C’est
leurs profits ou nos emplois
Le « pacte de
responsabilité » est devenu l’alpha et l’oméga de la politique
gouvernementale. La réponse à tout, qu’il s’agisse de lutter contre le chômage,
de relancer l’activité ou de restaurer le pouvoir d’achat. Quelle
comédie !
Le pacte de responsabilité n’est qu’un
nouveau cadeau de 30 milliards au patronat. Il est à ajouter à la longue liste
des allégements de cotisations patronales qui n’ont jamais créé d’emplois et
n’en créeront pas plus demain.
Oh, le gouvernement jure que, cette fois,
il demandera au patronat des « contreparties » en termes
d’emplois ! Dans un premier temps, ledit patronat a joué le jeu, le patron
du Medef, Pierre Gattaz, payant même de sa personne en arborant un pin’s « un
million d’emplois ».
Mais la semaine dernière, alors qu’il
accompagnait Hollande aux États-Unis, Gattaz a déclaré qu’il n’était pas
question qu’il y ait de contrepartie. « Erreur, couac de
communication », a-t-on expliqué dans les milieux patronaux. Gattaz
lui-même est revenu sur ses propos. Toujours est-il qu’il a bien laissé
échapper le fond de sa pensée : le patronat veut prendre les 30 milliards,
un point c’est tout !
Les hypocrites sont du côté du
gouvernement. Hollande et Ayrault savent à quoi s’en tenir depuis le début car
ils ne veulent imposer aucune contrainte au patronat. Leur politique est à
l’exact opposé : les patrons disent leurs conditions et le gouvernement
obtempère.
La débauche d’affection de la semaine
dernière entre Hollande et le patronat français installé en Californie n’est
pas que symbolique. Quand Hollande déclare à tous ces patrons que le
gouvernement est là « pour eux », il faut le croire !
Ce n’est pas non plus par simple politesse
qu’Ayrault a reçu à Matignon les dirigeants de grandes entreprises
internationales et qu’Hollande les a invités à l’Élysée. L’objectif est clair.
Il s’agit de répondre à leurs besoins. Qu’est-ce que le gouvernement mettra sur
la table pour les attirer ? Une baisse de l’impôt sur les sociétés ?
De nouvelles exonérations de cotisations ou d’impôts ?
La réalité est que le gouvernement est au
service de cette bourgeoisie et qu’il ne conçoit pas d’autre politique que de
lui servir la soupe.
Il ne faut pas s’en étonner, tous ceux qui
gouvernent, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont été choisis et
sélectionnés par leur dévouement au système capitaliste. Leur priorité, ce sont
les affaires de la bourgeoisie, ses profits, sa compétitivité.
Quant aux travailleurs ou aux chômeurs,
ils sont priés de patienter le temps que l’économie aille mieux et que les
patrons aient besoin de bras à exploiter. Mais combien d’années faudra-t-il
encore attendre ?
Pour la caste politique, les travailleurs
ne sont que les soutiers de l’économie, sommés de s’adapter et d’accepter leur
sort d’exploités. Il n’y a aucune pitié, aucune mesure favorable, à attendre de
ces gens-là.
Même au plus fort du développement du
capitalisme, alors qu’ils étaient à la base de la production, des progrès et de
l’enrichissement général, les travailleurs n’en ont eu que les miettes.
Mais depuis que l’économie mondiale est
entrée dans le marasme, la bourgeoisie préserve ses privilèges au prix d’une
exploitation de plus en plus féroce, au prix du chômage de masse et de
l’appauvrissement général des travailleurs.
La domination de la bourgeoisie menace le
monde du travail dans ce qu’il a de plus essentiel et ce, avec la bénédiction
de tous les gouvernements, y compris ceux qui se prétendent socialistes. À les
entendre, tout le pays dépend de la prospérité de la bourgeoisie. Mais une poignée
de parasites richissimes ne fait pas un pays !
L’écrasante majorité de la population est
composée de travailleurs et de leur famille, qu’ils soient au travail, au
chômage ou à la retraite. Ce sont eux qui sont indispensables au fonctionnement
de l’économie. Sans leurs bras et leurs cerveaux, comment la société
tournerait-elle ? La société, c’est eux ! L’intérêt du pays est leur
intérêt !
Pour préserver l’existence de la majorité,
les travailleurs doivent opposer leur propre politique à la politique des gouvernants.
Aux licencieurs, les travailleurs doivent
opposer l’interdiction des licenciements. Au patronat qui ne cesse de
restructurer et de supprimer des emplois, ils doivent opposer la répartition du
travail entre tous sans diminution de salaire. Aux capitalistes qui profitent
du chômage de masse, ils doivent opposer la nécessité d’embaucher de sorte que
chacun ait droit à un emploi.
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