Il y aurait 28% d'élèves de la commune qui sortiraient du système scolaire sans diplome. C'est catastrophique, avant tout pour les élèves eux-memes, mais aussi pour la société toute entière.
Des initiatives existent pour palier cette situation. Depuis plusieurs années, il existe à Argenteuil une antenne de l'école dit de la "Deuxième chance". Une seconde initiative est dorénavant en place : celle d'une formation diplomante universitaire s'adressant à des jeunes niveau bac mais ne l'ayant pas obtenu. Elle est organisée par l'antenne argenteuillaise de l'université Paris XIII.
Des initiatives de "seconde chance" ? Bravo pour les bénéficiaires et les acteurs enthousiastes !
Mais ces élèves, souvent de milieux populaires, ont-ils vraiment bénéficié totalement de leur "première chance" ? Celle d'un encadrement, dès la maternelle, qui permet de ne pas etre en "échec scolaire", et de plus en plus marginalisé au fur et à mesure de la scolarité !
Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine :
Rentrée scolaire : « tout va très bien madame la marquise »
Comme à chaque rentrée, le ministre de l'Éducation affiche sa satisfaction. Tout se passe pour le mieux selon lui, puisque le gouvernement a inversé la tendance en créant cette année plus de 8 000 postes. Et pour la rentrée 2014, il annonce d'ores et déjà la création de 10 000 postes, chiffres en recul par rapport aux promesses du président Hollande. Ce dernier avait promis de recréer 60 000 postes, soit 12 000 postes par an.
C'était déjà insuffisant eu égard à la saignée de 80 000 postes de son prédécesseur et aussi au fait que le nombre d'élèves augmente chaque année. Mais de plus on est aujourd'hui bien loin du compte. D'autant que si les postes sont bien mis au concours, ils ne sont pas toujours pourvus. Ainsi, au concours 2013, 1 900 enseignants n'ont pas été recrutés, soit 14 % des postes « ouverts » dans le secondaire. Et comme souvent ce sont les académies les plus en difficulté qui sont touchées, comme l'académie de Créteil où 179 postes ne sont pas pourvus sur 1 055. De nombreux candidats recalés vont pouvoir grossir les rangs des enseignants non titulaires, sous payés et corvéables à merci.
Ce sous-effectif chronique des enseignants a des conséquences graves et immédiates. Dans de nombreux établissements, les classes sont surchargées. Les gouvernements successifs ont sous-évalué depuis des années la poussée démographique. Au dernier moment, les rectorats ont été obligés d'ouvrir dans l'urgence des classes de seconde. Dans la seule académie de Créteil, 26 classes ont été ouvertes en juillet. Malgré tout, de nombreux jeunes se retrouvent aujourd'hui sans lycée.
En Seine-Saint-Denis par exemple, ils sont 200 jeunes sortant de troisième à se retrouver sans affectation. Les parents sont obligés d'assiéger les établissements pour espérer obtenir une place pour leurs enfants. La consigne, pour le moins cynique, a même été donnée aux proviseurs de faire remonter au plus vite la liste des absents pour les rayer des effectifs.
Alors, le ministre peut déclarer « tout va très bien », il ne trompe personne.
Aline URBAIN
(voir l'article d'hier page suivante concernant la situation au lycée Georges Braque d'Argenteuil)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire