dimanche 3 août 2025

Gouvernement à l'offensive : les mauvais coups du 1er août

 

Au cœur de l’été

 

 

Au 1er août, la rémunération du livret A baissera de 2,4 % à 1,7 %. Sur deux ans, cette rémunération a été réduite de presque moitié.

La TVA sur les abonnements du gaz et de l'électricité passera de 5,5 % à 20 %, ce qui fera augmenter les factures.

Quand il s'agit de faire les poches des plus modestes, l'été est un moment apprécié des gouvernements qui espèrent que cela passe inaperçu.

Noyades : pas une fatalité

Une pratique de la natation bien loin des lauriers de Léon

 


La mer, si attirante, mais qui peut être si dangereuse


Du 1er juin au 23 juillet, 193 décès par noyades ont été recensées. Cela représente une hausse de 45 % en comparaison avec la même période de l’an passé.

         La dernière vague de fortes chaleurs est en partie responsable de cette hausse inacceptable. Mais pas seulement.

Ces accidents n’ont rien d’une fatalité. Leur nombre et leur gravité pourraient être drastiquement réduits si l’accès à des zones de baignade sécurisées était facilité et la maîtrise de la nage plus répandue.

           Bien des quartiers populaires et des communes rurales sont dépourvus de piscine. Le département de la Seine-Saint-Denis ne compte par exemple que 39 piscines publiques pour 1,7 million d’habitants. Dans ce département, seulement un quart des enfants de 11 ans savaient nager en 2021.

Pour des raisons budgétaires, certaines communes renoncent à financer l’apprentissage de la nage. Le coût total de fonctionnement des plus de 4 000 piscines publiques de France est d’environ 400 millions d’euro par an. C’est seize fois moins que la rallonge que vient d’annoncer Macron pour le budget de l’armée. Donner la possibilité à chaque enfant d’apprendre à nager correctement et à se baigner en toute sécurité n’est pas sa priorité.


Saisies sur salaire : les locataires menacés

 Saisies sur salaire : les locataires menacés

Depuis le 1er juillet 2025, les propriétaires-bailleurs peuvent, en cas d’impayés de loyer, engager une procédure express de saisie sur salaire.

Publié le 30/07/2025

Jusque-là, une telle saisie nécessitait la décision d’un juge, mais elle peut maintenant directement passer par un commissaire de justice, le nouveau nom de l’huissier. Il suffira à celui-ci d’un commandement de payer, sans règlement au bout d’un mois, pour demander à l’employeur la saisie sur salaire. Le juge, lui, ne sera saisi qu’en cas de contestation du locataire et donc a posteriori.

Tous les salaires, pensions de retraite, allocations chômage sont ainsi susceptibles d’être prélevés au-delà du « solde bancaire insaisissable » qui est de 646,52 euros, soit le montant du RSA.

Cette mesure intervient alors que de nombreux travailleurs victimes de licenciements, et plongés dans la précarité, voient leurs revenus diminuer et sont contraints de choisir entre nourrir leur famille ou payer leurs dettes locatives. La Confédération nationale du logement dénonce à juste titre « une nouvelle attaque d’ampleur contre les locataires les plus fragiles ». Elle ajoute que « cette réforme va accélérer le recouvrement des propriétaires bailleurs au mépris des droits et de la vie des locataires en situation de détresse financière. »

La modification de la procédure de saisie sur salaire issue de la loi d’orientation du ministère de la Justice va au-delà des seuls loyers. Elle permet « à tout créancier, professionnel, administration, particulier, d’obtenir un remboursement qui sera directement retenu par l’employeur sur le salaire net du salarié ».

Le gouvernement sait saigner les travailleurs et soigner ceux qui vivent de la propriété.

                                                         Christian Bernac (Lutte ouvrière n°2974)

samedi 2 août 2025

Thaïlande-Cambodge : fièvre nationaliste et intérêts financiers

 Thaïlande-Cambodge : fièvre nationaliste et intérêts financiers

Après cinq jours de combat, au moins 43 morts et 270 000 déplacés, malgré un cessez-le-feu signé le 28juillet, les combats continuaient le 29juillet à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge.

Publié le 30/07/2025

L’enjeu affiché de cette guerre est le tracé exact de la frontière sur laquelle se trouvent des temples khmers revendiqués par les deux pays et qui étaient gérés jusque-là par des soldats thaïlandais et cambodgiens sans armes. Cette frontière floue, contestée par le Cambodge depuis son indépendance en 1953, a été tracée en 1907 par l’impérialisme français pour séparer, dans son intérêt, l’Indochine française du Siam, l’ancien nom de la Thaïlande. Cet héritage colonial a ainsi créé un de ces nombreux points chauds de la planète qui se réveillent périodiquement en fonction des intérêts des classes dominantes et plongent les populations dans la guerre.

Sur cette frontière, la tension monte depuis le mois de février, instrumentalisée par le pouvoir en Thaïlande et au Cambodge ainsi que par les oppositions internes.

Les clans qui gouvernent, celui des richissimes Shinawatra en Thaïlande et celui des Hun au Cambodge, proches jusque-là, viennent de se brouiller notamment sur la question des casinos, que le Cambodge exploite en masse à la frontière avec la Thaïlande. Ces casinos sont la couverture d’activités plus ou moins mafieuses, incluant la cyberfraude, l’esclavage, la traite des êtres humains, le travail des enfants… Le gouvernement thaïlandais projette ainsi depuis un an d’autoriser l’ouverture de casinos sur son sol, ce qui constituerait une sérieuse concurrence pour les oligarques cambodgiens. L’un d’entre eux, Kok An, proche de la famille Hun, est d’ailleurs menacé depuis début juillet par un mandat d’arrêt thaïlandais.

En Thaïlande, l’armée et le clan Shinawatra sont en concurrence permanente. Thaksin Shinawatra a été chassé du pouvoir par un coup d’État en 2006 tandis que la sœur de Thaksin, Yingluck, l’a été en 2014. Le conflit frontalier a permis au pouvoir cambodgien de provoquer une crise politique en Thaïlande et d’obtenir la suspension de la première ministre Paetongtarn, elle-même fille de Thaksin. Lequel n’en a pas moins endossé, malgré l’absence de toute fonction officielle, les habits de chef de guerre, appelant l’armée à « répondre selon les plans stratégiques prévus » aux attaques du voisin.

Au Cambodge, les Hun, père et fils, en lançant leur armée à la conquête des quatre temples khmers, ne sont pas en reste. En faisant monter la fièvre nationaliste autour de ce conflit frontalier, militaires et politiciens des deux pays comptent bien conforter leur pouvoir. Les travailleurs et les classes populaires des deux pays en feront les frais.

                                                      Serge Benham (Lutte ouvrière n°2974)

Gouvernement-Patronat : Changement d’employeur, pas de fonction

 

État et Capital, une affaire de famille

 

 

Le 22 juillet, Xavier Jamet a été nommé directeur de cabinet de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. Une semaine auparavant, Jamet travaillait comme lobbyiste au service de la FNSEA dirigée par Arnaud Rousseau, Pdg du groupe Avril.

La loi Duplomb a montré qu'au gouvernement comme au parlement, il ne manquait pas de serviteurs des intérêts des groupes de l'agroalimentaire et des gros exploitants.

Des représentants du patronat au sein de l’État ? Dans le monde capitaliste ce n'est pas une anomalie, c'est la règle.