Réfugiés
syriens en France : des réfugiés encombrants
Depuis le 17 avril,
une centaine de réfugiés syriens, dont de nombreux enfants, sont installés dans
un square de Saint-Ouen, à deux pas du boulevard périphérique parisien. Ayant
fui leur pays en guerre, ils sont arrivés en France depuis des semaines et
errent, sans statut de demandeurs d'asile ni toit fixe.
Aidées
tant bien que mal par des associations et hébergées pour certaines par des
volontaires, ces familles étaient encore sans solution le 22 avril. Les
autorités se renvoient la balle : la nouvelle municipalité de Saint-Ouen pense
que c'est un problème parisien, la préfecture attend qu'une demande officielle
d'asile politique soit déposée. Hollande, lui, est occupé à poser avec les
journalistes libérés.
Depuis
trois ans, la guerre civile a poussé hors de Syrie 2,4 millions de
personnes, réfugiées le plus souvent en Turquie, au Liban, en Jordanie et en
Irak. Les grandes puissances de l'Union européenne, si promptes à approuver les
déclarations va-t-en-guerre contre Assad, étaient censées contribuer à «
soulager la pression » subie par les quatre États dits de « premier asile » et
accueillir, elles aussi leur part de Syriens réfugiés. C'est d'ailleurs ce que
leur avait demandé le haut-commissariat onusien aux Réfugiés.
Mais si
la Suède a ouvert ses portes à 14 000 d'entre eux depuis janvier 2013, si
l'Allemagne propose d'en accueillir de 5 000 à 10 000, la France ne propose que
500 places, soit -- calcul sordide s'il en est -- 0,02 % des Syriens ayant dû
fuir leur pays.
Comme
le rappelait un responsable associatif, après le coup d'État de septembre 1973
au Chili, le gouvernement de droite avait accueilli en France entre 10 000
et 15 000 réfugiés fuyant la dictature. Quarante ans plus tard, pour la
Syrie, on est bien loin d'un tel chiffre, de la part d'un chef d'État PS qui
appelait pourtant en septembre dernier à « punir Assad » pour l'usage d'armes
chimiques, quitte à faire flamber la guerre dans le pays et à obliger une partie
des habitants à fuir loin des bombes.
Viviane
LAFONT
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