Antisémitisme : un fléau et son utilisation
En ce début décembre, au prétexte que la paix de Trump s’étend sur Gaza et malgré le fait que l’armée israélienne continue à y assassiner, le massacre de tout un peuple a quitté l’actualité. Et voilà que l’accusation d’antisémitisme contre ceux qui dénoncent ce massacre réoccupe l’espace médiatique et politique.
Publié le 03/12/2025
Qualifier d’antisémite toute protestation contre le massacre des Palestiniens est une constante de la propagande de la droite et de l’extrême droite israéliennes. Même le pape, le secrétaire de l’ONU, Macron et quelques-uns de leurs homologues ont été qualifiés ainsi, quelles que soient la modération de leurs critiques et leurs références en matière de soutien à Israël. La lutte contre l’antisémitisme a souvent été une excuse toute trouvée pour le soutien politique au rôle, assumé par l’État d’Israël, de gardien de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient. On l’a vu par exemple lors de la manifestation parisienne du 12 novembre 2023 prétendument contre l’antisémitisme et à l’initiative de tout ce que la France compte de partis officiels, à l’exception de LFI. Soutenue par l’ensemble des médias elle avait été qualifiée de monument de l’unité nationale et républicaine.
Depuis lors, devant l’ampleur du massacre à Gaza, les pourfendeurs de prétendus antisémites en avaient quelque peu rabattu. Mais, depuis quelques semaines, il s’agit de tenter de redorer le blason israélien et de bénir le nouvel ordre des cimetières au Moyen-Orient, en traînant dans la boue ceux qui défendent les droits élémentaires des Palestiniens.
L’affaire se complique du fait des intérêts des diverses boutiques politiques. L’extrême droite, de la sphère Bolloré comme de l’écurie Le Pen-Bardella, se décerne un brevet de respectabilité en se présentant aujourd’hui comme un soutien d’Israël. Mais, ce faisant, ce ne sont pas les Juifs persécutés que cette écurie défend, après qu’ils ont été conduits au bûcher un millénaire durant par ses prédécesseurs, c’est l’ordre social et sa volonté d’y trouver une place. Ses concurrents macronistes et LR défendent la même chose, avec la même mauvaise foi mais, c’est vrai, depuis plus longtemps. Quant à la gauche bien-pensante, elle trouve là un moyen facile de se démarquer de LFI, son principal souci en vue des échéances électorales. Le parti de Mélenchon apparaît ainsi à peu de frais comme le meilleur, voire le seul, défenseur des Palestiniens.
La presse se remplit maintenant des déclarations de Richard Malka, l’avocat de Raphaël Enthoven lors du procès qui l’opposait à LFI. Enthoven est l’auteur de déclarations comme « La France insoumise est un mouvement […] passionnément antisémite » ou « Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse » et d’autres du même tonneau, contestant même la réalité du massacre à Gaza. L’équation « soutien des droits des Palestiniens égale antisémitisme » est à nouveau répétée sur les ondes.
Non seulement tous les Juifs, ou considérés comme tels, ne soutiennent pas la politique de Netanyahou mais ils sont loin de s’identifier comme un seul homme au sionisme. Il faut aussi rappeler que, en Israël même et jusque dans son armée, des personnes courageuses se dressent contre le massacre. Quant à l’antisémitisme qui a conduit aux camps de la mort, c’est celui venu comme la peste du moyen-âge chrétien et utilisé par la réaction européenne et les fascistes, inspirateurs du mouvement lepeniste. Et ces gens-là sont tout à fait capables aujourd’hui de reprendre les mêmes mots et les mêmes méthodes contre les Juifs, les musulmans ou quelque minorité que ce soit.
Paul Galois (Lutte ouvrière n°2992)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
-Aujourd’hui vendredi 5 décembre : de 16 h. à 16 h.30 au marché du Val ;
Et au carrefour Babou du Centre, de 17h.15 à 18 h.15. ;
-samedi 6 décembre, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;
De 11 heures à midi au marché de la Colonie ;
Et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;
-dimanche 7 décembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;
-lundi 8 décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des Raguenets, St-Gratien.


