Hongrie :
un mur de la honte de plus
En Hongrie, le gouvernement de
Viktor Orbán, dirigeant du parti réactionnaire Fidesz, a annoncé à la mi-juin
la construction d’un mur de quatre mètres de hauteur et de 175 kilomètres de
long sur la frontière sud du pays avec la Serbie. C’est par là que transitait
la grande majorité des migrants arrivant sur le territoire.
Quels que
soient les prétextes avancés, la construction de ce mur de la honte fait partie
de la surenchère nationaliste et xénophobe à laquelle se livre Orbán à l’égard
de son rival, le parti d’extrême droite Jobbik.
L’odieuse
campagne d’affiches anti-immigration que le gouvernement vient de mener vise,
hormis ses objectifs bassement électoraux, à détourner la population des vrais
problèmes, ceux qu’elle subit quotidiennement. Un chômage important, plus de 40
% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, voilà ce que les
dirigeants hongrois tentent de faire oublier en désignant des boucs émissaires.
La misère dans le Nord et l’Est, la désindustrialisation depuis le début des
années 1990, se traduisent par l’obligation de cumuler plusieurs petits
emplois, de travailler au noir pour compenser des retraites insuffisantes ou la
réduction des aides sociales.
Que
Viktor Orbán se place au premier rang des politiciens jouant sur la peur de
l’immigration n’a rien d’étonnant. Le mur qu’il construit, à l’image et à la
suite des gouvernants espagnols à Ceuta et Melilla, des dirigeants grecs en
2012, ou bulgares, en 2014, à la frontière turque – pour ne citer que des murs
européens – n’est qu’une barrière de plus contre les pauvres du dehors.
Aucune n’empêchera
femmes, hommes, et enfants de tenter de fuir les régions dangereuses où ils
vivent. Orbán ajoute son nom à la liste de ceux qui voudraient dresser les
peuples les uns contre les autres, quitte à hérisser l’Europe et le monde de
murs de la honte.
Viviane
LAFONT
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