Maroc : mort
d'un militant en grève de la faim
Mustapha
Meziani, militant d'extrême gauche appartenant au Mouvement du 20 février,
un mouvement de contestation apparu au Maroc en 2011, lors du Printemps arabe,
est mort après 72 jours de grève de la faim.
Les activités syndicales et politiques de cet
étudiant, ainsi que sa présence dans un affrontement entre des islamistes et
des militants d'extrême gauche, qui avait fait un mort du côté des islamistes,
lui avaient valu d'être exclu de l'université de Fès et d'être arrêté par la
police. Il avait entamé une grève de la faim pour réclamer sa libération ainsi
que pour protester contre l'absence de procès et le refus de l'université de le
réintégrer.
Les autorités marocaines ont choisi de laisser
mourir ce militant, malgré leur nouvelle Constitution de 2011, présentée comme
un assouplissement du régime en réponse au mouvement de contestation de
février. Depuis plusieurs mois, le régime s'attaque à bien d'autres militants,
appartenant aux partis ou mouvements de gauche et d'extrême gauche, à diverses
associations de la société civile, ou encore à des syndicalistes ayant mené des
grèves, les condamnant à de fortes amendes, à des peines de prison ferme. La
militante d'extrême gauche Wafae Charaf, elle aussi impliquée dans le Mouvement
du 20 février, vient d'écoper d'un an de prison ferme pour accusations
calomnieuses. Elle avait osé porter plainte contre des policiers pour
enlèvement et sévices subis après une manifestation ouvrière à laquelle elle
avait pris part.
Le roi Mohammed VI soigne sa popularité en se
rendant dans les quartiers populaires pour en rencontrer les habitants, voire
en distribuant un peu d'argent. Mais, dans le même temps, son gouvernement
réprime toute contestation.
V. L.
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