Contrats sans avenir
Le 30 octobre 2012,
il y a un an, les premiers contrats d'avenir étaient signés par quelques
jeunes, en présence de Jean-Marc Ayrault et de Michel Sapin, le ministre du
Travail. Le ministère estime que le cap des 60 000 contrats est
maintenant dépassé et qu'on s'achemine, au rythme de 500 par jour, vers les
100 000 à la fin de l'année.
Les contrats d'avenir, comme
bien d'autres contrats du même genre avant eux, ont pour but de faire baisser
momentanément les chiffres du chômage. Et, dans la situation actuelle, il
s'agirait d'inverser cette fameuse courbe du chômage qui ne cesse de grimper.
Le gouvernement parviendra-t-il
à tenir son pari ? Rien n'est moins sûr, car le nombre de chômeurs grimpe
plus vite que le nombre des contrats d'avenir... et il reste moins de deux mois
avant la fin de l'année.
Et puis, de quel avenir
s'agit-il ? Les contrats en question s'adressent à des jeunes peu ou pas
diplômés et leur proposent des emplois essentiellement dans le secteur public,
associations ou collectivités locales. L'État prend en charge les salaires
jusqu'à concurrence de 75 % du smic. Des contrats sont aussi possibles
dans le secteur marchand, mais dans ce cas la participation de l'État est plus
faible.
Pour les jeunes qui bénéficient
de ces contrats, c'est souvent une chance d'avoir un travail et une formation.
Mais pour combien de temps ? Les embauches doivent être faites pour au
moins un an, même si les contrats de trois ans sont préconisés. À peine
10 % de ces contrats sont en CDI, tous les autres étant en CDD.
C'est-à-dire qu'au bout de trois ans ce sera sans doute la porte, à moins que
l'État ne prolonge le système. Mais pour le moment il n'existe aucun engagement
dans ce sens.
En fin de compte, les contrats
d'avenir ne résoudront le problème que de 3 à 4 % des chômeurs, et pour
peu de temps. Pour les jeunes, après, les contrats d'avenir c'est no future.
André VICTOR
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