Ils
portent des coups aux travailleurs, les traitent de voyous : voilà leur
dialogue social
Valls a
traité de « voyous » les salariés d’Air France révoltés par
les licenciements. Comme la droite et le Front national, le gouvernement a
condamné ces salariés avant même qu’ils soient jugés. Comme lors de la
fermeture d’Arcelor Mittal à Florange et de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, il
a choisi le camp du patronat, reprenant tous ses mensonges. Le gouvernement se
dit partisan du « dialogue » mais, dans les actes, il cogne avec le
patronat.
Aucun
grand patron, aucun politicien pris la main dans le sac, n’a été l’objet de
l’acharnement médiatique qu’ont subi les salariés d’Air France. Aucun n’a été
arrêté chez lui au petit matin par la police et traité en vulgaire criminel
comme l’ont été les travailleurs d’Air France, qui seront jugés dans un mois
pour « violence en réunion » parce qu’ils défendaient leur
emploi. Le gouvernement, les médias et la justice donnent des leçons de « dialogue »
aux travailleurs, mais ils débordent de mépris de classe et de hargne
anti-ouvrière.
Ils sont
tous très fiers du dernier accord sur les retraites complémentaires signé la
semaine dernière entre la CFDT, la CFTC et la CGC, et le patronat. Voilà un
modèle de dialogue social, nous disent-ils. Mais qui peut se réjouir de ce
nouveau recul, si ce n’est le patronat ?
Avec cet
accord, les complémentaires seront gelées encore des années. Mais, surtout, à
partir de 2019, un salarié, qui a toutes ses annuités et l’âge requis pour
partir à la retraite, devra travailler un an de plus s’il ne veut pas voir sa
complémentaire amputée de 10 %. Autrement dit, l’âge de départ pour la
retraite complète est reculé à 63 ans, mais pour beaucoup ce sera 64, 65, 66
ans.
Le
patronat ne mettra que symboliquement la main à la poche ; la CGT et FO
ont refusé de signer, mais c’est, pour Hollande, une réussite du dialogue
social. Puisque le salarié pourra « choisir » de travailler plus
longtemps ou de partir à 62 ans avec une retraite au rabais, il ose même parler
de « liberté » ! Le gouvernement et le patronat sont passés
maîtres dans l’art de transformer une attaque en « liberté », un
recul en progrès.
Le
« dialogue social » vise à faire contresigner les coups patronaux par
les directions syndicales. Mais elles n’ont à choisir que la sauce à laquelle
les salariés seront mangés. Qu’est-ce que vous êtes prêts à sacrifier :
vos conditions de travail ou votre salaire ? Votre temps de travail ou
votre emploi ? Voilà comment se déroule le dialogue social !
Jamais il
ne s’agit de mettre en balance les profits ou les dividendes versés aux
actionnaires.
Le
patronat n’a pas consulté les employés des grands magasins pour leur demander
s’ils avaient besoin d’une augmentation de salaire. Il leur a dit : vous
gagnerez un peu plus si vous travaillez le dimanche. Et, aujourd’hui, tous les
médias nous expliquent que les salariés veulent travailler le dimanche ou en
soirée !
Dans
l’usine Smart de Hambach, la direction a organisé un référendum pour obtenir le
retour aux 39 heures payées 37 et un blocage des salaires sur cinq ans, sans
quoi elle menaçait de délocaliser la production en Slovénie.
Malgré ce
chantage, 61 % des ouvriers ont voté contre, mais la direction a affiché
56 % de oui, ayant aussi fait voter les administratifs et les cadres. Pour
déformer l’opinion ouvrière, tous ces gens sont très forts !
Le
dialogue social, l’appel à la négociation et la multiplication des accords sont
autant de façons de déguiser la dictature patronale. C’est une mascarade
consistant à faire croire que les coups patronaux sont acceptés par les
salariés.
Gattaz et
ses acolytes du grand patronat veulent s’attaquer aux droits des travailleurs.
Et le gouvernement leur est dévoué corps et âme, il le montre depuis des années.
Pour les servir, il est prêt à sacrifier les services publics, à démolir les
retraites, le code du travail et les droits des chômeurs. Sous couvert de
dialogue social, le gouvernement et le patronat mènent la lutte de classe
contre les travailleurs.
La
première des choses pour les travailleurs est de prendre la parole eux-mêmes,
de ne pas laisser le gouvernement ou le patronat parler à leur place pour leur
faire dire le contraire de ce qu’ils pensent. C’est de s’organiser et de se
mobiliser le plus collectivement possible pour peser car, dans cette lutte de
classe, on ne peut pas rester sans rendre les coups.
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