Le député d'Argenteuil-Bezons : message téléguidé et campagne interne au PS ?

Sketch pour duo

Le député d’Argenteuil-Bezons travaille beaucoup la communication. Il vient ainsi de se donner un petit coup de pub médiatique avec la sortie d’une « lettre ouverte » à M. Valls.

         Une « lettre ouverte » qui donne l’impression d’avoir été commanditée par son destinataire, le premier ministre lui-même.

         C’est que depuis deux ans, P. Doucet file systématiquement le train à son mentor actuel, Valls. Lorsque celui-ci attaqua les Roms, le député était déjà là pour le soutenir. Lorsqu’il fallut défendre ces milliards donnés par le gouvernement au patronat sous prétexte de « compétitivité », le député montait au créneau. Pour défendre la loi Macron, il est là, toujours.

         Valls et P. Doucet forment un fameux duo argenteuillais. L’ex-Argenteuillais, le grand premier ministre, et le toujours Argenteuillais petit député qui voit grand.

         Nous reviendrons plus bas sur cette « lettre ouverte », mais elle a comme une odeur de cuir, de maroquin ministériel en attente plus exactement. A moins, que le député d’Argenteuil-Bezons prenne les devants pour une motion de congrès valsienne qui, si elle n’intéresse vraiment pas la population, revient un peu au même que la première hypothèse.

Des mots creux

Si ce texte présente sur le fond un petit intérêt, c’est qu’il résume la posture de ces dirigeants politiques de gouvernement qui voit la paille dans l’œil de la société mais qui en ignore la poutre. Les  voilà régulièrement à nous annoncer les 20, les 24, les 40 mesures techniques sensées régler les problèmes de la société.

         Pour ne reprendre que quelques aspects du programme du député d’Argenteuil-Bezons, les questions d’absence de « mixité sociale », de sécurité, d’éducation, de « ghettoïsation » d’un certain nombre de quartier, sont marquées par la régression sociale, la montée de la misère, le chômage croissant, l’effondrement d’un certain nombre de services publics, la situation catastrophique de l’Ecole dans les quartiers et établissements populaires…

Voilà les fléaux majeurs de notre société. Ils sont le produit du capitalisme. Et si l’on veut en supprimer les conséquences, c’est le capitalisme lui-même qu’il faut combattre.

         Le reste, ce n’est même pas un emplâtre sur une jambe de bois, ce sont des mots, de simples mots.

         Quant à combattre le capitalisme, vous n’y êtes pas. Ces gens-là le servent, et ce n’est pas leur faire insulte, ils s’en revendiquent !

Donner un emploi à tous, et vous formerez des membres conscients de la société.

P. Doucet veut « former » des citoyens. Et là, les mesures qu’il nous propose nous feraient presque rire… ou pleurer.

         Rendre le vote obligatoire, cela rend vraiment « citoyens » les individus ?

         Mieux. Il propose d’ « Ouvrir la naturalisation pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont vécu 25 ans en France et qui ont un enfant français ». Dérisoire voire insultant, quand tous les individus payant des impôts devraient avoir le droit électoral d’en contrôler l’utilisation. Droit de vote pour tous, quelle que soit leur nationalité, et à toutes les élections ! Un sujet dont le parti du député débat depuis 50 ans et sur lequel il a fait des promesses toujours restées sans suite.

         Quant au « service civil » obligatoire de six mois ! Pourquoi six mois ! Pourquoi ne pas donner un emploi à tous les jeunes n’ayant plus d’étude à terminer, avec un vrai salaire, dans le privé comme dans les services publics !