Seine-Saint-Denis : déjà des classes sans
instits
Le
nouveau directeur départemental des services de l'Éducation nationale de
Seine-Saint-Denis, anciennement appelé inspecteur académique, s'est félicité de
connaître une rentrée scolaire « exemplaire ».
Évoquant les effectifs des enseignants
dans le primaire, il déclarait : « Nous avons plus de personnel, avec une
centaine de postes créés. Nous avons 23 professeurs supplémentaires dans
le premier degré et 6 postes de conseiller principal d'éducation. » On ne
sait pas si ce responsable départemental s'est laissé emporter par le nouveau
titre ronflant de sa fonction ou si l'arithmétique du nouveau ministre de
l'Éducation nationale - qui a feint d'oublier que cette année encore 13 000 postes
avaient été supprimés - l'a convaincu, mais la réalité est moins rassurante :
il manque près de 285 postes de professeurs dans le département pour
assurer un fonctionnement normal.
Dès la rentrée, les instituteurs
remplaçants avaient été nommés sur les postes vacants, tant et si bien qu'il
n'existe plus aucun volant de remplaçants sur le département. À tel point que
les inspecteurs ont lancé un cri d'alarme et écrit à Peillon pour l'alerter sur
la situation. Car le nombre de remplaçants s'avère déjà insuffisant, et des
classes se retrouvent sans enseignant. Et la situation ne peut que s'aggraver,
comme le dénonce un inspecteur sur une circonscription du département. Il est
en effet prévu que trente personnes partent en congé maternité sous peu, et
l'inspecteur ne dispose sur cette même circonscription que de vingt
remplaçants, qui sont déjà en poste !
Les parents d'élèves se mobilisent. Dans
une école d'Aulnay-sous-Bois, une maman proteste puisque, dix-huit jours après
la rentrée, son enfant n'a eu que deux jours d'école ! À Robert-Doisneau à
Saint-Denis, qui compte 300 élèves, il n'y a pas de directrice depuis la
rentrée. Il manque deux enseignants en maternelle à Bagnolet.
Tout cela était prévisible. La Seine-Saint -Denis, qui
connaît une montée démographique, a vu le nombre de ses enseignants diminuer
d'année en année. Et, contrairement à ce que déclarait le directeur académique,
ce sont bien treize postes de maîtres et 38 postes de Rased (des
instituteurs qui viennent aider les élèves en difficulté) qui ont été supprimés
sur le département, alors qu'il y a 22 000 élèves en plus. Dans ce
département qui cumule les difficultés sociales, on devrait au contraire
allouer des moyens supplémentaires en effectifs, donc en moyens financiers.
Les syndicats enseignants appellent à faire
grève le 11 octobre. On peut regretter qu'ils ne se joignent pas à la
manifestation du 9 octobre, tant les problèmes du monde du travail sont
aujourd'hui étroitement liés. Mais, dans tous les cas, il faut exiger le
recrutement d'enseignants. C'est urgent !
Aline URBAIN
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