MSF dénonce la politique anti-migrants
Médecins
sans frontières (MSF) a décidé de refuser les subventions de l'UE à titre de
protestation. Cette ONG, en première ligne devant les drames humains générés
par le blocage des frontières, dénonce depuis des mois « la réponse honteuse de
l'Europe » : « L'Europe ne se focalise pas sur comment les personnes seront
protégées mais sur l'efficacité avec laquelle ils seront tenus à l'écart ».
Cette dénonciation des gouvernements
européens qui sont tout prêts à laisser les réfugiés s'entasser, souffrir,
voire mourir... le plus loin possible d'ici, vise juste.
Les migrants meurent aussi au Sahara
Hier,
34 corps de migrants, dont 20 enfants, ont été retrouvés dans le désert du
Niger, à proximité de la frontière algérienne, certainement morts de soif après
avoir été abandonnés par les passeurs qui les transportaient. L'Organisation
internationale pour les migrations estime que le Sahara pourrait être aussi
meurtrier que la mer Méditerranée (où 3771 décès ont été recensés en 2015), la
différence étant qu'encore moins de corps y sont retrouvés et comptabilisés.
Les passeurs, parfois eux-mêmes
migrants, ne sont pas les principaux responsables. Ce sont ceux qui érigent les
frontières et autres barbelés criminels.
Une exposition
Au musée
de l’Histoire de l’immigration : un monde de murs
Comment
ne pas être indigné par les obstacles, de plus en plus monstrueux, qui barrent
la route aux migrants au moment où le nombre de celles et ceux qui fuient les
guerres ou la misère explose ! L’exposition sur les frontières qui se déroule
au musée de l’Histoire de l’immigration à Paris, métro Porte-Dorée, jusqu’au 3
juillet, offre de nombreux documents qui restituent les drames actuels et les
inscrivent dans l’histoire des migrations, qu’aucun mur n’a jamais pu
complètement empêcher.
Placées côte à côte, de grandes photos
de la grande muraille de Chine et du mur d’Hadrien, construit par l’Empire
romain entre l’Angleterre et l’Écosse actuelles, constituent le début du
parcours de l’exposition. Aujourd’hui, une cinquantaine de murs sont recensés à
travers le monde, parmi lesquels celui entre l’Inde et le Bangladesh que l’on
découvre à travers différents documents. Photos, cartes, objets, œuvres d’art,
articles de presse, vidéos, témoignages évoquent les itinéraires passe-muraille
à travers les siècles. Même si plusieurs commentaires peuvent entretenir
l’illusion qu’il serait possible d’humaniser le système politique actuel,
l’exposition peut être une source de connaissances et d’émotion pour ceux qui
aspirent à un monde carrément sans frontières.
Jean
SANDAY (Lutte ouvrière n°2498)
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