dimanche 19 juin 2016

Migrants, MSF, Déserts, Murs : ah bas les frontières !



MSF dénonce la politique anti-migrants

Médecins sans frontières (MSF) a décidé de refuser les subventions de l'UE à titre de protestation. Cette ONG, en première ligne devant les drames humains générés par le blocage des frontières, dénonce depuis des mois « la réponse honteuse de l'Europe » : « L'Europe ne se focalise pas sur comment les personnes seront protégées mais sur l'efficacité avec laquelle ils seront tenus à l'écart ».
         Cette dénonciation des gouvernements européens qui sont tout prêts à laisser les réfugiés s'entasser, souffrir, voire mourir... le plus loin possible d'ici, vise juste.

Les migrants meurent aussi au Sahara

Hier, 34 corps de migrants, dont 20 enfants, ont été retrouvés dans le désert du Niger, à proximité de la frontière algérienne, certainement morts de soif après avoir été abandonnés par les passeurs qui les transportaient. L'Organisation internationale pour les migrations estime que le Sahara pourrait être aussi meurtrier que la mer Méditerranée (où 3771 décès ont été recensés en 2015), la différence étant qu'encore moins de corps y sont retrouvés et comptabilisés.
         Les passeurs, parfois eux-mêmes migrants, ne sont pas les principaux responsables. Ce sont ceux qui érigent les frontières et autres barbelés criminels.

Une exposition

Au musée de l’Histoire de l’immigration : un monde de murs
Comment ne pas être indigné par les obstacles, de plus en plus monstrueux, qui barrent la route aux migrants au moment où le nombre de celles et ceux qui fuient les guerres ou la misère explose ! L’exposition sur les frontières qui se déroule au musée de l’Histoire de l’immigration à Paris, métro Porte-Dorée, jusqu’au 3 juillet, offre de nombreux documents qui restituent les drames actuels et les inscrivent dans l’histoire des migrations, qu’aucun mur n’a jamais pu complètement empêcher.
         Placées côte à côte, de grandes photos de la grande muraille de Chine et du mur d’Hadrien, construit par l’Empire romain entre l’Angleterre et l’Écosse actuelles, constituent le début du parcours de l’exposition. Aujourd’hui, une cinquantaine de murs sont recensés à travers le monde, parmi lesquels celui entre l’Inde et le Bangladesh que l’on découvre à travers différents documents. Photos, cartes, objets, œuvres d’art, articles de presse, vidéos, témoignages évoquent les itinéraires passe-muraille à travers les siècles. Même si plusieurs commentaires peuvent entretenir l’illusion qu’il serait possible d’humaniser le système politique actuel, l’exposition peut être une source de connaissances et d’émotion pour ceux qui aspirent à un monde carrément sans frontières.
                                       Jean SANDAY (Lutte ouvrière n°2498)

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