La loi
Macron adoptée : contre les droits des salariés
À la veille du grand week-end du
14 juillet, en pleine crise grecque, bref dans l’indifférence générale, Valls a
une troisième fois utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire
définitivement adopter sans débat la loi Macron, véritable déclaration de
guerre au monde du travail.
Et chacun
de son côté, Valls et Macron ont annoncé leur intention de mettre en
application « vite et bien » en priorité toutes les mesures qui vont bénéficier
aux entreprises, à commencer par celles qui facilitent les licenciements et la
diminution des indemnités pour les salariés victimes d’un licenciement
arbitraire.
Car, si
cette loi s’étale sur plus de 300 pages, elle a une ligne générale claire :
faciliter l’action libre des entrepreneurs dans tous les domaines. Et donc
naturellement d’abord sur le terrain fondamental pour eux, celui qui leur
permet de s’enrichir, la libre exploitation de leurs salariés.
Ainsi la
loi va rendre encore plus aisés qu’auparavant les licenciements de toute nature,
l’employeur ne risquant dorénavant que des pénalités minimes au cas où il
violerait les règles de protection existant encore. Dans la foulée, les
licenciements économiques bénéficieront de procédures réduites, de
l’accélération de leur mise en route, de la suppression des contrôles, de la
limitation de l’intervention de la justice. Le patronat et le gouvernement
répétant en chœur et à grands cris que la meilleure défense de l’emploi est la
liberté de licencier. Cela, au moment où l’on compte plus de 5 millions de
chômeurs.
La
liberté des patrons de violer la loi est par ailleurs renforcée dans les autres
domaines se rapportant au travail et aux droits des salariés, en matière de
conditions de travail et d’emploi, de règles de sécurité... Dorénavant, en
dehors des faits de discrimination raciale ou sexiste, les patrons ne pourront
plus être poursuivis pénalement et ne risqueront, au pire, qu’une
contravention, si tant est que le ministre aille jusque-là.
Cette
frénésie du gouvernement de satisfaire les attentes du patronat dans sa guerre
contre les travailleurs s’est manifestée jusqu’au grotesque. D’abord, Macron
lui-même a tenu à amender sa propre loi en l’aggravant encore. Et puis
entre-temps est venu sur le tapis le projet de loi Rebsamen sur « l’amélioration
du dialogue social », qui se fixe aussi pour objectif de limiter les droits des
salariés et la contestation du pouvoir patronal. Et enfin Macron a ouvert la
possibilité de modifier par décret et ordonnance le Code du travail, pour les
neuf mois à venir, ce qui lui permettra d’aggraver le contenu de toutes ces
attaques.
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