Ils bavardent alors qu’il
y a urgence pour les travailleurs
Le
gouvernement affirme que la “conférence sociale” qu’il a mise sur pied
et qui rassemble, outre les ministres, les représentants des syndicats des
salariés et les représentants patronaux, n’aurait rien à voir avec les sommets
dits sociaux organisés périodiquement par Sarkozy. Les socialistes reprochent à
ce dernier d’avoir décidé de tout, avant même que le sommet se réunisse. Cette
fois, l’objectif de cette conférence serait de tenter de rapprocher les points
de vue entre partenaires sociaux. Comme si les intérêts des travailleurs
pouvaient se rapprocher de ceux des licencieurs, de ces patrons qui ont toutes
les cartes en main ! Ces gens-là rêvent d’imposer une flexibilité encore
accrue du travail et de baisser les salaires. C’est sur cette base-là qu’ils
sont prêts à un prétendu “compromis”. Voilà pourquoi il ne peut rien
sortir de bon pour les travailleurs de ce cérémonial.
Du côté du patronat, les positions sont
définies par avance, sans surprise. Il n’est pas question, a dit sa
porte-parole Laurence Parisot, d’accepter quoi que ce soit qui augmenterait le
coût du travail, vaste rubrique dans laquelle on peut mettre à la fois les
mesures concernant l’emploi, les salaires et les droits des travailleurs.
Le gouvernement est sur cette même
longueur d’onde. Pour lui aussi, le maître mot est la “compétitivité des
entreprises”. Ce n’est pas un hasard si Moscovici, ministre de l’Économie,
a tenu a rappeler, à quelques heures de l’ouverture de cette conférence
sociale, qu’il ne fallait pas alourdir “davantage le coût du travail”.
Par contre, le poids que font peser les gros actionnaires sur les entreprises
et sur la collectivité ne lui semble pas poser de problème.
Ainsi donc, les échéances, le cadre et les
limites dans lesquels se définira un éventuel “compromis” sont fixés dès le
départ. Et comme à chaque fois, ils sont fixés par les desiderata des patrons.
Ces limites sont approuvées par les socialistes qui, tout juste arrivés au
gouvernement, montrent dans quel camp ils se situent.
Mais
sur quelle planète vivent donc les gens qui s’agitent ainsi ? Ignorent-ils
que, dans quelques jours, la direction de PSA-Citroën annoncera à quel rythme
elle fermera son usine d’Aulnay et d’autres sites du groupe ? Ne sont-ils
pas au courant que dans l’Ouest du pays, les salariés du volailler Doux sont
sur la sellette, dans l’angoisse de l’attente d’une décision du tribunal de
commerce ; qu’Air-France a annoncé sa décision de supprimer des milliers
d’emplois ; que le trust pharmaceutique Sanofi fait de même ? Ne
sont-ils pas informés que 60 000 à 100 000 emplois, selon les estimations, sont
en voie de disparaître dans les jours qui viennent ?
Bien sûr qu’ils savent tout cela !
Mais ces bavardages de salon autour du tapis vert d’une salle de “conférence”
ont quand même une fonction : celle de faire diversion à un moment où la
situation impose l’urgence.
Les gouvernements, quels qu’ils soient,
savent réagir en urgence quand il s’agit de sauver les banquiers. Il n’avait
fallu que quelques heures pour trouver les centaines de milliards qui ont
permis d’éviter la banqueroute des banques.
Eh bien pour le monde du travail et les
classes populaires, il y a aujourd’hui urgence !
Les mesures pour y faire face sont
simples. Il faut interdire les licenciements, répartir le travail entre tous,
sans réduire les salaires.
Dans le même temps, pour que les hausses
de prix qui se succèdent à un rythme accéléré ne réduisent pas le pouvoir
d’achat des classes populaires, il faut que les salaires, retraites, pensions,
allocations soient indexés sur l’évolution des prix.
Et pour déjouer les chantages des patrons
qui ferment des usines ou les délocalisent, il faut que les travailleurs
puissent avoir accès aux comptabilités, sans la moindre exclusive.
Ce sont là des mesures de bon sens pour
qui se préoccupe du sort des classes populaires, du sort de ceux qui font
fonctionner et vivre toute la société.
On ne peut compter sur les patrons qui
veillent jalousement sur leurs privilèges et leur fortune. On ne peut pas plus
compter sur le gouvernement socialiste, dont la priorité réaffirmée est de
restaurer la compétitivité des entreprises.
Les travailleurs ne doivent compter que
sur leur force, qui est considérable quand ils entrent dans la lutte tous
ensemble !
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