mercredi 12 novembre 2025

Argenteuil, 1975-2025, petit retour sur l’histoire personnelle d’un militant communiste révolutionnaire sans frontière. Anniversaire.

Un demi-siècle en tout cas de révolte et d’obstination

 

1975, telle l’esplanade à 100 mètres de Paul-Éluard 1

En novembre 1975, de retour à Argenteuil, je commençais à enseigner dans un cours préparatoire qu’on m’avait confié à l’école primaire Paul-Éluard 1 dans le quartier du Val-Nord.

         Je revenais alors vraiment à Argenteuil où j’étais né 23 ans plus tôt, en 1952. Paul-Langevin, Paul-Vaillant Couturier, puis trois années d’École normale d’instituteurs à Versailles. Il y avait eu Mai 68. J’avais 16 ans tout juste. J’en avais été. Mon bac en juin 1970. Puis, plusieurs années quelque peu tourmentées où je m’étais construit en surmontant des difficultés.

         J’allais connaître une première année d’enseignement merveilleuse. Un beau début dans la profession. 19 élèves à une époque particulière où le quartier du Val-Nord était plus ensoleillé de plein emploi et d’associations. J’avais été accueilli par des chaleureux : la directrice, Madame Fouché, Christian Buono, un militant qui avait été un cadre du Parti Communiste Algérien. Je saurais bien plus tard qu’il était le frère de Maurice Audin. Nous n’étions pas loin de Mai 68.

         J’avais décidé que ma vie serait celle d’un militant. Militant de Lutte ouvrière j’étais, militant je resterais.

         À l’époque, cette organisation était bien petite. Elle avait existé à la Sagem. Elle existait de l’autre côté du pont à la Snecma-Gennevilliers avec un petit groupe de militants. Mais elle n’était rien face à un PCF totalement hégémonique sur la Ville avec ses cadres, ses centaines de militants, et ses milliers d’adhérents, qui animaient une vie politique et culturelle dynamique.

         À Argenteuil, les groupes d’extrême-gauche qu’on appelait gauchistes existaient aussi, mais bien plus faibles que le PCF.

         Moi, j’étais finalement très seul de Lutte ouvrière. Il fallait construire, développer, partager. Ce fut le début d’une longue histoire, celle également pour moi d’une nouvelle histoire. Elle dure jusqu’à ce jour autour de la même espérance, toujours aussi forte. DM

 

mardi 11 novembre 2025

Spéculation boursière : la bulle qui grossit

 Spéculation boursière : la bulle qui grossit

Les Bourses mondiales connaissent l’euphorie, battant record sur record. Cette ébullition ressemble fort à celles qui ont annoncé de précédentes crises.

Publié le 05/11/2025

L’indice principal de la Bourse de New York a vu sa valeur doubler depuis 2022 et connaît une envolée spectaculaire depuis le mois d’avril. Cette hausse est d’abord celle des modestement intitulées « sept magnifiques » : Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Nvidia et Tesla, qui ont progressé de 60 % en six mois. Cette euphorie repose largement sur l’espoir de profits liés au développement de l’intelligence artificielle et à son utilisation. Ces entreprises espèrent se partager ce marché censé révolutionner l’économie et augmenter la productivité du travail.

Mais ce n’est pour l’instant que chanson d’avenir. Selon le journal Les Échos, de plus en plus d’analystes financiers se demandent comment on va trouver une rentabilité à des entreprises d’IA qui ont des coûts de fonctionnement trois à cinq fois plus élevés que leurs revenus.

La société OpenAI, qui a conçu ChatGPT, valorisée à près de 500 milliards de dollars en Bourse, elle, ne versera pas de dividendes avant 2029. La société Palantir, géant américain de l’analyse de données, dispose d’une capitalisation boursière représentant 250 fois son chiffre d’affaires. On peut comprendre avec un minimum d’intelligence, artificielle ou biologique, que cette situation ne peut conduire qu’à l’éclatement de la bulle.

Mais cela ne modère pas l’appétit des spéculateurs. La raison première est la masse de richesses que détient la bourgeoisie mondiale et qu’elle cherche à placer. Faute de rentabilité dans la production de biens et d’infrastructures utiles à la population, des milliers de milliards affluent dans les secteurs s’ils promettent une rentabilité financière immédiate élevée, même reposant largement sur du vent, c’est-à-dire sur la simple conviction que le cours de l’action va continuer à monter.

En 2007, juste avant l’éclatement de la crise des subprimes, une bulle immobilière, Charles Prince, PDG de Citigroup, expliquait : « quand la musique s’arrêtera, les choses se compliqueront en termes de liquidités. Mais tant qu’il y a de la musique, il faut se lever et danser. » Peu de temps après, Citigroup licenciait 17 000 employés, malgré un plan de sauvetage public de 300 milliards. C’était à l’image de l’ensemble de la classe capitaliste, dont l’économie mondiale explosait en vol.

Aujourd’hui, les mêmes capitalistes ou leurs descendants continuent de danser… sur le volcan.

                                                       Christian Bernac (Lutte ouvrière n°2988

 


11 novembre 1918, 11 novembre 2025, la guerre est toujours là comme la cause qui la fait naître

Guerre à la guerre !

 

Le chemin des dames, printemps 1917

En ce jour du 11 novembre, nous sommes nombreux à avoir un petit pincement au cœur. Certes, ce n’est pas le seul jour où la mémoire garde le souvenir des horreurs de la guerre à travers le monde. Cette guerre continue aujourd’hui dans de multiples lieux de la planète et fera aujourd’hui même, 11 novembre 2025, un nombre important de victimes.

         En l’occurrence, la réflexion et la découverte des signes et marques de la Première guerre mondiale ont été importants dans ma révolte, mes interrogations, et le début d’un engagement militant qui allait durer.

         Notre génération a grandi, certes autrement que la précédentes, avec la présence familiale de cette guerre. Il y avait jusque tard dans le siècle des anciens qui avaient vécu l’horreur, nous pouvions les croiser. Et les entendre encore.

         Ma famille n’avait pas été directement impliquée dans des inscriptions aux futurs monuments aux morts. Mais mon grand-père maternel, mobilisé de 1914 à 1919 dans la marine des transports de troupe ne s’était jamais remis de la guerre. Il s’était marié quelques mois seulement avant le début de cette dernière.

         Justement, elle ne fut pas la « der des der ». Ce qui se passe aujourd’hui au Proche-Orient, en Ukraine, au Soudan, au Congo, … , nous indique que nous ne verrons disparaître la Guerre que si nous sommes capables d’en supprimer la cause fondamentale, la nature capitaliste de la société. DM

 

COP30 : un vide abyssal

Retirer des mains des capitaliste la direction de la société

 

Sécheresse au Brésil

La COP 30 se réunit au Brésil, alors que la forêt amazonienne est depuis des années massivement déboisée sous la pression des lobbies de l’agrobusiness, pour l’élevage et la culture intensive du soja. Rien que sur une année, près de 5 800 km2 ont été déboisés, l’équivalent de la superficie du département du Nord. Et Lula, l’actuel président, s’est montré favorable à de nouvelles explorations et exploitations de gisements de pétrole autour de l’Amazonie. 

         Les COP peuvent se succéder avec leurs résolutions et autres appels aux gouvernements et aux populations, mais tant que les véritables décisions économiques resteront aux mains des capitalistes, ils entraîneront le monde dans les catastrophes climatiques.