vendredi 10 octobre 2014

Maroc : la répression contre des militants ouvriers



Maroc : des militants ouvriers lourdement condamnés

Le 30 septembre, le tribunal d'appel de Marrakech a condamné Hamid Majdi et Nasri Bouslham, deux responsables locaux de la CDT (Confédération démocratique du travail), à six mois de prison ferme. Il s'agit d'un procès politique. Ces militants ont en effet été impliqués dans les grèves menées en 2011 par les mineurs de Bou Azzer, une mine de cobalt exploitée par une filiale de la holding royale SNI et dans celles des travailleurs des complexes touristiques et des taxis de Ouarzazate.
Suite à ces grèves, la répression politique s'était déjà abattue sur plusieurs ouvriers grévistes et sur des militants de la CDT. Cinq ouvriers syndiqués avaient été condamnés à six mois de prison ferme. Deux responsables locaux de la CDT, dont Nasri Bouslham, avaient écopé de la même peine, Hamid Majdi avait été condamné à un an. Ce procès étant entaché d'irrégularités - le jugement avait été prononcé en l'absence des inculpés - leurs avocats avaient fait appel. Le procès en appel de fin septembre a donc confirmé la condamnation de Hamid Majdi et Nasri Bouslham. Les autres condamnés seront rejugés en appel dans les semaines qui viennent.
Ce procès est le dixième procès politique pour Hamid Majdi, un militant qui, depuis les luttes de 2011, a été muté arbitrairement par les autorités dans la région de Marrakech, pour l'éloigner de Ouarzazate. Alors qu'il était conseiller municipal de cette ville pour le PSU ( Parti socialiste unifié), il avait dénoncé les pratiques douteuses de l'ancienne équipe de la mairie. De tous les combats de la classe ouvrière dans la région depuis vingt ans, il est aussi à l'origine de la création d'une section de la CDT dans les mines de Bou Azzer, qui a mené la lutte pour y faire appliquer le code du travail.
Malgré les beaux discours de Mohamed VI sur la démocratie, le régime marocain cherche toujours à faire taire les militants syndicaux et politiques qui luttent pour améliorer la condition ouvrière et dénoncent la corruption et les détournements de biens publics.
                                                                           Valérie FONTAINE


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