Mory Ducros -
Rhône-Alpes : Fermetures et licenciements, avec le soutien du gouvernement
Le tribunal
de commerce décidera le 31 janvier, probablement, d'accepter le repreneur
Arcole industries, principal actionnaire de Mory Ducros, qui avait déjà
supprimé 700 emplois en 2012 lors de la création de l'entreprise par la
fusion de Ducros express (ex-DHL France) et Mory, et qui l'a mise en faillite.
Son offre de
reprise est la seule « globale », mais avec seulement 2.210 emplois
conservés sur plus de 5.000, sans compter les 2 000 sous-traitants. Sur
85 agences, 50 seulement resteraient. Arcole a annoncé son plan le
23 janvier, lors d'un comité d'entreprise, en prétendant avoir fait un
gros effort puisqu'au départ il prévoyait de garder 43 agences et 1
900 salariés ! Les salariés licenciés recevraient chacun 7 000 euros
d'indemnité supra-légale, ce qu'ils jugent nettement insuffisant. Cette annonce
a suscité la colère de travailleurs, qui ont alors envahi le comité
d'entreprise.
Dans la
région Rhône-Alpes, l'agence d'Annecy (26 salariés) serait fermée et celle
de Chambéry passerait de 25 à 18 salariés. Et, pour la banlieue lyonnaise,
l'agence de Vénissieux (168 salariés) fermerait. Celle de Saint-Priest
serait maintenue, mais avec seulement 57 salariés sur plus de
100 actuellement. Les travailleurs se doutaient qu'une des deux agences, très
proches, disparaîtrait, mais ne pensaient pas que la deuxième serait réduite de
moitié. Dans ces conditions, on se demande où la direction compte effectuer les
27 reclassements promis pour Vénissieux.
C'est ce
projet que le gouvernement soutient, en prêtant 17,5 millions d'euros à
Arcole et en promettant aux licenciés 500 propositions d'emplois dans des
entreprises publiques comme La
Poste ou la
RATP. Des patrons du transport routier auraient également
promis d'aider 1.000 salariés à retrouver un emploi au moyen d'une «
bourse d'emplois dédiée ». Les futurs licenciés, bien sûr, n'en croient pas un
mot, d'autant que les professionnels du transport routier se montrent très
sceptiques sur ces possibilités. Les seuls à se montrer optimistes sont le
préfet de la région Rhône-Alpes... et Montebourg.
Ne manquant
pas de culot, le futur repreneur menace de tout abandonner en cas de
protestation des travailleurs, sous prétexte que cela menacerait l'entreprise !
Cela n'a pas empêché les travailleurs de Vénissieux et Saint-Priest de faire
grève et bloquer leurs sites les 11, 12 et 13 janvier, car ils n'ont
aucune confiance dans Arcole. Après avoir vécu des cessions successives, avec
chaque fois des emplois supprimés, ils n'ont aucune illusion sur ce qui les
attend, mais veulent pouvoir « partir dignement » et en ayant de quoi vivre.
Correspondant
LO
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