"Quatre
jours après avoir expulsé dix familles de Roms de leur campement, le préfet du
Rhône n'avait toujours pas procédé à leur relogement. Cela, malgré une
circulaire d'août dernier du Premier ministre affirmant qu'il ne peut y avoir
d'expulsion sans relogement et malgré une décision de justice. Plusieurs
associations ont protesté contre cette « violation de la loi »
commise par un représentant de l'État censé au contraire faire appliquer les
directives gouvernementales ou judiciaires.
Mais le gouvernement n'est pas non plus
blanc-bleu dans sa politique envers les Roms, à commencer par le ministre de
l'Intérieur, Manuel Valls. On continue de démanteler les camps et d'expulser
comme sous Sarkozy. Plus de 4 000 Roms ont dû quitter leur lieu de
vie depuis le début de l'année, soit un cinquième des Roms vivant en France. Trois
mille l'ont fait suite à une intervention musclée des forces de l'ordre, les
autres à cause d'un incendie ou d'une agression. Des solutions de relogement,
la plupart du temps provisoires, n'ont été proposées qu'à un tiers des
expulsés, tout dépend des préfectures.
Autant dire que la signature d'Ayrault et
celle des sept ministres qui ont cosigné sa circulaire ne valent pas un clou."
M.L.
Roms expulsés l'été dernier à Evry, la ville de Valls, chargé de donner l'exemple d'application de la loi mais qui ne l'applique pas |
Complément :
Pour la première fois, à l'occasion d'une procédure concernant l'évacuation d'un camp à La Courneuve, le "Défenseur des droits" officiel, Dominique Baudis, a transmis des observations juridiques pour rappeler les obligations. Rappeler les obligations, c'est un premier pas, les faire appliquer serait nettement préférable pour les familles concernées. DM
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