samedi 2 août 2025

Stellantis : menteurs, tricheurs, licencieurs

Stellantis : menteurs, tricheurs, licencieurs

Le groupe automobile Stellantis a annoncé des résultats prétendument « catastrophiques » pour le premier semestre 2025 et, en même temps, l’accélération de ses « restructurations », c’est-à-dire des fermetures d’usines.

Publié le 30/07/2025

C’est une petite mécanique bien huilée : faire planer le flou sur l’avenir de tel ou tel site, organiser la publication de résultats financiers négatifs, et en conclure que les « restructurations » sont inévitables. Stellantis vient encore une fois de jouer cette arnaque, en annonçant au même moment un prétendu résultat négatif pour le premier semestre, la fermeture de l’usine de Douvrin dans le Pas-de- Calais et la fin de la production de véhicules à hydrogène à Hordain, dans le Nord.

Déjà en 2012-2013, le groupe, qui s’appelait alors PSA, avait cherché à faire croire – avec l’aide d’un gouvernement et de médias complaisants – qu’il était « au bord de la faillite », pour justifier la fermeture des usines d’Aulnay, de Saint- Ouen, et de Madrid en Espagne.

Cette fois, il a annoncé une perte de 2,3milliards deuros. Alors que Stellantis a dégagé 24milliards deuros de profits ces deux dernières années, cette perte a de quoi surprendre : et pour cause, elle est totalement artificielle. En réalité, le groupe a encore accumulé des profits pendant le premier semestre, mais a mis de côté quelque 3,3milliards deuros, une provision qui lui permet de faire passer ses comptes dans le rouge. Le plus fort est que cette provision a pour objectif de financer… les fermetures d’usines prochaines. Comme l’écrit le groupe dans un communiqué, ces provisions comprennent « les effets des décisions stratégiques visant à rationaliser les activités de Stellantis ». En langage patronal, cela signifie évidemment licencier des travailleurs.

Le groupe va donc fermer des usines ou réduire drastiquement leurs effectifs en prétextant un déficit… causé par la mise en provision d’argent servant à financer les restructurations.

On le voit dans les communiqués financiers du groupe, la guerre commerciale sur les tarifs douaniers et la concurrence acharnée à laquelle se livrent les capitalistes de l’automobile ont certes dégradé les ventes de Stellantis, notamment aux États-Unis. Mais certainement pas au point d’arriver à ce trou de plus de 2milliards deuros, qui relève, lui, dun artifice comptable parfaitement légal du point de vue du droit bourgeois.

Les travailleurs de l’usine de Douvrin, dont le patron a annoncé officiellement la fermeture en 2026, ceux de l’usine d’Hordain, qui craignent pour la survie du site après l’annonce brutale de la fin de l’hydrogène, ou encore ceux de Poissy, elle aussi dans le viseur, doivent avoir en tête que ces annonces financières de Stellantis sont une manœuvre. Il en est de même pour les travailleurs de ses autres usines dans le monde, notamment en Italie où le groupe multiplie les annonces de « sureffectifs ». Les actionnaires de Stellantis croulent sous les milliards, et ils sont capables de trouver de l’argent quand il s’agit, comme il vient d’être annoncé, d’investir 1,2milliard deuros dans lusine de Kenitra au Maroc, jugée plus rentable car les salaires y sont scandaleusement bas. Lobjectif serait d’en faire la plus grosse usine mondiale du groupe.

Stellantis, comme tous les constructeurs automobiles, se prépare à devenir « plus compétitif » face à ses concurrents avec la peau des travailleurs. Il n’y a aucune raison de l’accepter. Si le groupe a besoin d’argent, qu’il puise dans les dizaines de milliards de profits accumulés ces dernières années ! Les travailleurs des usines Stellantis et des centaines de sous-traitants et fournisseurs, qui seraient condamnés par les licenciements et les fermetures de sites, ont besoin d’un salaire pour vivre, et de garanties pour l’avenir. Ils devront les imposer.

                                                                    Correspondant LO

 

Argenteuil, quand le capitalisme pompe notre argent et celui des communes (également le nôtre)

 

Avoir en tête qu’il nous faudra un jour exproprier les banques

 


 

La brève que j’ai écrite il y a quelques jours à propos des Distributeurs A Billets a suscité un certain intérêt. Je me permets d’y revenir car il est très révélateur de la nature capitaliste actuelle de la société qui a sa traduction au niveau de la vie locale, de la vie des habitants, et de l’action municipale.

         Cette dernière est prise directement dans l’étau des intérêts du Capital. À Argenteuil, le sujet n’est pratiquement jamais vraiment abordé malgré la masse énorme des emprunts souscrits nécessaire à l’action municipale. Je n’ai pas de compétence spéciale en la matière mais un article de la Banque postale évoquait à l’automne dernier des taux pour les collectivités locales s’élevant, pour résumer, entre 6 et 8 %. Cela donne au moins un ordre d’idée.

         Un des principaux flux qui alimentent les caisses des différentes banques est celui du versement des salaires, pensions, et indemnités du monde du travail sur les comptes en banque. Finalement, cela représente des fonds gigantesques. Et c’est sur ce plan que la question des DAB devient extrêmement sensible et devrait particulièrement démanger les travailleurs.

         Ces derniers ne devraient au moins avoir aucune difficulté pour pouvoir récupérer quand ils le souhaitent les espèces dont ils ont besoin.

         L’ensemble des banques, unies, ont une politique drastique de réduction des DAB. Ainsi, entre 2018 et 2023, plus de 8500 distributeurs ont été supprimés. N’allons point chercher loin l'origine du montant extravagant de leurs résultats. Le Crédit Mutuel en a ainsi réalisé un de 4,5 milliards en 2024 !

         À Argenteuil, les habitants peuvent mesurer la déclinaison locale de la diminution du nombre de DAB.

         Alors, sur ce plan, comme sur bien d’autres, c’est la mobilisation de la population qui devrait pouvoir contrer une situation où c’est tout de même fort de café de devoir perdre son temps et faire des kilomètres pour récupérer son argent mis à la disposition gratuitement aux banques.

         À défaut aujourd'hui de la mobilisation et de la colère de la population, on peut comprendre que les édiles décident de ponctionner le budget communal pour pallier les conséquences de la soif de profits des établissements bancaires. Les deux DAB en question sont bien utiles comme je le constate régulièrement le vendredi à l’occasion de la vente de notre journal à l’entrée du marché du Val.

         Même utilisée à bon escient, cette somme (qui ne représente que moins de 10% de celle connue pour l’évènement religieux d’avril-mai, lui sans aucun intérêt pour la population) reste tout de même dans la gorge des habitants. Ce qui n’était pas le cas du communiqué municipal qui n’avance aucune critique à l’encontre des banques et de la nécessité de devoir pallier leurs décisions de soif de profit. DM

Argenteuil, bilan municipal 2020-juillet 2025, prologue : petit jeu de l’été

 

Un petit air de culte de la personnalité

 


Nous on le préfère en pâtissier

Je m’y suis engagé, c’est mon devoir de vacances, je vais revenir maintenant sur la brochure municipale de vantardise du bilan de mandat de la municipalité.

         Mais avant d’y réfléchir, un peu d’humour je crois, pour m’aider à me donner du courage, avec un petit jeu sous forme de trois questions. La première, puisque l’édile en chef aime se faire photographier, combien de photos de lui, il y a-t-il dans ce bilan où il apparaît ? La deuxième, double : combien de fois trouve-t-on celles de ses adjoints et autres conseillers de sa majorité, et pour ces derniers, avec quel ordre de fréquence ? Quel est le maximum de fois où le maire apparaît en photo sur une seule page ? À la lecture du bilan, j’ai jugé qu’il y avait peu de chance que l’on y trouve celle de ses opposants…

         Ce petit jeu vous incitera peut-être à jeter un coup d’œil sur l’ouvrage tiré à 50 000 exemplaires. Que je ne sois pas le seul à m’y attarder… DM

vendredi 1 août 2025

Contre le « Plan Bayrou » : quelle riposte ?

 Plan Bayrou : quelle riposte ?

Les annonces de Bayrou, visant à réaliser 44 milliards d’euros de coupes dans le budget 2026 de l’État et de la Sécurité sociale, sont une déclaration de guerre aux classes populaires.

Publié le 30/07/2025

Suppression de jours fériés, gel des retraites, des prestations sociales ou du barème des impôts, coupes dans la fonction publique, doublement des franchises médicales, déremboursements des médicaments, jours de carence supplémentaires, baisse de l’indemnisation des chômeurs, menaces sur le code du travail : chacune des mesures formulées par Bayrou vise les travailleurs, qu’ils soient actifs, au chômage ou en retraite. Ces attaques, présentées comme des pistes à affiner et à discuter, au Parlement ou avec les syndicats de salariés ou patronaux, sont aussi destinées à enfoncer dans la tête des travailleurs l’idée qu’ils devront consentir des sacrifices.

Beaucoup ont ressenti l’injustice de ce plan et certains, sans liens avec des syndicats, cherchent des voies pour s’y opposer. Ainsi des appels, relayés sur les réseaux sociaux, invitent, pour le 10 septembre et les jours suivants, à des actions allant du boycott des grandes enseignes à « un blocage illimité du pays ». Si, localement, des syndicats ont décidé d’appeler à la grève ce jour-là, les initiateurs se disent indépendants des partis et des syndicats. De leur côté, les confédérations syndicales ont dénoncé le plan d’austérité mais en sont encore à « réfléchir à une possible riposte commune », selon le secrétaire général de Force ouvrière.

Tous ceux qui refusent de subir les coups promis par Bayrou et Macron ont raison. Si elle prend corps, la journée de lutte du 10 septembre peut être une étape de la riposte. Mais le plus important et le plus urgent est de discuter, dans les entreprises et dans les quartiers populaires, des armes dont disposent les travailleurs pour se faire respecter, des adversaires qu’ils doivent affronter et des objectifs qu’ils doivent se donner quand ils entreront en lutte.

La force des travailleurs, c’est qu’ils produisent tout et que sans eux rien ne tourne dans la société. Cette position-là, au cœur des entreprises, leur donne autrement plus de poids que ne le donnerait un boycott de la consommation, prôné par certains initiateurs du 10 septembre, pour autant qu’il puisse être massif. La consommation de nombreux ménages ouvriers est d’ailleurs déjà réduite au minimum à cause des bas salaires et de la vie chère.

Les travailleurs ne peuvent pas davantage compter sur telle ou telle opposition parlementaire, la gauche ou le RN, pour entraver les projets du gouvernement. Ils l’ont vécu à leurs dépens lors de la dernière réforme des retraites : de l’article 49-3 à l’arbitrage du Conseil constitutionnel, le système parlementaire donne mille ressources au gouvernement pour imposer ses lois, même rejetées par la majorité de la population.

Une erreur serait de considérer que les responsables politiques sont les seuls responsables. Certes Macron, Bayrou et Cie, élus grassement payés pour serrer la ceinture des classes populaires, méritent la haine des exploités. Mais ils ne sont que des domestiques au service des capitalistes, principaux bénéficiaires des réformes antiouvrières. Les milliards volés aux classes populaires iront gonfler les comptes de Michelin, Sanofi ou Dassault. Supprimer des jours fériés, rallonger le temps de travail, réduire les indemnités des chômeurs, c’est intensifier l’exploitation et tirer tous les salaires vers le bas, pour le bonheur du grand patronat qui réalise chaque année des profits extravagants.

Les travailleurs ne changeront pas leur sort en remplaçant Macron par Tartempion mais en visant les vrais maîtres de la société, les capitalistes. Pour mettre un terme aux fins de mois difficiles, il faut imposer une augmentation des salaires et leur indexation sur les prix. Contre le chômage, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Quant au budget de l’État et à la dette, ils doivent être payés intégralement par les profits patronaux.

                                              Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2974)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

 

Celles du carrefour Babou du vendredi 17 h.15 à 18 h.15 qui seront assurées. D’autres pourront s’y adjoindre :

-ce soir vendredi 1er août

-vendredi 29 août

-vendredi 5 septembre

-vendredi 12 septembre