vendredi 10 juin 2016

Les Républicains : Sarkozy, Le Maire, et leurs partisans : surenchères sur le terrain du FN


Quand la droite réactionnaire « joue » avec le sort des femmes

 

La maire Les Républicains de Saint-Gratien dans le Val d’Oise est connue pour ses prises de position antimusulmanes. Elle s’oppose depuis des années à la construction d’une mosquée dans sa commune, et s’était fait connaître pour avoir refusé d’inscrire dans les cantines scolaires des enfants de réfugiés.

         Aujourd’hui, sous prétexte soi-disant de laïcité et de soutien à la condition des femmes, elle appelle au boycott des magasins qui emploient des vendeuses voilées, en particulier celui de la « Grande récrée » dans le centre commercial Côté Seine à Argenteuil où cette dame dit s’être rendue ces jours derniers.

         C’est bien la première fois que ce notable s’intéresse à la condition de travailleuses dont les salaires très bas, les conditions de travail difficiles et la vie ont toujours été le cadet de ses soucis. Alors ne comptons pas sur ce personnage reprenant un des thèmes favoris du Front national, pour faire avancer l’émancipation et l’égalité des femmes.

         En revanche, est-ce là un des aspects de la campagne interne aux Républicains, sachant que la maire de Saint-Gratien et le maire d’Argenteuil (dont on croit savoir qu’ils soutiennent des poulains différents) ne se portent pas sur le cœur ?

 

Quand Sarkozy court après Le Pen

 

En meeting près de Lille mercredi, Sarkozy a continué sa campagne de candidat pour les primaires de la droite. Il a déployé sa démagogie reprise directement dans les poubelles du FN sur la France « pays chrétien » qui risque de disparaître, menacée par l’immigration massive, le communautarisme, les zadistes ou encore ceux qui bloquent les raffineries ou qui font grève.

Finalement, il utilise les mêmes ficelles que le PS, mais en symétrique. L’un et l’autre, chacun a sa façon, annonce ses intentions de matraquer encore plus durement les travailleurs.

 

Sur la démagogie de ces gens, un article de notre hebdomadaire de septembre 2012

 

Marine Le Pen, et sa défense hypocrite de la laïcité

 

Marine Le Pen en remet une couche. Cette fois elle a proposé d'interdire le voile islamique et la kippa juive dans l'espace public au nom de la défense de la laïcité.

Et elle a ajouté que la kippa ne lui posait pas trop de problème mais que si elle s'en était prise seulement au voile on l'aurait traitée d'islamophobe. Pour faire bonne mesure, elle a donc ajouté la kippa, expliquant peu après qu'il faudrait aussi interdire les longues djellaba arborées par les intégristes. Tout cela, explique-t-elle au nom du respect de la loi de séparation de l'Église et de l'État.

Mais Marine Le Pen a été tolérante à l'égard des symboles de la religion chrétienne. Pourtant Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN, s'exhibe avec une croix pectorale « ostentatoire ». Nombre de curés et de prêtres arborent le discret « col romain » (blanc devant, noir sur le tour) qui permet de les identifier. L'archevêque de Lyon et primat des Gaules, qui est intervenu récemment à la télévision pour stigmatiser le mariage des homosexuels, était clairement identifiable en costume ecclésiastique.

Mais toutes ces croix, cols et accoutrements religieux chrétiens ne choquent pas Marine Le Pen. La laïcité, elle s'en moque. Ce qui l'intéresse, c'est de s'en prendre à l'Islam, non pas en tant que religion, mais parce que c'est une manière de montrer du doigt les immigrés, c'est-à-dire d'enfourcher toujours le même cheval de bataille.

En tant que communistes, donc athées, ce ne sont pas les signes qui posent problème, c'est le rôle social et politique des religions.

                                             André VICTOR

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