Quinze jours de grève générale à Mayotte
Mayotte, un département français
d'outre-mer, a été paralysé durant quinze jours par un mouvement de grève
générale pour revendiquer « l'égalité réelle » avec la métropole.
Les
grévistes réclament l'alignement des allocations familiales et des autres
prestations sociales sur leur niveau ici, l'application du code du travail
national à Mayotte, etc.
Après
avoir répondu à ces justes revendications par l'envoi de policiers contre les
barrages routiers, le gouvernement a dû s'engager à satisfaire une partie des
revendications.
La
lutte pour « l'égalité réelle » n'est pas finie. Mais les travailleurs de
Mayotte ont montré leur force, et ils ont bien raison.
Un
article du dernier numéro de Lutte ouvrière n°2489
Mayotte :
grève générale pour l’égalité réelle
Depuis le 30 mars, la grève
s’étend parmi les travailleurs de Mayotte. L’intersyndicale qui a lancé le
mouvement réclame l’égalité réelle avec la métropole, en particulier pour les
allocations familiales, des retraites décentes, l’application du Code du
travail national et, concernant les fonctionnaires, l’alignement de leur salaire
sur celui pratiqué à La Réunion.
Archipel
de 230 000 habitants situé dans l’océan Indien, Mayotte est devenue en 2011 un
département français, normalement à l’égal de tous les autres. Mais cinq ans
après, les droits des travailleurs mahorais sont toujours à la traîne. À titre
d’exemple, le montant du RSA représente aujourd’hui moins de la moitié de celui
versé en métropole, et le rattrapage n’est prévu que sur une très longue
période.
Par
contre, « quand il s’agit de nous imposer des devoirs, l’État n’y va pas de
manière progressive. Toute la population s’est soulevée récemment contre les
pressions fiscales », a dénoncé le secrétaire général de la CGT à Mayotte.
La
création depuis deux mois d’un secrétariat d’État à l’Égalité réelle par
Hollande et Valls ne peut sonner que comme une provocation pour ceux dont les
droits sont rognés par ce même pouvoir, pour tous ceux qui n’ont pas d’emploi,
en particulier les 40 % de moins de 30 ans.
Mayotte
avait déjà été le théâtre en 2011 d’importantes grèves et manifestations pour
contester la vie chère, au point de bloquer la vie économique de l’île. C’est
un blocage de cet ordre que les grévistes imposent à présent. Lancée en
novembre dernier, la mobilisation avait été suspendue pour cause d’instauration
de l’état d’urgence… à 8 000 kilomètres de Paris. Ce sont les protestations
contre la loi travail qui ont à nouveau mis en mouvement les travailleurs
mahorais, à l’unisson des manifestations en France le 31 mars, puis dès le 1er
avril, sur leur revendication d’égalité.
L’activité
à Mamoudzou, la principale ville de l’île, qui a vu se dérouler plusieurs
manifestations la première semaine de la grève, tourne au ralenti. Les
grévistes ont autorisé la réouverture des magasins dimanche 10 avril pour que
la population, craignant les pénuries, puisse se ravitailler. Les barrages
routiers se sont généralisés le lendemain dans toute l’île. Quand la police en
démantèle, ils se reforment tout de suite après.
Face
au préfet et au gouvernement qui font jusqu’à présent la sourde oreille aux
revendications des grévistes, le mouvement dure et se renforce.
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