dimanche 10 novembre 2013

Contrats d'avenir : dix chez les territoriaux, 10 à l'Agglomération, 10 chez AB-Habitat, 10 à l'hopital : sur les "contrats d'avenir", un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Contrats sans avenir 

Le 30 octobre 2012, il y a un an, les premiers contrats d'avenir étaient signés par quelques jeunes, en présence de Jean-Marc Ayrault et de Michel Sapin, le ministre du Travail. Le ministère estime que le cap des 60 000 contrats est maintenant dépassé et qu'on s'achemine, au rythme de 500 par jour, vers les 100 000 à la fin de l'année.
     Les contrats d'avenir, comme bien d'autres contrats du même genre avant eux, ont pour but de faire baisser momentanément les chiffres du chômage. Et, dans la situation actuelle, il s'agirait d'inverser cette fameuse courbe du chômage qui ne cesse de grimper.
Le gouvernement parviendra-t-il à tenir son pari ? Rien n'est moins sûr, car le nombre de chômeurs grimpe plus vite que le nombre des contrats d'avenir... et il reste moins de deux mois avant la fin de l'année.
      Et puis, de quel avenir s'agit-il ? Les contrats en question s'adressent à des jeunes peu ou pas diplômés et leur proposent des emplois essentiellement dans le secteur public, associations ou collectivités locales. L'État prend en charge les salaires jusqu'à concurrence de 75 % du smic. Des contrats sont aussi possibles dans le secteur marchand, mais dans ce cas la participation de l'État est plus faible.
      Pour les jeunes qui bénéficient de ces contrats, c'est souvent une chance d'avoir un travail et une formation. Mais pour combien de temps ? Les embauches doivent être faites pour au moins un an, même si les contrats de trois ans sont préconisés. À peine 10 % de ces contrats sont en CDI, tous les autres étant en CDD. C'est-à-dire qu'au bout de trois ans ce sera sans doute la porte, à moins que l'État ne prolonge le système. Mais pour le moment il n'existe aucun engagement dans ce sens.
      En fin de compte, les contrats d'avenir ne résoudront le problème que de 3 à 4 % des chômeurs, et pour peu de temps. Pour les jeunes, après, les contrats d'avenir c'est no future.

André VICTOR

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