Budget
de la Sécurité sociale : le gouvernement vole les malades, les familles et
les retraités
À partir de mi-octobre,
la loi de financement de la Sécurité sociale va être discutée au Parlement,
mais le gouvernement a déjà livré les grandes lignes et le détail de ce qu'il
voulait imposer : vider les poches des malades, des familles, des
retraités, pour donner le fruit de son vol aux entreprises et à leurs actionnaires.
C'est
pour montrer son opposition à ces mesures, depuis longtemps prévisibles, que la
CGT a appelé à manifester le 16 octobre, appel pour l'instant bien timide.
En
tout, les mesures concernant la Sécurité sociale devraient rapporter
9,5 milliards, sur les 21 milliards d'économies promis en 2015 sur
l'ensemble des dépenses publiques (État, collectivités locales et Sécu).
Pour ce
faire, la panoplie déployée par les ministres, à coups de centaines de
millions, est impressionnante. Pour les familles, en particulier les moins
aisées, ils ont prévu des congés parentaux amputés, des places de crèches
supprimées (bien que promises), l'allocation de naissance du deuxième enfant
divisée par trois, les aides pour garde d'enfant rabotées, les allocations familiales
diminuées.
Pour la
branche maladie, et donc la santé, les économies se montent à
3,2 milliards d'euros pour 2015, avec en prime l'hypocrisie des ministres.
Ainsi Marisol Touraine a promis qu'il « n'y aura pas de diminution des
remboursements ou de restriction de la prise en charge de nos
concitoyens ». Menteuse ! Pour éviter de parler de suppressions de
postes à l'hôpital, elle dit « mutualisation des moyens » ; aux
suppressions de lits, elle préfère « le virage vers
l'ambulatoire » ; dans sa bouche, les restrictions de médicaments
s'appellent « le bon usage des soins »...
Quant
aux anciens, ils ne sont pas épargnés : au nom d'une « CSG plus
équitable », le gouvernement prévoit que 460 000 retraités
verront leur taux de cotisation passer de 3,8 % à 6,6 %. Pour les
concernés, cela représentera donc une baisse de revenu d'environ 3 %.
Quand le gouvernement voudra, encore une fois, augmenter la CSG de l'ensemble
des retraités et l'aligner sur le taux des salariés à 7,5 %, il parlera
certainement encore une fois d'équité.
Bertrand
Gordes
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