samedi 26 mars 2016

Argenteuil, loin d'être une "ville de non droit", mais prise dans le jeu de politiciens imbéciles et intéressés


Des villes populaires dans leur collimateur imbécile

 
Après l’intervention anti-terroriste de jeudi soir dans le quartier des Champioux d’Argenteuil, un certain nombre de politiciens de droite et d’extrême-droite ont brodé sur l’évènement en évoquant Argenteuil comme un « Molenbeek français », présentant ces espaces comme des exemples de « zones de non droit ».

         Mais ces gens-là, que savent-ils d’Argenteuil ? Ils en savent aussi peu que de Molenbeek ? Très exactement, ils n’en connaissent que l’image qu’ils ont aidée à construire de ces villes et de ces quartiers, avec l’aide de nombreux médias complaisants. Pour les uns et pour les autres, pour ne parler que d’Argenteuil, cette grande ville populaire avait déjà l’avantage d’être à dix minutes de Neuilly et de Paris pour un convoi escorté par la police !

         Aujourd’hui, le maire d’Argenteuil s’emporte contre un de ses collègues de parti -LR-, porte-parole de celui-ci, vice-président, et cela montre le sérieux de tout cela, de la commission d’enquête sur les attentats du 13 novembre, qui a présenté Argenteuil de cette façon. Mais ce collègue ne connaît sans doute d’Argenteuil que ce qui s’est passé en 2005, que ce qu’il a peut-être contribué à inspirer à leur mentor à tous d’alors, Sarkozy, venant parler de racaille un soir dans le quartier du Val d’Argenteuil-nord de ladite ville d’Argenteuil !

         Des soucis, la population de cette commune à dominante très populaire en a. Mais elle n’est pas –et dans nul quartier- l’espace de non droit fabriqué dans le cerveau de politiciens très intéressés.

         Quant aux terroristes, demain apprendra-t-on qu’un certain nombre d’entre eux ou de leurs commanditaires habitent, sous une allure très respectable, Neuilly, Le Vésinet ou le XVIème arrondissement ?

         Alors, le maire d’Argenteuil peut se sentir outragé par les attaques imbéciles visant l’image de la commune, mais pourquoi a-t-il empêché la réflexion que nous menions pratiquement au moment-même de l’intervention policière jeudi soir, sur ce qui conduit des jeunes à rejoindre un projet politique d’oppression, sanglant et inhumain, réflexion qui n’a pas seulement un objet intellectuel mais qui peut contribuer à offrir à des jeunes un tout autre programme d’action, celui de l’égalité et de la fraternité. D MARIETTE

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire