vendredi 1 août 2025

Aides au patronat : la calculette enrayée de Beaune

 

Quand on ne veut pas voir, on ne voit pas

 


 

Le haut-commissaire à la stratégie et au plan Clément Beaune conteste le montant de 211 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises établi par une commission d’enquête sénatoriale. Il explique sans rire que les exonérations de cotisations sociales ne sont pas des aides aux entreprises et arrive quant à lui au chiffre de 112 milliards.

On comprend son embarras. Alors que le gouvernement annonce plus de 40 milliards d’économies sur le dos des classes populaires, ces 211 milliards de cadeaux aux patrons, soit 6690 euros par seconde, ont de quoi révolter.

Ruptures conventionnelles : patronat et gouvernement à l’offensive

 

Une politique sans rupture de continuité

 

 

Le patronat fait campagne pour faire revoir à la baisse la durée d’indemnisation du chômage à la suite de ruptures conventionnelles, instaurées par la droite en 2008 pour permettre au patronat de se séparer de salariés sans risquer les prudhommes. Le prétexte est, comme d’habitude, le fait qu’il y aurait « trop d’abus » de salariés qui au lieu de simplement démissionner négocient une rupture avec leur employeur. Sur le même thème, le gouvernement multiplie les annonces laissant prévoir une hausse des radiations des chômeurs ayant signé une rupture conventionnelle.

Or les indemnités chômage sont payées par les cotisations des salariés. Mais le gouvernement et le patronat veulent en détourner plusieurs milliards pour remplir leurs caisses. Il faudra se battre pour que les conditions d’indemnisation ne se dégradent pas encore.

Algérie : un responsable syndical emprisonné

 Algérie : un responsable syndical emprisonné

Lors d’un procès expéditif, Lounis Saïdi, le secrétaire général de la Fédération des cheminots de l’UGTA, a été condamné à deux ans de prison pour avoir appelé les cheminots à une grève générale illimitée, qui devait démarrer le 7juillet.

Publié le 30/07/2025

Avant le procès, les membres de la direction de la Fédération des cheminots s’étaient réunis pour désavouer leur secrétaire, qui jusque- là s’était toujours montré tout aussi docile et responsable qu’eux, vis-à-vis de la direction de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires). Mais Lounis Saïdi a sans doute été excédé de la politique de la direction, qui a délibérément déserté une vingtaine de réunions de négociation où devait être abordée la question des salaires.

Ce mépris affiché à l’égard des syndicats a été vivement ressenti par les cheminots, mécontents d’être promenés de réunion en réunion, alors que leurs conditions de travail se sont dégradées et que leurs salaires sont gelés depuis des années.

En tout cas la nouvelle direction de la Fédération des cheminots a annulé l’appel à la grève tandis que le ministre des Transports, s’appuyant sur les récentes lois qui restreignent le droit de grève et le droit syndical, menaçait de prison les travailleurs qui feraient grève. En même temps, la direction de la SNTF lâchait des augmentations de salaires, qu’elle avait toujours refusé : 10 % pour les travailleurs de l’exécution, 8 % pour la maîtrise, 5 % pour les cadres, et 2 % pour les cadres dirigeants.

On voit combien en fait le pouvoir craint un retour de la contestation, en particulier celle qui peut venir du monde du travail. Cette condamnation de Lounis Saïdi s’ajoute à celles d’autres militants comme Messaoud Boudiba, le secrétaire général du syndicat des enseignants, le CNAPEST, qui est sous contrôle judiciaire, suite à la grève qui a eu lieu en début d’année.

On voit aussi que l’arbitraire ne s’applique pas uniquement à l’écrivain Boualem Sansal, ou à un journaliste comme Jean Christophe Gleizes, qui bénéficient du soutien de la classe politique française, mais touche tous les pans de la société. Il peut empêcher le mécontentement de s’exprimer un temps, mais pas de croître.

                                                        Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2974)

Argenteuil, commerce, Canopée, une rétrocession qui questionne

 

Des bleus dans le ciel de la Canopée

 

De cette nouvelle enseigne à la mairie, pour les EPI, deux pas seulement !

Encore un ou deux jours, et j’en aurai bientôt fini avec mes remarques à propos du dernier conseil municipal. C’est que lorsque l’on s’y intéresse de près, on découvre bien des problèmes autour et alentour des sujets abordés. Et ces alentours sont souvent bien plus vastes que les sujets eux-mêmes.

Il s’agissait aussi d’échanger lors du dernier conseil municipal sur l’installation d’un nouveau commerce au 81 avenue Gabriel Péri en place d’une enseigne en dépôt de bilan à laquelle la Ville avait aussi accordé le 80 Gabriel Péri.

         Pas grand-chose à dire, sauf que le droit est cédé à un commerce de « vêtements et équipements pour professionnels ».

         Bien sûr, tout ce qui concerne les prolétaires ne peut nous laisser indifférent. D’autant plus que la question des EPI, ces équipements professionnels individuels, revient fréquemment parmi les revendications des agents territoriaux de la Ville qui pourront aller jeter un coup d’œil dans cette boutique lorsqu’ils en manquent.

         Non, ce qui fait sourire, c’est l’installation de ce commerce dans la future Canopée de l’avenue Gabriel Péri reboisée, qui, selon les édiles, doit devenir un petit Champs-Elysées local des loisirs et de la restauration… Mais peut-être que la mode va-t-elle être bientôt au bleu... DM