lundi 11 août 2025

Gaza : Netanyahou prêt à poursuivre la guerre. Une contestation en Israël de plus en plus importante

Gaza : Netanyahou prêt à poursuivre la guerre

Jeudi 31juillet et vendredi 1eraoût, les médias et les réseaux sociaux ont diffusé des vidéos réalisées par le Hamas et le Djihad islamique montrant deux otages israéliens décharnés et dans une situation critique.

Publié le 06/08/2025

 

 

Sur les 251 Israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023, 49 seraient encore dans la bande de Gaza, mais seulement une vingtaine en vie. Les images du Hamas ont mis en scène deux d’entre eux apparaissant comme des squelettes vivants, le Hamas affirmant que leur état est le résultat de la famine que subissent tous ceux qui sont dans la bande de Gaza.

Netanyahou a évidemment saisi l’occasion de dénoncer le Hamas en l’accusant « d’affamer les otages de la même manière que les nazis ont affamé les Juifs. » Sachant très bien que le Hamas s’y opposerait, Netanyahou a demandé que la Croix-Rouge internationale puisse amener vivres et médicaments aux otages. Le gouvernement israélien, responsable de 60 000 morts à Gaza, qui affame sa population, qui chasse depuis le début de la guerre les organisations humanitaires et qui tire sur les points de distribution alimentaire voit là une occasion de faire passer ses crimes au second plan.

Alors que l’opération, lancée il y a deux mois après dix-huit mois de guerre, a permis à l’armée israélienne d’occuper les trois quarts de la bande de Gaza sans pour autant détruire le Hamas, Netanyahou a annoncé une nouvelle escalade. Il a affirmé qu’il allait donner des « instructions » à l’armée pour la poursuite de la guerre dans la bande de Gaza. Israël Katz, le ministre de la Défense, a évoqué de nouveau « les portes de l’enfer qui vont s’ouvrir pour le Hamas dans les prochains jours » si les otages ne sont pas libérés.

Cependant, la fuite en avant génocidaire de Netanyahou continue d’être contestée au sein même d’Israël. Samedi 2août, 60 000 Israéliens ont manifesté pour que le gouvernement négocie avec le Hamas le retour des otages. Deux tiers des Israéliens seraient maintenant favorables à un tel accord. Mais l’opposition vient aussi de l’armée elle-même et d’une partie de l’appareil d’État, puisqu’une pétition regroupant plus de 500 anciens responsables de l’armée, des services secrets ou gouvernementaux, s’est exprimée publiquement contre la politique de Netanyahou en estimant qu’à long terme, la politique de celui-ci, s’aliénant tous les peuples de la région, met en danger l’existence même d’Israël. Ce n’est pas à Netanyahou mais à Trump et aux États-Unis que ces responsables ont demandé d’intervenir pour « arrêter la guerre ». En effet, si Netanyahou peut mener depuis près de deux ans maintenant une guerre d’extermination des Palestiniens, c’est avec l’appui des puissances impérialistes occidentales, qui continuent à l’armer et à le couvrir, parce que la menace représentée par l’État d’Israël garantit le maintien de leur domination au Moyen-Orient.

                                                          Serge Benham (Lutte ouvrière n°2975)

 

Inde : la guerre commerciale de Trump menace la population

 

Une loi du plus fort aux conséquences dramatiques

 

 

Trump menace de porter les droits de douane des produits provenant d'Inde de 25 à 50 % si le gouvernement Modi ne renonce pas à importer du pétrole russe. Dans la préparation d'un conflit généralisé, l'impérialisme américain somme l'État indien de s'aligner derrière lui.

Les exigences américaines portent aussi sur l'ouverture du marché indien aux produits agricoles américains : cela pousserait à la ruine des millions d'agriculteurs et de pêcheurs indiens pour accroître la fortune des capitalistes de l'agrobusiness américain.

La population indienne, déjà misérable et soumise à un régime autoritaire, fera les frais des pressions supplémentaires exercées par l'impérialisme.

Eau du robinet : les empoisonneurs

 Eau du robinet : les empoisonneurs

Seize communes, réparties dans les Ardennes et la Meuse, et onze situées dans l’agglomération de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, sont confrontées à la pollution de leur eau par les polluants éternels, les PFAS, dont certaines molécules sont cancérogènes.

Publié le 06/08/2025 

 

 

Dans les villages des Ardennes où la consommation de l’eau du robinet est strictement interdite, la pollution provient des boues d’une papeterie qui a fermé il y a un an. Pendant 30 ans, ces boues ont été utilisées par les agriculteurs pour fertiliser les terres. Mais les taux de concentration des PFAS, de deux à vingt fois supérieurs à la norme prescrite, montrent que le déversement de ces boues a largement dépassé les quotas prévus par le plan d’épandage et qu’il y a peut-être eu des enfouissements illégaux. Aujourd’hui, la multinationale qui était propriétaire de cette papeterie est bien sûr aux abonnés absents. Et c’est peu dire que les maires et les habitants se retrouvent seuls.

La préfecture des Ardennes a demandé aux communes de fournir deux litres d’eau par jour et par habitant, et leur a enjoint de mettre en place un « plan d’action dans les meilleurs délais » pour rendre l’eau conforme aux normes. Autrement dit, c’est « débrouillez-vous pour amener de l’eau potable à vos habitants » !

Depuis le 10 juillet, date à laquelle la pollution record a été découverte, les maires vont de déconvenue en déconvenue. Après avoir appris que leur commune avait servi de poubelle industrielle à la papeterie, ils ont appris que l’ARS, chargée de faire l’analyse de l’eau, leur avait caché depuis neuf ans l’existence d’une contamination. Et les voilà mis en demeure de dépolluer leur réseau d’eau ou de trouver de nouveaux captages, si tant est qu’ils existent. Tout cela sans moyens supplémentaires car il n’est pas question pour le préfet et l’État de mettre la main à la poche. Quand les communes demandent au préfet comment faire, il leur conseille de s’endetter et de faire payer les habitants en augmentant le prix de l’eau !

La colère monte devant tout ce mépris. Il en est de même dans le Haut-Rhin, où un collectif regroupant 400 personnes a déposé plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui », « distribution d’un produit nuisible à la santé » et « infractions environnementales » contre l’agglomération et Veolia, qui ont caché une contamination depuis deux ans.

Devant ces scandales et sous prétexte de faire preuve de plus de transparence, l’État vient de rendre publique la carte de la pollution des eaux aux PFAS. Mais vu la façon avec laquelle il traite les victimes de cette pollution et vu sa complaisance vis-à-vis des pollueurs, il n’y a aucune confiance à lui accorder.

Le combat pour faire payer les véritables pollueurs et pour les empêcher de nuire ne passera pas par les institutions mais par la mobilisation et le contrôle que la population réussira à imposer sur les faits et gestes des irresponsables qui sont au pouvoir.

                                                 Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2975)

Capitalisme : Grand Monopoly entre amis avec la sueur et la vie des travailleurs. La vente d’Iveco.

 Iveco bus – Annonay : le grand Monopoly

La famille italienne Agnelli a vendu, début août, le groupe Iveco (bus et camions) et ses 30 000 salariés à la famille Tata, l’une des plus riches d’Inde. Elle empoche au passage 3,8 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter 1,7 milliard pour la vente de la partie véhicules militaires d’Iveco au groupe italien Leonardo.

Publié le 06/08/2025 

 

 

La famille Agnelli est actionnaire du groupe Stellantis, de Ferrari, de CNH Industrial, du groupe de presse The Economist et du club de football de la Juventus de Turin. La famille Tata possède, entre autres, le plus grand groupe automobile indien, Tata Motors, qui a racheté les marques britanniques Jaguar et Land Rover, les camions sud-coréens Daewoo, les bus espagnols Hispano.

Les Agnelli avaient sorti Iveco du groupe de véhicules industriels CNH en janvier 2022. Ils préparaient ainsi sa future vente, les salariés mis devant le fait accompli ont appris la nouvelle par la presse lors des premiers jours de vacances.

L’usine d’Annonay produit des bus au gaz et électriques. Des milliers de commandes de bus électriques ont été passées par les collectivités locales dans toute l’Europe. Pour les produire, Iveco a restructuré l’usine mais en dépensant au minimum, embauchant en intérim ou via la sous-traitance plus d’un millier de travailleurs. Les effectifs ont doublé depuis deux ans, passant de 1 200 à 2 500 : les nouveaux viennent de toutes les régions, d’Italie, d’Espagne et même des Philippines.

L’investissement, minimal dans un site trop exigu, s’est accompagné d’un durcissement des conditions de travail : multiplication des accidents, désorganisation de la production, accumulation de bus incomplets au sortir de la chaîne de montage. Cette situation a provoqué des coups de colère ces derniers mois. En particulier à cause de l’absence de places de parking proches de l’usine, ce qui faisait perdre une demi-heure chaque jour, ou pour obtenir le désencombrement du quai de réception des pièces rendu dangereux par l’accumulation de caisses.

Au mois d’août, une minorité de travailleurs, intérimaires ou de la sous-traitance pour l’essentiel, continue de travailler pour finir d’urgence les bus incomplets. Pour les obliger à rester, la direction a fait du chantage : s’ils partaient en vacances, leur contrat ne serait pas renouvelé.

Ces conditions d’exploitation ont permis à la famille Agnelli de continuer à engranger des fortunes. Désormais, c’est une autre famille de parasites qui s’enrichit sur le dos des travailleurs. La nationalité des propriétaires de l’usine n’y change rien : les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre.

                                           Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2975)

Argenteuil, vie associative et associations dans le Bilan 2020-2026 (7) : 3. l’Affaire terrible du complexe Jean Vilar et de sa neutralisation actuelle

 

Un énorme gâchis pour la vie associative et collective

 

 

Initié en catimini par le maire précédent (qui n’a jamais précisé comment il comptait, lui, s’y prendre), le projet visant à liquider l’espace actuel Jean Vilar pour son urbanisation sous forme d’une énorme verrue bâtie a été vécue comme une catastrophe par nombre d’habitants. Liquidation du complexe communal des fêtes Jean Vilar, de son grand parking, et de l’espace-jardin public boisé lui attenant.

         La protestation s’organisa dès l’annonce du projet. Elle donna naissance au Comité Jean Vilar. Dès le début, nous savions puisque j’en fus, que l’énorme majorité de la population refusait cette destruction étonnante et irréversible d’un des vestiges de l’ancienne « Île ». Le succès rapide de la signature parmi les habitants de la pétition qui réclamait l’abandon du projet indiquait qu’il n’y avait pas photo : 85% de la population était au bas mot d’accord avec le Comité. Certes, ce refus ne s’est pas transformée en une colère qui seule aurait pu faire entendre raison très vite aux édiles.

         Au moment des élections municipales de 2020, la municipalité sortante fit mine de geler le projet. Une fois installée pour un nouveau mandat, elle reprit de plus belle la même voie, avec un projet modifié à l’extrême marge. À l’occasion, elle n’eut de cesse de se gausser de ses adversaires, les présentant comme des ringards, des nostalgiques, ou encore des « Soixante-huitards » attardés. Elle ne voulut pas longtemps comprendre que le Comité Jean Vilar continuait à exprimer le refus de la population, alors même qu’un sondage qu’elle avait elle-même commandé avait indiqué l’attachement profond des Argenteuillais à l’espace Jean Vilar et à leur salle des fêtes.

         Un an et demi avant les prochaines élections municipales, à la surprise de tous, la municipalité abandonnait son projet. Elle le fit sans explications pour la population, continuant à distillé son animosité envers le Comité Jean Vilar, mais sachant sans doute que cette affaire serait pour elle une épine plantée dans son bilan lors des élections municipales 2026.

         En attendant, le complexe Jean Vila a été neutralisé, vidé d’une partie de ses installations, livré au manque d’entretien. Cette situation a entraîné la disparition d’un évènement majeur de la vie locale et de sa réputation, Les Cinglés du cinéma. Elle a conduit deux évènements parmi d’autres, mais de haut apport associatif particulier, le Salon des numismates et le Salon du Livre et des Lecteurs, à aller trouver dans la difficulté un refuge ailleurs.

         Ce bilan calamiteux n’est nulle part évoqué dans le Bilan de la municipalité. On comprend pourquoi. DM