lundi 18 janvier 2016

"Sainte tunique" et Héloïse à Argenteuil : une sainte colère en perspective ?



« Sainte colère » et « Sainte tunique »

Que des chrétiens vénèrent des reliques, c’est leur affaire. Qu’ils considèrent qu’un tricot de bien des siècles postérieurs à l’époque supposée du personnage central de leur religion, est le « Sainte-Tunique » de ce dernier, c’est encore totalement leur affaire. Qu’ils organisent une quinzaine de jours de pèlerinage sur la question, pourquoi s’en inquiéter ? Que cela ait des conséquences sur l’espace public, on peut l’accepter, dans une certaine mesure, si cela est à égalité avec l’expression des autres opinions. Mais dans une certaine mesure seulement, bien évidemment. Mais justement, ce n’est pas ce qui se dessine à propos de ce que l’évêché de Pontoise organise durant les derniers jours de mars et le début avril, et avec la bénédiction du maire d’Argenteuil.
         Celui-ci vient d’annoncer aux représentants des commerçants du marché Héloïse qu’il envisageait avec le préfet du Val d’Oise de supprimer ce grand marché populaire traditionnellement si important dans la vie locale, deux dimanches consécutifs, les 27 mars et 3 avril. Il s’agirait d’assurer la sécurité et le transit de milliers de pèlerins venus en car attendus ces jours-là !
         Pour les commerçants, pour les clients de ce marché, cette perspective est bien sût totalement ni envisageable ni acceptable.
         Mécréant que nous sommes, nous ne sommes pas chien pour autant et nous allons donner notre petite contribution pour la solution du problème. Le préfet du Val d’Oise et les maires d’Argenteuil ont su dans le passé récent fermer la voie sur berge. Elle pourrait très bien, par exemple, servir de parking pour un nombre très important de cars. C’est un exemple, mais la commune n’est pas une petite localité qui ne présenterait que peu de solutions d’aménagement conjoncturelles.
         Mais les justifications avancées pour ce qui est envisagé sont-elles les raisons profondes de nos décideurs ?
         Ce ne serait tout de même pas l’idée que puisse se côtoyer, d’une part des pèlerins plutôt venus des beaux quartiers et des bonnes villes, et d’autre part, les milieux populaires qui assurent l’essentiel de la clientèle du marché Héloïse, qui est au cœur de l’inenvisageable envisagé par l’édile et les autorités préfectorales ? DM

1 commentaires:

FrédéricLN a dit…

Sans être spécialiste de la circulation et de la sécurité, il me semblait effectivement tout à fait raisonnable de fermer la voie sur berge (entre Marcel Dassault et l'avenue du Château par exemple) à la circulation, sauf à celle des pèlerins, et d'y garer les cars.

Il serait bien dommage que le marché Heloïse, l'événement le plus attractif à Argenteuil, soit escamoté les jours où nous recevrions des milliers de nouveaux chalands potentiels !

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