après son flottement au
début, sa tactique d’appeler à des journées successives, chacune annoncée à
l’avance, correspondait à l’état d’esprit des travailleurs qui s’engageaient
dans la lutte, et permettait d’élargir leur nombre. À partir du moment où la
CGT a fait sien l’objectif du retrait de la loi El Khomri, elle a libéré la
combativité de ses militants, en tout cas de ceux qui admettaient de moins en
moins ses tergiversations et ses silences.
Mais, en même temps, sont revenus
les réflexes des appareils réformistes : se méfier des travailleurs dès qu’ils
semblaient pouvoir échapper à leur contrôle. D’où, par
exemple, leur méfiance
vis-à-vis des assemblées générales (AG) de travailleurs, notamment chez
les cheminots. D’où aussi, toujours chez les cheminots, leur
propension à mettre en avant, dans un premier temps, les aspects corporatistes
des revendications. Si, au fil du mouvement, le rejet de la loi travail s’est
ajouté aux revendications spécifiques des travailleurs dans l’action et dans
les AG, là où il y en a, c’est parce que les grévistes l’ont imposé.
Ces deux aspects entremêlés ont
donné à la politique de la CGT un aspect ambigu et contradictoire. Dans
certains secteurs, ses militants ont appuyé sur la pédale d’accélération et,
dans d’autres, sur la pédale de frein.
Mais, même compte tenu de cet
aspect contradictoire, la politique adoptée par la direction de la CGT depuis
le mois de mars constitue une critique de fait de sa politique antérieure. La
CGT est en train de faire la démonstration de sa capacité de mobilisation. Cela
laisse entrevoir comment une attitude juste de la CGT dès l’accession au
pouvoir de la gauche, des prises de position combatives contre la politique du
gouvernement et, plus généralement, un langage et un comportement de lutte de
classe auraient pu hâter la prise de conscience des travailleurs. La conscience
avant tout que, pour s’opposer à l’offensive patronale, non seulement ils ne
peuvent pas compter sur le gouvernement, mais que celui-ci est précisément un
des instruments de cette offensive patronale.
Ce qui a été perdu pour la
préparation morale et politique des travailleurs, pendant ces années où la CGT
restait silencieuse devant les attaques du gouvernement parce qu’il se disait
de gauche, ne se rattrape pas facilement.
La lutte de classe, même limitée,
est cependant plus puissante que les calculs bureaucratiques des appareils.
Qu’elle l’ait souhaité au départ ou non, la direction de la CGT est engagée
dans un bras de fer avec le gouvernement, qui est certainement approuvé par une
majorité de ses militants. Jusqu’à maintenant, elle assume cette épreuve de
force, y compris en accentuant la mobilisation de ses militants dans les
secteurs où elle est le plus implantée. Là aussi où elle craint le moins de
perdre la maîtrise du mouvement. Mais, de fait, elle apparaît aujourd’hui comme
la principale responsable de la poursuite de ce dernier.
Ce n’est pas pour rien que la
presse comme le patronat choisissent pour cible la CGT en général, et Philippe
Martinez et sa ligne politique en particulier. Il y a la volonté tactique de
mettre un coin entre la CGT et les autres centrales. Mais il y a aussi la
conscience du fait que, malgré le caractère ambigu de sa politique, c’est le
milieu militant autour de la CGT qui constitue le moteur de l’action telle
qu’elle est engagée.
Où en
sommes-nous aujourd’hui ?
Le mouvement perdure, et
certaines actions se durcissent. De nouvelles catégories de travailleurs sont
entrées dans l’action ou se préparent à le faire :
travailleurs de la pétrochimie,
chauffeurs routiers, dockers, agents de la RATP, etc. : grève dans les aéroports,
appel à la grève de
tous les syndicats de l’aviation
civile pour le 3 juin ; appel également à EDF
suivi de grèves dans plusieurs
centrales nucléaires ; appel à la grève
reconductible à partir du 31 mai à la SNCF et à la grève illimitée à
partir du 2 juin à la RATP.
Ce sont des secteurs de la classe
ouvrière fortement syndicalisés, et l’attitude de la CGT est déterminante.
Les grèves dans les raffineries
et leurs conséquences sur l’approvisionnement en carburants ont redonné un
second souffle au mouvement, y compris dans les grandes entreprises privées.
Pas au point certes d’entraîner dans l’action ces grandes entreprises. Mais le
nombre de participants venant d’elles s’est accru le 26 mai.
Les jours qui viennent montreront
si le matraquage unanime du gouvernement, des médias et, derrière eux, de la
bourgeoisie, contre ce qu’ils appellent les actions radicales, aura pour
conséquence de séparer ceux qui sont engagés dans la lutte du gros de la classe
ouvrière. Ce n’est pas le cas pour le moment. Non seulement l’opinion ouvrière
mais, plus généralement, l’opinion publique semblent encore rendre le
gouvernement responsable des inconvénients de la pénurie de carburant.
L’avenir dira aussi si l’attitude
provocante du grand patronat, ou en tout cas d’un certain nombre de patrons,
pèsera sur le mouvement ou mettra, au contraire, de l’huile sur le feu.
La direction du trust PSA
Peugeot-Citroën, par exemple, qui vient de démarrer des pseudo-négociations
pour un deuxième accord de compétitivité applicable pour les trois prochaines
années, se propose d’imposer de nouveaux sacrifices aux salariés de cette
entreprise. Malgré d’excellents résultats financiers, PSA, qui a déjà supprimé
17 000 emplois
en France au cours des trois dernières années, veut continuer à en supprimer
d’autres et imposer le non-paiement des heures supplémentaires obligatoires, à
côté d’autres mesures toutes préjudiciables aux travailleurs.
Au-delà de la stratégie de son
PDG Carlos Tavares, il peut être tentant pour des patrons de grandes
entreprises de profiter de l’épreuve de force engagée par le gouvernement avec
la loi El Khomri pour imposer une conjugaison locale de cette loi. Ce qui sera
fait sous un gouvernement de gauche ne sera plus à faire sous le gouvernement
de droite qui a de fortes probabilités de lui succéder.
Mais il n’est pas dit que ce
genre de calcul et de provocation ne se retourne pas contre ses auteurs.
Et, pour ne citer que l’exemple
de PSA, les aspects inacceptables du projet d’accord de compétitivité ont
déclenché des débrayages dans ses usines, notamment à Mulhouse.
La presse à sensation a tendance
à simplifier à outrance ce qui se passe en le qualifiant de bras de fer entre
le gouvernement et les « radicaux » de la CGT, quand ce n’est pas entre Valls et Martinez.
Mais, derrière les noms et les
étiquettes syndicales, ce qui se déroule depuis bientôt trois mois constitue
les premières escarmouches entre d’une part la grande bourgeoisie et son gouvernement
qui, aiguillonnés par la crise et la défense des profits, mènent leur offensive
contre les travailleurs, et d’autre part la classe ouvrière en train de prendre
conscience qu’elle doit se défendre.
Valls en est, à l’heure où nous
écrivons, à multiplier les coups de menton et les déclarations de matamore en
disant qu’il fera passer la loi travail et que ce n’est pas la CGT qui fait la
loi dans ce pays. On en a vu, des ministres ou Premiers ministres qui juraient
qu’ils étaient « droits dans leurs bottes » avant de reculer !
Il se peut que le gouvernement et
les dirigeants syndicaux, y compris ceux de la CGT, trouvent ce qu’ils
appelleront un compromis honorable. Mais, bien au-delà du bras de fer entre la
CGT et le gouvernement, il y a la lutte de classe, il y a l’affrontement entre
le grand patronat et la classe ouvrière. Et, dans cette lutte, il ne peut pas y
avoir de compromis honorable. La bourgeoisie continuera à utiliser tous les
moyens pour prendre sur le dos de la classe ouvrière, sur les salaires, et au
détriment de l’emploi et des conditions de travail, de quoi préserver et
augmenter ses profits.
Quelle que soit la façon dont se
terminera le mouvement en cours, que ceux qui y ont participé en tirent la
conclusion qu’ils avaient raison de le faire !
C’est une bataille que la classe
ouvrière mène contre la bourgeoisie et son gouvernement. Des batailles, il y en
aura nécessairement d’autres. Et les leçons de ces trois mois de lutte seront
précieuses pour les futures batailles.
Personne ne peut prédire quelle
nouvelle provocation du patronat et du gouvernement est susceptible de faire
rebondir le mouvement en cours, ni ce qui provoquera un nouveau sursaut
ouvrier. Ce qui apparaît évident c’est que, pour changer le rapport de force
avec le grand patronat, il faut que le mouvement soit plus ample, embrasse plus
largement le monde du travail, soit plus conscient, plus menaçant pour la
bourgeoisie.
Même si seule une minorité de la
classe ouvrière s’est engagée cette fois-ci dans la lutte, elle donne un
exemple aux autres travailleurs.
Alors, ce qui est important,
c’est que les travailleurs et les militants engagés dans le mouvement en cours
en tirent comme conclusion non seulement que la lutte est nécessaire mais aussi
qu’ils ont les moyens de l’emporter.
Mensuel
Lutte de Classe, n°175, 27 mai 2016
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