Oui, ça
va mieux... pour le patronat
Les quatre années du mandat de
Hollande ont été marquées par la hausse continue du chômage et l’aggravation de
la condition ouvrière. Mais Hollande est content de lui.
Jeudi
dernier, à la télévision, il est allé jusqu’à dire que « ça va
mieux ». Selon lui, « il y a plus de croissance, moins de
déficit, moins d’impôts, il y a plus de compétitivité, plus de marges pour les
entreprises » et même, il y aurait « plus de pouvoir d’achat
pour les salariés » !
Ceux
qui viennent d’être licenciés ou qui sont en train de l’être,
apprécieront ! Les six millions de femmes et d’hommes qui cherchent
désespérément un emploi apprécieront. Les ouvriers et les employés qui
s’enfoncent dans l’endettement, tous ceux dont le salaire ou les primes ont
baissé, apprécieront.
Il
y a eu 1,1 % de croissance en 2015 et il y en aura peut-être 1,6 % en
2016, mais qu’est-ce que cela change pour la grande majorité des classes
populaires ? Et il faudrait que les travailleurs se réjouissent parce que
les marges et la compétitivité ont augmenté ?
Mais
cette amélioration des affaires et des bénéfices s’est faite par les
suppressions d’emplois, par l’explosion de la précarité, par l’augmentation de
l’exploitation. Les travailleurs qui ont subi les plans de compétitivité et ont
sacrifié leurs congés, une partie de leur salaire, leur santé et leur vie de
famille savent ce que cela leur a coûté. Et comment ont-ils été
récompensés ? Par l’exigence de nouveaux sacrifices !
Tous
ces discours sur la reprise ne valent rien pour les travailleurs. La semaine
dernière, les chantiers STX de Saint-Nazaire ont rendu publique une commande de
quatre paquebots pour quatre milliards d’euros. Ont-ils annoncé des
embauches ? Se sont-ils engagés à transformer en CDI quelques-uns des
4 000 emplois en intérim ou de travailleurs détachés ? Non ! Les
salariés vont avoir du travail par-dessus la tête mais la direction
n’embauchera et ne paiera en conséquence que si les travailleurs se battent
pour.
Quant
à la réduction des déficits, dont Hollande est si fier, elle a été payée par
des suppressions d’emplois dans la fonction publique, dans les hôpitaux
notamment, et par des coupes drastiques dans les départements et les
municipalités, par le renchérissement de tous les services publics.
Est-ce
mieux pour le personnel hospitalier qui doit désormais travailler plus ?
Est-ce mieux pour les malades qui sont poussés vers la sortie de plus en plus
vite au nom du « développement des soins ambulatoires » ? Est-ce
mieux pour les familles qui ne peuvent plus inscrire leurs enfants à la cantine
parce que les municipalités sont mises au régime sec ? Même la Croix-Rouge
est en train de supprimer 1000 emplois parce qu’elle a subi des baisses de
subventions !
« Ça
va mieux », mais les coups pleuvent sur les travailleurs. Les cheminots
sont confrontés à une attaque en règle contre leurs conditions de travail,
avec, dans la même veine que la loi El Khomri, la flexibilité forcée.
Les
chômeurs dont les allocations sont rediscutées en ce moment risquent de se
retrouver avec des indemnités plus faibles. Dans presque toutes les grandes
firmes, les salariés sont confrontés encore et toujours à des restructurations.
Et
ce que Hollande est en train de nous concocter avec la loi El Khomri ne sera
pas mieux, mais pire pour tous les travailleurs. Pire, parce que les patrons
qui s’autorisaient déjà beaucoup de choses pourront aller encore plus loin en
imposant leurs propres règles dans leur entreprise. Pire, parce que les
licenciements seront facilités. Alors, il faut que la colère accumulée dans le
monde du travail éclate.
La
bourgeoisie et une petite minorité d’actionnaires et de riches parasites se
portent très bien. Mais l’écrasante majorité de la population est composée de
travailleurs et de leur famille, qu’ils soient au travail, au chômage ou à la
retraite. Une majorité qui produit les richesses et porte la société sur ses
épaules. Il faut qu’elle s’exprime, se manifeste, conteste.
Il
faut que le monde du travail s’oppose au grand patronat, aussi arrogant
qu’insatiable. Il faut qu’il s’oppose à ce gouvernement aussi anti-ouvrier que
tous les gouvernements de droite.
Les
précédentes manifestations contre la loi El Khomri ont montré qu’une fraction
des travailleurs ne veut plus se taire et n’accepte plus de se laisser faire.
Il faut que ce ne soit qu’un début. Le 28 avril sera une nouvelle occasion pour
que les travailleurs se mobilisent et retrouvent confiance en leur force
collective. C’est ce qui sera décisif s’ils veulent peser sur la vie politique
et changer leur vie.
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