Nous
avons évoqué ces jours derniers la manière dont la municipalité d’Argenteuil
voulait empêcher les travailleuses des Ecoles de la Ville de se réunir pour
discuter des réactions appropriées face à la situation qu’elles subissent et
face aux nouvelles attaques que la municipalité prépare. Nous rapporterons ici
de quelle façon elles comptent y répondre. Mais, c’est partout que les salariés
de la fonction publique territoriale sont attaqués. Une nouvelle preuve
ci-dessous.
A Metz
600
employés de la Mairie de Metz étaient en grève jeudi 16 juin, avec 70% de
grévistes dans le pôle éducation. C'était un an après une première grève tout
aussi suivie.
En
cause les suppressions de poste, 125 depuis un an au niveau de la Mairie, mais
aussi la privatisation de seize ASVP qui refusent de passer dans le privé.
Au
niveau local, le PS décline la politique gouvernementale d'austérité, de
réduction des services publics car les dotations sont en baisse et les dettes
en hausse. Les employés municipaux ne veulent pas être sacrifiés d'autant que
la municipalité ne sacrifie pas les opérations de prestige comme le Palais des
congrès.
Qui
avait dit que l'emploi était sa priorité ? Le même qui blablatait que son
ennemi était la finance...
Ville de Grenoble :
austérité à la sauce aigre-verte
À Grenoble, ville de 160 000
habitants gérée depuis deux ans par les écologistes et le Parti de gauche, le
maire Éric Piolle vient d’annoncer un « plan de sauvegarde des services publics
locaux » pour les années 2016-2018, censé sauver les finances de la ville.
Pour
la période 2013-2017, la baisse des dotations de l’État, décidée par Hollande,
se traduit par 17 millions de recettes en moins, sur un budget annuel de 340
millions d’euros, alors même que de nouvelles dépenses ont été occasionnées par
la réforme des rythmes scolaires.
Depuis
deux ans, le maire écologiste avait déjà choisi de répondre par ses propres
mesures d’austérité en fermant des équipements municipaux, tout en faisant mine
de dénoncer cette austérité imposée par l’État, dont son parti est aussi
responsable puisqu’il siégeait alors au gouvernement.
Aujourd’hui,
la municipalité s’apprête à supprimer de 150 à 170 postes par an, alors que
dans tous les secteurs la charge de travail est déjà de plus en plus lourde,
les départs à la retraite ou autres n’étant compensés qu’au compte-gouttes.
Parmi
les mesures annoncées qui ont le plus choqué, il y a la fermeture de trois
bibliothèques situées dans des quartiers populaires. Leurs lecteurs n’auront
qu’à marcher un peu plus, répond en substance la mairie ! Il y a aussi la
suppression d’un tiers des postes du service santé scolaire, au motif que la
ville fait plus que d’autres en ce domaine. Cela se traduira, notamment pour
les plus modestes, par moins de prévention et moins de prise en charge des
problèmes médicaux et sociaux des écoliers. Des menaces planent aussi sur les
Maisons des habitants, qui offrent des services de proximité.
Ainsi,
sous prétexte de faire mieux avec moins et de repenser la ville, la
municipalité répercute sur le dos de la population et des employés municipaux
les économies réalisées par l’État pour le compte des grandes entreprises.
C’est non seulement ne pas combattre l’austérité, c’est l’assumer. Des
employés, des associations et des habitants ont commencé à exprimer leur
mécontentement. En effet, le fait que cette politique soit appliquée par une
municipalité de gauche ne la rend pas plus acceptable.
Mairie de Nevers - Le personnel en colère
Jeudi 16 juin, le personnel de la
mairie de Nevers s’est mis en grève et s’est rassemblé devant la mairie. Venus
quasiment de tous les services, ils voulaient montrer leur colère face à la
dégradation des conditions de travail continue depuis deux ans.
Manque
de personnel, non-renouvellement des contrats, réorganisation des services
faite n’importe comment, fatigue accentuée entraînant des arrêts de travail à
répétition, tout cela a fait éclater la colère. Avec en plus, le licenciement
récent de la médecin du travail (sous contrat) qui avait sans doute le tort
d’être trop proche des salariés.
Le
ras-le-bol qui couvait depuis des mois s’est exprimé et beaucoup de salariés ne
sont pas décidés à en rester là si rien ne change.
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